Les Origines du Temple

jacques_de_molay.jpgLes origines du Temple

L’ordre du Temple est officiellement né en 1118, à Jérusalem, à la demande du pape Urbain II, qui prêchait une croisade pour délivrer le tombeau du Christ. A l’origine l’ordre était appelé  » l’ordre des pauvres chevaliers du christ « . Il ne prendra le nom  » d’ordre du Temple  » qu’en 1928 car le pape avait installe ses membres dans le temple de Salomon.

Le Temple est un ordre monastico militaire crée par Hugues de Paynes et Geoffroy de St Omer. Ils se mettent au service des pèlerins et se placent sous la protection de Baudouin II.

Les croisades

Les croisades, étaient, à l’origine un pèlerinage en armes destinés à délivrer le St Sépulcre et les lieux saints. Elles étaient placées sous l’autorité de l’église .

La première croisade (1095-1101):

Elle est prêchée pour délivrer le St Sépulcre , elle mène à la prise de Jérusalem (1100) et les états latins d Orients.

La deuxième croisade (1145-1148):

Elle est entreprise à l’initiative du pape et de St Bernard pour reconquérir Edesse (tombée en 1144) et vengée la chrétienté , elle échoua.

La troisième croisade (1188-1192)

elle est prêchée pour reconquérir Jérusalem tombé aux mains de Saladin en 1187. Elle se regroupe autour des trois principaux rois d’occident. Elle aboutit à la prise de Chypre , d’Acre, capitale du second royaume latin ainsi qu’à une trêve avec Saladin.

La quatrième croisade (1202-1204):

Elle est prêchée par le pape Innocent III pour reconquérir Jérusalem, mais elle est déviée vers Constantinople et amène à la création du royaume latin de constantinople.

La cinquième croisade (1217-1221):

Elle est pêchée par le pape Innocent III pour reconquérir Jérusalem, elle s’oriente par la volonté du roi de Jérusalem. Jean de Brienne vers l’Egypte et, après des débuts prometteurs elle échoue complètement.

La sixième croisade (1228-1229)

Elle est dominée par l’empereur Frédéric II, elle amène les négociation et un traité de paix (1229) qui est restitué aux Francs de Jérusalem.

La septième croisade (1248-1254)

Elle est voulue par le roi Louis VI. Elle est exclusivement française, ne dépasse pas l’Egypte ou le roi est capturé et emprisonné pendant 4 ans.

La huitième croisade (1270)

Elle est préparée par Louis IX, elle se limite au siège de Tunis ou la peste décime l’armée et emporte le roi.

Une organisation hiérarchisée

A la tête de l’ordre se trouve le maître au pouvoir limité à l’observance des règles et la nomination des officiers subalternes. Après le maître vient le sénéchal qui le remplace en cas d’absence. Le maréchal dispose de l’autorité militaire le commandeur de la terre et du royaume de Jérusalem est le trésorier de l’ordre et gouverne la première province. Le drapier est responsable de l’habillement et des équipements. Suivent les commandeurs des maisons, les commandeurs des chevaliers. Les sergents (parmi lesquels le sous maréchal et le gonfanonier) puis l’amiral de la flotte des templiers. Suivent encore les casaliers chargés des fermes. Les turcopliers commandes les troupes légères. Les auxiliaires et les frère de médecine, les frère chapelain, gardien de la règle, dépendent directement du St siège.

On distingue trois classes principales:

La première: Les chevaliers habillés en robe blanches et avec une croix pattées rouge assistés par les écuyers.

La deuxième: Les chapelains habillés en robe grise et avec une croix pattées rouge (il gardait souvent une paire de gants)

La troisième: Les sergents, des hommes libres mais non nobles, ils constituaient le gros de la troupe et étaient habillés en robe bruns avec des croix pattées rouge.

Partie 2: l’âge d’or des templiers

Les caractéristiques du Temple

1- Le gonfanon:

C’est l’étendard des templiers. Il est souvent aussi appelé le bosséant (avec des variantes d’écriture). Les couleurs ont des significations très précises. Le blanc symbolise la franchise et la bienveillance envers ses amis. Le noir annonce des guerres terribles pour les ennemis, et le rouge correspond aux gueules.

2- Le sceau des templiers:

On l’appelle sceau de pauvreté car on peut y distinguer en plus de la croix templière, 2 chevaliers sur la même monture, ce qui exprime bien la philosophie templière: L’individu passe après l’ordre. Le voeu de pauvreté a été adopté lors de la création de l’ordre.

3- Les règles du temple:

Les règles étaient très strictes, il existe 3 types de fautes au saint de l’ordre:

-les fautes légères: elles entraînent des privations diverses et des corvées répugnantes.

-les fautes graves: elles sont en général punies par des flagellations sur le dos.

-Les fautes très graves: ( telles que simonie, lâcheté, hérésie, meurtre d’un chrétien, trahison) elles entraînent l’exclusion de l’ordre, c’est à dire se retirer dans une abbaye cistercienne ou être emprisonné à vie ( pour ne pas dévoiler les secrets du Temple.)

Publié dans : L'ordre des Templiers | le 11 septembre, 2006 |3 Commentaires »

Historique et Symbolique de la Chevalerie

Souvent associée au Régime Féodal, la Chevalerie puise, en fait, ses racines au Néolithique où naquirent en effet : les notions de guerre et de guerrier.
Dès l’âge de Fer, de par la valorisation : de l’arme, du cheval, et d’une élite se consacrant exclusivement à l’art de la guerre, apparaît un ordre aux droits, devoirs, rites et codes d’honneur bien déterminés.
Ces principes associés à la remise des armes viriles de la coutume germanique, cérémonie au cours de laquelle l’adolescent né libre, reçoit la framée et le bouclier, complétée ultérieurement de préceptes chrétiens, seront les bases de la chevalerie médiévale.
Jusqu’au 4 ème siècle, le Christianisme rejeta catégoriquement la guerre et les guerriers, mais à défaut de pouvoir supprimer ceux-ci, l’Eglise les incorpora progressivement dans un système de valeurs(la guerre juste et injuste de Saint Augustin :354 à 430) et finit par les canaliser en faveur de ses intérêts, la guerre est alors légitimée voire sacralisée.
La légitimité augustinienne de la guerre autorise également la récupération des valeurs païennes glorifiant la Force, le culte du Héros, la mort transfiguratrice au combat, l’accent mis sur le « Dieu des Armées » et le développement du culte des saints militaires tels Saint Michel et Saint Georges, s’inscrit pleinement dans ce cadre. Ainsi au guerrier brutal, l’Eglise propose une voie l’autorisant par le métier des armes, et selon sa propre nature d’agir afin de réaliser harmonieusement sa double vocation temporelle et spirituelle.
Idéalement, l’image du chevalier accompli comme des impétrants à l’initiation chevaleresque requiert une triple disposition :
 

  • Une disposition physique : le chevalier doit être bel homme car la beauté corporelle au Moyen Age ne peut être que l’expression de la beauté de l’âme et de la beauté morale.

« …Toi, qui surpasses en beauté les enfants des hommes, ceins toi de l’épée… »
 

  • Une disposition d’âme : soulignant les valeurs héroïco-viriles d’honneur, de fidélité, de sacrifice, d’amour du combat, enrichies des apports chrétiens de pitié, de charité et de protection du faible. Cet ensemble devant participer à créer un genre d’homme aux rapports clairs et ouverts au goût marqué de la hiérarchie déjà soulignée par le lien féodo-vassalique et maintenu par la permanente angoisse de « faillir », ceci permettant de comprendre et d’apprécier tant d’actes héroïques :

« …c’est à cette loi qu’obéit Foucart, l’orphelin qui ne permet pas à son seigneur, le Comte de Flandres de monter le premier à l’échelle, à la périlleuse échelle qui doit conduire les barons chrétiens jusque sur les remparts d’Antioche, mais qui après avoir dit sans amertume ces trois simples paroles :Si je meurs, personne ne me pleurera, s’offre comme victime, rejette son blason derrière ses épaules, empoigne à deux mains l’échelle, fait une longue prière à Dieu, s’élance et ne laisse que le second rang…à des héros tels que Bohémond et Tancrède… »(Léon Gautier).
 

  • Une disposition d’esprit :Soulignons avant tout qu’au Moyen Age, le monde est perçu comme un ensemble de symboles et de signes par lesquels, se manifeste l’action divine. La disposition intéresse donc « …les diverses attitudes vis à vis du monde spirituel…mythes et …symboles comme à la diversité de l’expérience religieuse elle même… »(JuliusEvola).

Cette disposition a pour finalité : l’acquisition des valeurs de Liberté et de Vérité, celles là mêmes décrites dans l’Evangile de Saint Jean en ces termes : « …si vous demeurez dans ma parole, vous serez vraiment mes disciples et vous connaîtrez la Vérité, et la Vérité vous libèrera… », car seules la Liberté et la Vérité participent à l’éveil divin du chevalier, ne serait-ce qu’au travers de son engagement au service des réalités transcendantes comme :
           
1.      le Roi : représentant de Dieu sur Terre.
2.      la Dame :miroir de la Beauté divine.
 
Dès lors, dans sa quête, en repoussant le mensonge, image de disharmonie et en reconnaissant pour unique loi, la Fidélité, reflet de l’esprit humain à l’essence divine, le chevalier se fait l’agent accompli des desseins de la Providence.
L’investiture chevaleresque ne s’acquiert qu’au travers d’une phase de maturation où temps, travail, discrétion et discipline demeurent les maîtres mots.
Ainsi, l’enfant à l’âge de 7 ans, damoiseau, s’il est de haute lignée, valet s’il est de plus petite naissance, reçoit les rudiments d’équitation, d’escrime, et de chasse.
Vers l’âge de 12 ans, le jeune garçon débute son apprentissage sous la direction de son père, de son oncle, voire d’un protecteur. Pendant plusieurs années, il servira ce maître en qualité de valet de table ou d’écurie et l’accompagnera à la guerre où il porte ses armes.
La majorité chevaleresque octroyée vers 15 ans au 12ème siècle, tient en fait à l’aptitude du candidat ainsi qu’au développement de sa force physique. Une fois celui-ci reconnu comme apte, l’écuyer entre en chevalerie selon un rite de passage spécifique : l’Adoubement.
Au 13 ème siècle, la christianisation complète de ce rite, fait que cet Adoubement est assimilable à une véritable ordination allant se dérouler en trois temps :
                         
-         La préparation : qui comprend elle même : le jeûne, la confession, la veillée d’armes dans la solitude d’une église par référence à la descente en la matrice dépouillant « le vieil homme », à laquelle fait suite au petit matin : le bain lustral, naissance et remontée vers la lumière du « nouvel homme », ainsi que la communion et la remise de vêtements neufs.
 
-La consécration : qui a valeur de mutation individuelle marquant l’entrée dans la voie d’un perfectionnement initiatique.
Concrètement, elle s’exprime par la bénédiction du futur chevalier, la remise de l’épée bénite, le baiser de paix ou transmission du souffle divin, la paumée : coup de poing porté sur la nuque afin que le chevalier puisse s’éveiller et veiller dans la Foi en Christ, la remise des éperons d’or et du cheval au symbolisme bien défini.
 
- Les Festivités, où repas, danse, joute, clôturent la cérémonie.
 
L’Adoubement, en fait, induit un ensemble de conséquences dans la vie du chevalier. Celui-ci, en effet, est maintenant tenu à des droits de Justice et de Protection ainsi qu’à des devoirs spirituels, temporels et personnels.
 
                        Des devoirs spirituels :en tant que chrétien, il doit se soumettre aux seuls enseignements de l’Eglise, auxquels s’ajoutent :
 
                        -La Défense de l’intégrité de la Foi, ou lutte contre toutes formes d’hérésie.
                       
                        -La Défense des biens de l’Eglise.
 
                        -La Charité envers les faibles et les démunis.
 
 
                        Des devoirs temporels :avec le respect du serment de « Foi et Hommage » envers son seigneur immédiat.
 
                        Des devoirs personnels :à travers l’observance de ses propres valeurs, le chevalier exprime la voie chevaleresque tout en restant fidèle à lui-même et aux engagements acceptés le jour de son Adoubement.
 
Devoirs spirituels, temporels, et personnels étant on ne peut mieux récapitulés par la Trinité :
« Mon âme à Dieu, ma vie au Roi, l’honneur à moi… ».
 
A côté de ces précédents purement descriptifs, la richesse première de la Chevalerie réside dans la puissance et l’omniprésence de son symbolisme exprimé au travers de la Voie Chevaleresque elle même, de l’armement propre du chevalier auquel on peut adjoindre la science héraldique sans faire abstraction quant au rôle de la Dame et de son archétype sublimé : la Vierge Marie.
Qu’en est-il de la Voie Chevaleresque ?
Celle-ci est pleinement réalisée par l’interaction entre elles de 2 assises, l’assise temporelle et l’assise spirituelle qui toutes deux, prendront leur sens entier à l’occasion des croisades.
 
L’Assise Temporelle, exotérique apporte au chevalier, un ensemble de valeurs allant lui permettre de mettre pleinement en place son vis à vis spirituel, elle s’exprime principalement au travers :
 

  • Du Port des Armes, aussi bien de fer que symboliques placées sur l’écu, contre partie  des servitudes morales dont le corps est le socle.

 

  • De l’acceptation de verser son sang, de faire don de sa vie pour expulser l’âme bestiale et libérer l’âme immortelle par une mort sereine et triomphale :

« …la Voie Chevaleresque est toute entière centrée…sur une vision sacrificielle de la vie…au sens…de l’acte de rendre sacré…de réunir le moi au Soi et de là…de retrouver sa semblance divine… »(Gérard de Sorval).
 

  • De la bienfaisance envers tous ceux qui permettent de mettre l’épée au service de l’Ordre Divin car l’essentiel n’est-il pas de détruire l’ignorance et le chaos, de sauver la Création et de la recentrer sur le Principe ?

 

  • De la prouesse et de la loyauté soulignant l’Honneur, pièce maîtresse de « l’homme vrai ».

 

  • De la largesse par mépris du profit.

 

  • De la courtoisie, qui définit les rapports et devoirs de « l ‘homme vrai » à la Dame.

 
L’Assise spirituelle de la Voie Chevaleresque, ésotérique par définition, en constitue la partie centrale par laquelle le chevalier accède à la plénitude de son état et se son être.
L’Assise ou fondement spirituel s’articule autour d’un ensemble regroupant :
 

  • La quête et l’aventure : qui autorisent toutes deux, la rencontre avec soi même par les épreuves traversées car le chevalier doit s’éprouver lui même et garder une constante vigilance.


 

  • La double conquête : condition indispensable de la rencontre avec le Divin et impliquant :


1.        La petite guerre sainte ou confrontation aux forces extérieures, épreuve sanglante contre l’infidèle, par exemple.
 
2.        La Grande Guerre Sainte, combat mené contre l’ennemi intérieur, il s’agit ici à l’image de Saint Michel ou de Saint Georges de « …vaincre le Dragon… », sans pour autant le détruire mais en le canalisant à l’aide de cet objet opératif que demeure : la lance, élément fécondant et solaire. En s’enfonçant dans le monstre, symbole de la matière hostile au Divin, celle-ci marque alors autant la fixation et l’orientation positive du chaos que sa spiritualisation.
 
 

  • La maîtrise de sa monture, c’est à dire de son moi pour accéder au Soi. Le chevalier est un cherchant qui se réalise dans l’action pour une cause supérieure, ce qui le conduit à spiritualiser la guerre, l’amour et la mort, qu’il doit vivre avec la même intensité afin de les accomplir intégralement.


 

  • Le culte de la Beauté, en tant qu’image de Dieu.


 

  • La soumission à la Dame, image de l’âme pure et de la perfection spirituelle.

 
Quid du symbolisme de l’armement du chevalier ?
Celui-ci s’ensource dans l’épître aux éphésiens de Saint Paul :
 
« …Tenez vous donc debout avec la Vérité pour ceinture, la Justice pour cuirasse et pour chaussures le zèle à propager l’Evangile de Paix, ayez toujours en main le bouclier de la Foi, grâce auquel vous pourrez éteindre les traits enflammés du Mauvais, enfin recevez le casque du Salut et le glaive de l’Esprit, c’est à dire : la Parole de Dieu… ».
 
A chaque attribut du chevalier, correspond une valeur propre, au casque : celle de l’Intelligence, à la cuirasse : la Prudence, aux gants : l’Honneur, à l’écu : la Foi, aux éperons d’or : la Tempérance, à la lance : la Sagesse, à l’épée : la Parole de Dieu qui ordonne la Création, détruit l’ignorance et maintient la Justice comme la Paix.
L’épée est aussi le lien vertical entre le ciel et la terre par lequel communiquent le Principe et les hommes. Ainsi donc porteur de l’épée croix, le chevalier est la vivante figuration du Christ dont il prépare le retour sur Terre.
Comment dès lors, ne pas voir en cette épée un être vivant en symbiose avec son porteur et ne pas lui attribuer un nom comme Durandal ou Excalibur dont le pouvoir créateur s’exprimera à la moindre prononciation de nom en question ?
 
Quant au cheval, « …véhicule de la quête spirituelle… », dont la maîtrise n’est que le reflet de la maîtrise intérieure du cavalier, il se confond dès l’obtention de la dite maîtrise en l’image parfaite de la puissance dominée par la raison.
C’est alors Pégase, maîtrisé par Bellérophon, s’élevant vers le monde céleste.
 
Que dire de la science héraldique ?
Pour le chevalier, l’écu armorié demeure le support à l’aide duquel l’initiation va se réaliser en lui-même, ainsi le contenu symbolique de ses armes est l’ossature intime et spirituelle du cherchant, de même que sa vocation dévoilée dans le plan divin.
Le mode opératif des armes se déploie selon deux éléments :
 

  • L’écu, divisé en neuf parties, 9 étant le symbole du « nouvel homme » que demeure tout chevalier dont l’âme est régénérée par l’effusion du Saint Esprit.

 

  • Les éléments qui prennent place sur l’écu, dont la disposition et la nature expriment « le programme » que le chevalier se propose de mettre en action pour accomplir sa quête graalique.

 
Qu’est-ce que le Graal, néanmoins ?
Tantôt vase sacré ayant servi à Jésus pour l’Eucharistie et à Joseph d’Arimathie pour recueillir le sang du Christ, tantôt livre, tantôt pierre verte, le Graal se présente comme l’image du Centre Royal de soi-même ou Centre Primordial, qui seul conduit au Centre Suprême où réside le Principe.
Ainsi, la Quête du Graal est la seule à conduire à la restauration androgynale de « l’Age d’Or », état premier et sacré où l’homme et Dieu, vivaient en équilibre harmonieux.
 
Dernier élément de la symbolique chevaleresque et non des moindres :
La Dame, au rôle magistral de par l’obligation qu’elle impose au chevalier à maintenir sa quête dans la juste voie, lui permettant ainsi d’espérer devenir : modèle de Victoire et de Justice, à l’image du Christ.
La Dame, dès lors, renvoie à la Vierge Marie vénérée jusque sur le bûcher par Jacques de Molay, dernier maître de l’Ordre du Temple car la Vierge, image voilée de la Schekinah kabbalistique, apparaît comme le lien absolu qui relie les mondes supérieur et inférieur, comme la médiatrice sublime qui fait communiquer Dieu et les hommes.
 
Fraternité guerrière  d’hommes libres épris de Vérité et d’Absolu, la Chevalerie se démarque par ses nobles idéaux qui ont pour noms : Courage, Epée, Cheval, Graal et Dame, qu’il importe de poursuivre et de défendre car la mort dans la juste voie ne peut être que sublimée :
 
« …il est là, gisant le Comte Roland et a voulu se tourner du côté de l’Espagne, il se prit alors à se souvenir de plusieurs choses, de tous les pays qu’il a conquis, et de douce France, et des gens de sa famille, et de Charlemagne don seigneur, qui la nourri ; il ne peut s’empêcher d’en pleurer mais il ne veut pas se mettre lui-même en oubli et réclame le pardon de Dieu, il lui a tendu le gant de sa main droite et Saint Gabriel l’a reçu. Alors sa tête s’incline sur son bras et il est allé mains jointes à sa fin, Dieu lui envoya deux de ses Anges Chérubins : Saint Raphaël et Saint Michel, Saint Gabriel est venu avec eux, ils emportent l’âme du Comte au Paradis… »(Chanson de Roland)
 

Publié dans : L'ordre des Templiers | le 11 septembre, 2006 |1 Commentaire »

L’ordre Temporel des Templiers

sigillo_templare_01.gifL’ordre Temporel des Templiers

L’ordre du Temple naît au cours du XII e siècle des suites de l’issue victorieuse de la première croisade(1096-1099) marquée par la prise de Jérusalem et la constitution des États Latins d’Orient.

Après la disparition précoce et brutale du pieux GODEFROY de BOUILLON, son frère BAUDOIN  de Boulogne, alias BAUDOIN PREMIER puis son cousin BAUDOIN SECOND, prennent successivement le titre de rois de Jérusalem.
Sous le règne du dernier, un double constat s’impose brutalement :
Comment préserver l’intégrité des frontières du fragile royaume et assurer dans le même temps la sécurité des routes qui depuis Jaffa et Saint Jean d’Acre exposent les pèlerins, toujours plus nombreux depuis le reconquête de la Ville Sainte à de multiples dangers ?
La réponse est apportée par GUILLAUME de TYR :
« … quelques nobles chevaliers, hommes dévoués à Dieu, et animés de sentiments religieux, se consacrèrent au service du Christ…, il leur fut enjoint de travailler de toutes leurs forces et pour la rémission de leurs pêchés à protéger les routes et les chemins et de s’appliquer à défendre les pèlerins…  »
Ainsi HUGUES de PAYNS, GEOFFROY de  SAINT OMER,PAGAN de MONTDIDIER , ARCHAMBAUD de SAINT AMAND, , GEOFFROY de BRISSOL, , GONDEMARE ,  ROSSAL ,HUGUES RIGAUD et ANDRE de MONTBARD, le propre oncle de Saint Bernard prononcèrent leurs vœux devant le Patriarche THEOCLETES soixante septième successeur de l’Apôtre Saint Jean l’Évangéliste et « … comme ils n’avaient ni église, ni résidence fixe, le roi leur concéda… un logement dans le palais qui est situé auprès du Temple du Seigneur, du côté du midi… »
La Milice des Pauvres du Christ était née. Apparu en l’an 1118 et reposant sur le postulat de la Croisade, l’Ordre se réfère toutefois aux concepts antérieurs de « guerre juste » et de « guerre sainte » de Saint Augustin (354-430 ).
Pour celui-ci une guerre n’est juste qu’en présence de trois critères :
 ·        L’autorité du souverain : seuls dieu et le pape ou le roi peuvent décider si le recours à la guerre est justifié.
·        Une juste cause : la cause sera toujours juste quand il s’agira de corriger une injustice.
·        Une intention droite : dont le principe même interdit toute violence gratuite.
 
L’autre grand apport de Saint Augustin à l’Ordre Templier réside dans l’expression de ce dernier qui conçoit le clerc comme un combattant utilisant des armes spirituelles par opposition au laïc qui doit lutter et vaincre avec des armes temporelles à sa disposition.

Saint Augustin établit ainsi une hiérarchie fonctionnelle où le clerc qui incarne la fonction spirituelle ( l’âme ) commande au guerrier qui lui incarne la fonction corporelle (le corps ) tout comme « .. l’âme fait mouvoir le corps… »
Ainsi dès le V ème siècle la pensée augustinienne porte l’embryon du concept des ordres monastico-militaires à savoir celui d’établir un groupe d’hommes à la fois clercs et guerriers, maniant armes temporelles et spirituelles pour mener la guerre juste et gagner la guerre sainte qui se confond en la pleine réalisation spirituelle de la Voie Héroïque dominée elle même par la sublimation de la mort.
Bien que nourri par les concepts augustiniens, l’Ordre Templier s’appuie avant tout sur la croisade dont l’idée dérive quelque peu, de celle du Pèlerinage rite purificateur par excellence.
 
Il est vrai que la limite entre les deux reste floue, comme l’illustrent l’expression « pèlerinage armé » pour désigner la première croisade ou l’usage d’itinéraires de pèlerinage pour assurer conquêtes et reconquêtes ; à l’image du Chemin de Compostelle pour la « Reconquista » du Cid.
Le pèlerinage en Terre Sainte a cependant cette exclusivité d’établir un contact concret avec un ensemble de lieux marqués par le Divin, il auréole dès lors la rémission de tous pêchés et donne la valeur de martyr et l’accès paradisiaque à tous ceux qui disparaissent en chemin.
 
C’est dans un tel état d’esprit accentué par les excès du Calife Fatimide HAKEM que la croisade prônée en 1095 par l’appel de Clermont  du Pape URBAIN II prendra forme.
Son contenu au fil du temps gagnera en symbolisme, ainsi à l’institution première de la Paix de Dieu entre chrétiens destinée à détourner la violence profane vers les non chrétiens se greffera avec Saint Bernard la vertu d’engagement susceptible de donner à tous croisés :l’opportunité de réintégrer la Grâce Divine en défendant au prix de sa vie, une terre sainte et spirituelle.
Le port de la croix d’étoffe est ainsi ce symbole qui concrétise l’association du pèlerin aux souffrances du Christ.
 
Avec les premiers désastres, l’écrasement de l’armée croisée par SALADIN à HATTIN en Juillet 1187, puis la perte de Jérusalem en octobre de la même année, la papauté fera usage du côté pénitentiel de la croisade avant que celle-ci ne soit progressivement remplacée dans les esprits par l’idée de mission lancée par Saint François d’Assise en 1219.
L’Ordre Templier apparaît dans une société morcelée et hiérarchisée, la société féodale connaît en effet deux sortes de liens :
 ·        Un lien vertical constitué par un ensemble d’institutions et d’usages créant et entretenant des relations réciproques, l’Ordre échappe toutefois à celui-ci car en tant qu’institution religieuse il ne relève que de l’autorité papale.
·        Un lien horizontal dominé par un découpage du pouvoir public, notamment des terres et dans lequel l’Ordre s’impliquera profondément à travers legs et dons multiples.
L’axe de cette société demeure cette caste guerrière issue des mondes mérovingien et carolingien, désignée sous le terme de Chevalerie à laquelle l’Église sut fournir un réel contexte spirituel.
 
En christianisant, en effet l’antique remise des « armes viriles » la Chrétienté créa à la fois une société d’hommes sacralisée :un Ordre mais dessina une voie : la Voie Chevaleresque qui autorise chacun selon sa propre mesure à bâtir son perfectionnement spirituel pour mieux harmoniser sa « …mortelle individualité… »
L’Ordre du temple propose au postulant de suivre la modalité spirituelle de la Chevalerie pour atteindre la perfection « dans la lumière directe du… Christ… »
Ici, le suzerain est assimilé à l’Ordre et à l’Église, quant à la Courtoisie, elle ne s’adresse qu’à la Femme Céleste ou Sublimée : la Vierge Marie.
 
N’est-ce pas d’ailleurs à Saint Bernard que revient l’invention et l’usage du terme de Notre Dame ? Création originale ayant réussi la synthèse entre la fougue de la Chevalerie et les idéaux spirituels de Paix et de Charité, le Temple sut parfaitement conjuguer vie militaire et religieuse.
Il fut ainsi en quelque sorte une institution « androgyne » à la fois passive ou (réceptrice) par la prière et contemplation et active (ou émettrice) par l’action guerrière à l’image des antiques confréries.
D’ailleurs, « l’entrée en la Maison du Temple » revêtait les allures d’un authentique rituel initiatique, signifiant par là que l’Ordre possédait une dimension symbolique certaine, le huit clos de la réception du futur templier, le fait que celle ci se pratiquait la nuit, nous renvoient plus que jamais aux mystères des initiations antiques.
Selon son lieu de résidence, la vie du templier diffère , toujours prêt en Orient à « …chasser… d’un cœur intrépide les ennemis de la Croix du Christ, allant constamment de par les routes… la peau tannée par la chaleur et la cotte de mailles… »,  il est en Occident davantage un moine sachant mettre en valeur les terres achetées ou léguées ainsi qu’un expert dans toutes les activités bancaires.
 
Bien que pour le templier, la vie soit à la fois ascèse et combat un tel concept dut rapidement être rattaché à un cadre, une Règle destinée à discipliner « … les corps et âmes… » et officialisée par la Papauté.
Cette reconnaissance fut accordée en 1128 au cours du Concile de Troyes, le Temple reçut alors du Pape Honorius III la Règle Cistercienne fortement inspirée par Saint Bernard.

Jusqu’ici, la première règle de type augustinien se résumait en l’obligation de prononcer les trois vœux monastiques , de promettre soumission au « Maître du Temple de Jérusalem » et de respecter jeûnes et abstinences tout en soulignant les devoirs du chevalier.
Avec la règle cistercienne qui précise droits et devoirs des frères et réitère les obligations , précautions et interdits, l’Ordre se structure en trois niveaux reproduisant ainsi les ‘trois états de la société médiévale que sont :
 ·        Les Oratores : ceux qui prient (les chapelains)
·        Les Bellatores : ceux qui combattent ( les chevaliers et sergents)
·        Les Laboratores : ceux qui travaillent ( les domestiques et servants)
 
A côté de la Règle, il existe d’autres dispositions comme les Retraits ou textes traitant des fonctions administratives , les Statuts qui précisent les détails des cérémonies et les Egards qui notifient interdits, exclusions et pénitences.
Enfin certains témoignages font aussi état d’une Règle Secrète propre à l’existence d’un Ordre Intérieur.
Toute la finalité du Temple se confond en la garde de la Terre Sainte celle ci impliquait souvent une lutte armée mais engendrait parfois des rencontres fortes faites de traités d’alliance et d’échanges avec les musulmans.
 
L’Ordre eut ainsi accès à d’autres niveaux de connaissances humaines comme les écrits des philosophes grecs de l’Antiquité retraduits par les érudits perses islamisés, il découvrit bien avant son arrivée en Europe via l’Espagne des Almohades, l’Art d’Hermès ou l’Alchimie en vogue en Égypte fatimide.
Tout aussi fécond fut le constat de partager la valeur commune des protagonistes chrétiens et musulmans de la Chevalerie, en effet au « miles » se superpose au travers de rites similaires : jeûnes, pénitences, code d’honneur le « fata » islamique dont l’archétype est Ali le gendre de Mahomet.
Tous ces points communs devaient faire naître une estime mutuelle entre adversaires même si les combats étaient acharnés et sans pitié. Certains iront même jusqu’à affirmer que quelques seigneurs musulmans furent adoubés.
En contact permanent avec tous les aspects de la société proche orientale le Temple noua dès l’époque d’Hughes de Payns des rapports étroits avec les locaux et gagna dès lors le respect et l’amitié de nombreux princes musulmans.
 
Ces rapports étaient renforcés par les multiples liens que l’Ordre tissait par l’entremise des relations économiques et financières ainsi que par son activité diplomatique visant à instaurer un espace politique et religieux voire un ensemble unifié supra spirituel.
A tous ces contacts, il faut aussi ajouter des liens purement spirituels que l’Ordre Templier entretint avec certains groupes musulmans comme non musulmans (manichéisme, zoroastrisme, gnosticisme, l’Église Copte).
Ces échanges relevaient davantage du métaphysique que des données strictement religieuses, c’est la Tradition Primordiale qui était là mise en valeur, celle là même dont la connaissance et les interprétations étaient devenues incompréhensibles à la majorité.
Dans ses rapports avec l’Islam, l’Ordre privilégia toujours le CHIISME mystique et initiatique et son interlocuteur privilégié fut l’Ordre des ASSACIS ( de l’arabe ASSAS qui signifie gardien).
Celui ci réfugié au nord de la Perse dans la forteresse d’ALAMUT, structuré en société secrète sous l’autorité absolue du Maître de la Montagne , n’hésita pas dans sa lutte contre le SUNNISME à utiliser terreur et assassinats.
Nombreuses sont les similitudes entre les deux institutions à commencer par leur esprit d’indépendance et leurs doctrines.
L’Ordre des Assacis étudia le Coran dans un sens ésotérique, enseignant que Dieu se confond en la Raison Universelle dont l’attribut principal est la Connaissance et le noble art des armes.
N’est-ce pas là ce que faisait le Temple avec la Bible et l’Évangile de Saint Jean à cette différence près que l’interprétation de l’esprit et du symbole primait sur la lettre et le maniement des armes du moins en Occident ?
En dehors d’une durée de manifestation à peu près semblable dans le temps, et d’une pratique initiatique rattachée à une tradition comme à une vision de l’unicité du Sacré, les deux ordres partageront aussi une soudaine destruction entreprise par les pouvoirs établis.
Les mongols et le sultan BAIBARS précéderont seulement de quelques années en 1271, le roi Philippe le Bel et le Pape Clément V dans leur politique d’anéantissement.
Avec la perte de la Terre Sainte en 1291, et le retour via Chypre de l’Ordre Templier en France, le Temple voit son prestige amoindri.
L’Orient latin perdu, est-il encore nécessaire que l’Ordre conserve ses richesses, ses privilèges, ses armes ?
Ces interrogations associées aux révélations d’hérésie faites par un templier apostat vont mettre en marche une infernale machine répressive alimentée en premier lieu par la cupidité d’un roi et les indécisions d’un pape. Au delà des faits, il existe cependant d’autres raisons, il est admis que le Temple contraria le désir secret de Philippe IV le Bel qui était d’instaurer un ordre religieux réunissant le Temple et l’Hôpital, d’en prendre la direction avant d’évangéliser les pays musulmans et d’instaurer une monarchie universelle.
Dans l’esprit du roi, ce nouvel ordre désigné sous l’appellation d’Ordre des Chevaliers de Jérusalem aurait vu sa maîtrise revenir de génération en génération au fils aîné de la famille royale et obtenir comme privilège suprême le droit de regard sur l’épiscopat voire l’élection papale. C’est d’ailleurs tout le sens de certaines actions du roi comme : sa volonté émise de voir s’installer la papauté en France, son « appui bienveillant » apporté à l’élection du futur Clément V, sa tentative vaine de se faire admettre au sein du Temple.
Philippe le Bel ne pardonna jamais à l’Ordre d’avoir par son refus de fusion avec les hospitaliers, anéanti son grandiose projet.
En fait il n’est pas interdit de penser que le roi et l’Ordre des templiers partageaient un désir identique, celui d’établir une Théocratie, d’où cette lutte en coulisse exprimée au travers d’accusations spiritualo-profanes destinées aux non initiés et qui ne pouvait se conclure que par la défaite de l’une ou l’autre partie.

Le deuxième acteur de « l’affaire du Temple » fut Bertrand de Got, alias le Pape Clément V. Fin lettré et éminent juriste, il n’a ni caractère ni force morale et son attitude fut d’emblée circonspecte.
Ne pouvant croire initialement aux calomnies portées contre l’Ordre, il céda au fil du temps aux instances du roi pour se résoudre finalement à la suppression du Temple sans toutefois le condamner, le tout en parfaite connaissances des vices de forme des procès royaux et des accusations fantaisistes. Là encore néanmoins, les pressions du pouvoir royal n’expliquent pas tout.
 
Sans s’égarer on peut imaginer que le pape eut la révélation de certaines pratiques incomprises que l’Église de Pierre  ne pouvait accepter sous peine de les valider et de mettre en danger l’intégrité du dogme. De plus, l’Ordre du XIVe siècle n’est plus d’un point de vue doctrinal celui du XIIe , bien que toujours chrétien, il a évolué vers une dimension qui n’est plus en adéquation avec l’Église de Rome.
Cette dimension est « johannique » voire gnostique, son but ultime est une réalisation de nature supra traditionnelle au sein de laquelle l’Église de Pierre est dans l’impossibilité d’occuper une place dominante. Ainsi trop puissant temporellement et extrêmement dangereux spirituellement, l’Ordre du Temple pour Philippe le Bel et Clément V doit impérativement disparaître mais c’est oublier que des cendres de Jacques de Molay s’envolera l’éclatant Phénix.

Publié dans : L'ordre des Templiers | le 11 septembre, 2006 |Pas de Commentaires »

Les énigmes templières

templier.gifLes énigmes templières  

  

 Avec sa disparition brutale , l’Ordre du Temple laisse derrière lui un ensemble ’énigmes nées d’accusations et d’aveux jamais résolus à ce jour. Certaines, cquises sous la persécution, sont à rejeter cependant, d’autres furent obtenues librement comme celles déposées devant la Commission pontificale voire devant le pape en personne.

 

 Le fait que le pouvoir royal ait déformé certaines de ces accusations n’efface en rien leur réalité, au contraire elles paraissent reposer sur un fond de vérité confirmant ainsi qu’il se déroulait bien au sein du Temple des évènements singuliers et inconnus des autres ordres de l’époque. L’aveu le plus courant est celui du reniement du Christ et de la Croix, ce rite se pratiquait la nuit en huis clos en la chapelle ou dans la salle capitulaire, l’officiant, (un chevalier ou chapelain) assisté de chevaliers et sergents entouraient le nouveau frère, la Croix qui comportait souvent l’image du crucifié était posée à terre. Au delà des hypothèses multiples plus ou moins acceptables telles que le rejet de l’Église Exotérique de Pierre l’influence islamique du « mauvais maître » alias GERARD de RIDEFORT, tout ici exprime un rite purement initiatique dont le contenu symbolique est incompris par récipiendaires et officiants, d’où le parfum d’hérésie que l’on connaît. 

En fait, l’existence du rite suggère celle d’un cercle intérieur d’initiés dans l’Ordre que l’on pourrait imaginer structuré en trois niveaux donnant lieu à trois types distincts de réceptions : ·        Le premier, sans rite ni mystère, était réservé à la majorité des frères comme l’affirment les aveux de nombre d’entre eux jurant ne rien connaître de telles pratiques. 

·        Le second où se pratiquait le reniement du Christ ·        Le troisième réservé aux seuls membres du Chapitre Général : 

«…nous avons trois articles … » déclarait le frère GAUCERANT de MONTPEZAT, « … que personne ne connaîtra jamais excepté Dieu… et les Maîtres…. » 

  Ainsi, on peut concevoir que c’est au deuxième niveau que le frère devenait réellement templier par l’accomplissement d’un rite de passage où mourrait le « vieil homme » encore empreint de christolâtrie pour que surgisse le « nouvel homme » 

Tout cherchant ne doit-il pas d’abord se plonger dans les ténèbres pour ensuite se relever dans la lumière ici apportée par le groupe d’affiliation en l’occurrence l’Ordre ? Cette « descente » et cette « remontée » pourraient avoir été symbolisées par le reniement du Christ, Jésus apparaissant dès lors davantage sous une figure humaine voire humanisée, que divine figure assimilée par analogie au récipiendaire que ses propres pêchés pouvaient conduire à sa « mort » à sa crucifixion symbolique à la perte de son Paradis. Ainsi, plus qu’une »…véritable abjuration.. ; » le reniement du Sauveur est davantage « …une sorte d’épreuve où l’on devait témoigner de la faculté de dépasser une forme exotérique, simplement religieuse et dévotionnelle du culte… » Autre chef d’accusation : les baisers interdits donnés aux frères par ceux qui les recevaient comme le commente HUGUES de BURE : 

« …J’ai été reçu dans la Commanderie… par le frère… précepteur…,j’enlevai tous mes vêtements sauf chemise et braie et il me remit le costume et le manteau de l’Ordre, il me baisa ensuite sur les lèvres puis au nombril et à l’épine dorsale… » Là encore la réalité de ces baisers reproduit un rite initiatique antique totalement incompris, celui-ci fait référence à « l’activation des potentialités de l’Énergie ou du Verbe alimentant les centres forces diversifiés des actions humaines. C’est ce que les traditions orientales désignent sous le terme de KUNDALINI et de CHAKRAS. 

Le baiser buccal symbolise toute la transmission du souffle de l’initiateur à l’initié, le souffle représentant lui-même l’Esprit et le Verbe Divin Créateur. 

Le second baiser donné sur le plexus sacré avait pour fonction de transmettre la force créatrice spiritualo-temporelle émanée de la « Vénus » antique, de cette Beauté absolue créatrice des œuvres issues de l’Intelligence. Le troisième baiser appliqué sur l’ombilic liait le frère à l’Ordre qui la recevait.

L’ordre d’application de ces baisers avait une profonde importance, l’on, devait commencer par le bas, le plexus sacré où siègent les souffles de la matière brute puis continuer par le ventre lieu d’élaboration et de création pour terminer par la bouche et la tête lieu du souffle purifié et siège du Divin car « l’homme nouveau » doit partir du bas de la matière première pour parvenir en haut, à la matière purifiée.

Une telle « élévation symbolique » fut d’ailleurs jusqu’au XVIIIe siècle présente au sein de l’Église où cardinaux comme prélats baisaient successivement les pieds, genoux, et ventre du Pape, éliminant dès lors le parfum de scandale et le caractère spécifiquement templier de ce rite qu’une certaine conception de l’Histoire nous a imposée.   

L’autre accusation sérieuse portée contre l’Ordre Templier et source de malentendus qui excitèrent l’imagination des détracteurs contemporains et ultérieurs fut celle de l’adoration du BAPHOMET et de son idolâtrie. Confondu avec l’image de la tête adorée soi-disant par les Templiers le BAPHOMET aurait désigné la tête idole en question alors qu’il existe plus que jamais deux réalités bien distinctes : En premier lieu , le terme BAPHOMET ne fut jamais prononcé par les Templiers à l’exception d’un seul le frère sergent occitan GAUCERANT qui s’accusa à titre individuel d’avoir adoré une image Baffométique un BAPHOMET qui en langue d’Oc était une déformation populaire désignant MAHOMET. 

Ignorant par ailleurs que l’Islam interdit toute représentation humaine, dans l’esprit du frère occitan, une telle image assimilée à tort à une image mahométane ne pouvait être qu’une représentation païenne. De là, les erreurs d’interprétation affirmant l’existence d’une influence musulmane dans les croyances secrètes du Temple que l’autorité royale saura déformer à souhait et que les auteurs des siècles suivants teinteront d’occultisme. 

L’accusation d’idolâtrie en revanche, porte davantage à réflexion à la lecture du Procès Verbal d’avril 1310 : « …ils adoraient … cette idole, ils la vénéraient… comme leur Sauveur, spécialement dans leurs grands chapitres,… ils disaient que cette tête… donnait à l’Ordre toutes ses richesses, qu’elle faisait fleurir les arbres, qu’elle faisait germer. Ils entouraient cette tête de cordelettes, les lui faisaient toucher puis ils ceignaient leurs corps avec ces cordelettes… » 

  L’aspect de la tête diffère selon les témoins, masculine et féminine pour certains, hideuse et angélique pour d’autres, elle présente donc deux faces comme JANUS. 

Sa matière est tout aussi variée à ce point que les témoignages contradictoires et le fait que les juges et les gens d’armes chargés de perquisitionner les commanderies n’aient jamais mis en évidence une seule de ces têtes, nous laisse à penser que celles-ci n’ont jamais matériellement existé. Il semble qu’elles fassent appel à une expérience dramatisée de la conscience propre à chaque templier pendant sa réception, d’un choc initiatique en présence de la Lumière, celle-là même « … qui éclaire nos travaux… » 

En fait nous sommes ici en présence d’une captation par l’homme d’une sagesse et d’une Connaissance, d’une Gnose au sens le plus élevé du terme qui est celle de la « Vierge Sophia » qui donne : vie éternelle, gloire et richesse au plan spirituel, cela s’entend. Le rite de la tête quant à lui, s’inscrit comme une donnée essentielle de la Tradition Primordiale, ce qui explique qu’elle soit présente universellement tant chez les grecs avec la tête de la Méduse que chez les vikings, avec celle de MIMIR qu’ODIN venait consulter, que chez les aztèques avec celle de TEZCATLIPOCA. Ce rite qui est celui de la décollation renvoie à une double initiation, en coupant la tête d’un adversaire (initiateur), le vainqueur (néophyte) s’approprie à la fois l’énergie transcendante et la puissance spirituelle du Maître, il abandonne dès lors son corps de chair au bénéfice de l’Esprit. 

Loin d’être une idole, la tête templière est définitivement la base d’un rite initiatique de type héroïco solaire, à la fois moines et guerriers, les templiers par le rite de la décollation symbolique de la tête s’appropriaient la puissance spirituelle et l’Esprit pour mieux se préparer à vaincre les ennemis visibles mais ceux aussi plus redoutables qui siègent dans les profondeurs de l’Être et qui influencent l’Âme et l’Esprit de chacun. Quant au problème rapporté au lien entre la tête idole et la cordelette portée par les frères et qui selon les aveux était ceinte après avoir été passée autour du cou de la tête en question n’y a t il pas encore malentendu quand on sait que cette pratique est tout à fait conforme au rite chrétien de la bénédiction et de la conservation d’un objet ? La cordelette, symbole de chasteté du moine, étant ici tout simplement bénie par la mise en contact avec un objet sacré reliquaire assimilé dans le cas présent à la tête idole. 

  Enfin, d’autres accusations persistent comme celle de la Règle Secrète ou celle de la Réception dans l’Ordre des chevaliers excommuniés. 

La Règle secrète renvoie inévitablement à l’existence d’un Ordre intérieur, de nombreux aveux dont ceux du précepteur de Laon, GERVAIS de BEAUVAIS convergent dans ce sens : « … il y avait dans l’Ordre un règlement si extraordinaire et sur lequel un tel secret devait être gardé que chacun aurait préféré se faire couper la tête que de le révéler… » 

  Jacques de Molay nia toujours l’existence des deux mais il est curieux de constater que peu avant le 13 octobre 1307, le grand Maître ait détruit un certain nombre ‘exemplaires de la Règle toutefois : de quelle règle s’agissait-il ? De la règle officielle ou de la Règle secrète ? Même s’il apparaît logique qu’un Ordre initiatique et parallèle désire que son règlement ne soit accessible qu’aux seuls frères qualifiés l’Histoire a conservé son secret. 

La réception et l’inhumation en terre chrétienne des chevaliers excommuniés fut un autre des griefs portés contre le Temple, l’exemple du Comte d’Essex, Geoffroy de MANDEVILLE mort excommunié et inhumé par les templiers d’Angleterre en 1143 est particulièrement révélateur. Il exprime une évolution de l’esprit de l’Ordre allant à l’encontre d’un dogme fondamental du Christianisme officiel et traduisant de fait une opposition à l’autorité de l’Église romaine dont les représentants sont en principe seuls maîtres du pouvoir « de lier et délier ». 

Cette évolution se fait pleinement sentir dans la différence qui marque la Règle latine de l’Ordre adoptée au Concile de Troyes en 1128 de la Règle française de 1140. La première, en effet, interdit expressément toute admission de chevaliers excommuniés alors que la seconde les accepte voire les recherche, à la condition unique qu’ils expriment un repentir sincère. 

Certes, tout ceci répond avant tout à une nécessité militaire sous tendue par la vertu élémentaire de charité chrétienne, néanmoins cette volonté affichée de donner à tous l’ultime occasion de se racheter est aussi bernardine de conception. Saint Bernard, en effet, ne déclare-t-il pas se réjouir de voir l’Ordre s’ouvrir « aux impies,…aux sacrilèges car le Christ a triomphé d’eux avant de triompher par eux… »  En cela, il reste conforme au message de Saint Jean l’Évangéliste fondé sur l’Amour Universel dont nul ne saurait être exclu et fait du Temple, plus que jamais une église Johannique. 

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L’Ordre Spirituel des Templiers

tmet3zcz.jpgL’Ordre Spirituel des Templiers
 
 

En Orient, le Christianisme s’est élaboré à partir d’un milieu riche en systèmes religieux et philosophiques au sein desquels les idées de Création, de Trinité, de Rédemption, et de Résurrection circulaient déjà.

De la rencontre de ces systèmes et du Christianisme naquirent de nombreuses sectes hétérodoxes (nestorisme, manichéisme, etc.) regroupées sous l’appellation de GNOSTICISME (du grec GNOSIS signifiant CONNAISSANCE ). D’emblée déclarés hérétiques, ces sectes furent au cours de l’Histoire systématiquement condamnées par les conciles mais de même qu’il prit connaissance des textes esséniens, l’Ordre du Temple eut aussi accès aux doctrines gnostiques.

Qu’est-ce que la Gnose néanmoins ?

Apparue à peu près à la même époque que le Christianisme, la Gnose est née à la frontière du judéo-christianisme, et puise ses sources dans les pensées juive, chaldéo-babylonienne ,égyptienne et grecque.

Apanage des seuls initiés, elle se présente comme une sagesse communiquant par le mythe et le discours : les mystères sacrés pour mieux offrir une délivrance exprimée au travers d’un retour à soi, d’un retour à l’UNITE.

Selon la GNOSE, le salut ne peut en effet se faire que par une connaissance totale et immédiate englobant l’Homme , le Cosmos, et la Divinité.

Dans le sillage des gnoses classiques, s’est édifiée une Gnose chrétienne rattachée aux enseignements oraux secrets révélés par le Christ aux apôtres comme le décrit Saint Clément d’Alexandrie :

« … la Gnose, communiquée et révélée par le Fils de Dieu est la Sagesse… elle a été communiquée oralement par les Apôtres,…elle est la connaissance …de la nature de notre naissance et de celle de notre renaissance…la connaissance de l’homme est la connaissance de la perfection, la connaissance de Dieu en est la consommation… »
Deux éléments vont toutefois caractériser la Gnose chrétienne

·        Sa volonté de concilier les pensées grecques (Platonisme, Aristotélisme) et Chrétienne.

·        Son élitisme marqué et couplé à un profond mysticisme.

Dans le premier cas, tout en soulignant le fait que l’exil de l’âme lumineuse au sein de la matière ténébreuse soit assimilable à une dégénérescence de l’esprit, elle modèrera au fil du temps la pensée juive au profit d’une hellénisation du christianisme.

L’intention étant de donner du chrétien : l’allure d’un sage grec à l’âme claire et confiante dans le Seigneur.

C’est d’ailleurs la position de l’Ordre du Temple qui adopta comme patron Saint Jean l’Évangéliste de PATMOS, le disciple préféré du Christ.

Le caractère élitiste est, quant à lui, parfaitement exprimé dans un autre témoignage de Saint Clément affirmant :

« … le Seigneur nous a permis de communiquer les mystères divins…à ceux capables de les recevoir,…les choses secrètes se confient oralement, et non par écrit et Dieu fait de même,… les symboles sont divulgués sous une forme mystique… mais cette transmission sera faite moins par les mots que par leur sens caché… »
Par cet élitisme, on peut imaginer qu’un enseignement assorti de rites spécifiques qui déconcertèrent tant de frères non-initiés, était délivré à tous ceux qui constituaient l’Ordre Intérieur Templier.

En fait, la Gnose chrétienne renvoie indubitablement à l’existence d’un ésotérisme chrétien présent dans l’Église primitive et pourtant nié de tous temps par l’Église de Pierre.

Il reste néanmoins, évoqué dans l’Évangile de Marc au travers des lignes suivantes :
« …a vous disciples choisis, il est donné de connaître les mystères du Royaume de Dieu mais à la multitude, ces choses sont dites en paraboles afin qu’ils voient et n’entendent pas, qu’ils écoutent et ne comprennent pas… »

Il est aussi attesté par le fait que jusqu’au IVe  siècle , le cheminement qui devait mener le catéchumène à l’entendement des doctrines et des rites chrétiens passait à un moment déterminé par « l’étape » de l’arcane.

Ce n’est qu’ultérieurement que deux voies se dessinèrent :

·        La voie exotérique incarnée par l’Église de Pierre qui en tant qu’Église Universelle « catholicos » fut fondée sur la Croyance (PISTIS) dévotionnelle et formelle.

·        La voie ésotérique représentée par l’Église de Jean, basée sur la Connaissance (GNOSIS) de l’initié et ne se dévoilant que progressivement à travers la pratique rituélique des saints mystères et dont l’Ordre Templier fut la remanifestation entre 1118 et 1314.

Sur un plan historico-symbolique, ces deux voies ne sont que les expressions des deux pontificats parallèles que l’on retrouve dans l’Ancienne Alliance assimilés aux sacerdoces d’AARON,et de MELCHISEDEQ : le Roi du Monde.

Selon la Tradition, le Pontificat de Pierre prendra fin avec le retour du Christ auquel succèdera le glorieux Pontificat de Jean qui rétablira à jamais la Tradition Primordiale.

Toute la supériorité de Jean et la nature dissimulée de son rôle sont d’ailleurs pleinement exprimées au cours de l’épisode de la pêche miraculeuse qui souligne aussi son rôle, prolongement de celui du Christ :

« …Pierre se retournant, vit venir derrière eux le disciple que Jésus aimait, celui qui pendant le repas du soir, s’était aussi penché en arrière sur sa poitrine et avait dit :Seigneur qui est celui qui te livre ?
Pierre donc en l’apercevant dit à Jésus : Seigneur, que fera celui-là (Jean), Jésus lui dit : Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne, en quoi cela te regarde-t-il ?
Toi (Jean), continue à me suivre… » (JEAN : XXI 20-22)
C’est dans cette optique qu’il faut percevoir la création du Temple, l’Ordre fut en fait la « cristallisation » de l’héritage secret de Jean, il fut destiné à incarner le lien entre l’Orient et l’Occident, tous deux détenteurs au delà des formes, des rites, et dévotions d’une portion de la Tradition Première.

L’Ordre Templier œuvrait pleinement à l’avènement du second pontificat. En fait il a bel et bien existé pendant plusieurs siècles en Orient comme en Occident (à Lyon) une Église officielle de Jean.

Au XIIe siècle, cette Église prospère possédait ses propres rites, son texte canonique : l’APOCALYPSE (du grec APOCALYPSIS : Révélation), et son clergé dont fut membre le Patriarche THEOCLETES, celui-là même qui donna au Temple ses pouvoirs lors de sa création.

En dépit de sa filiation et de sa mission johannique, l’Ordre à son tour se scinda en un temple extérieur et un temple intérieur. Le temple extérieur suivait les enseignements de l’Église de Rome et s’adressait aux templiers non-initiés, le temple intérieur suivait ceux  de Jean, privilégiant son évangile et célébrant son office selon vraisemblablement le rite Byzantin. L’Ordre du Temple appartenait donc bien à la « Maison de Jean », nom qu’il donnait d’ailleurs à sa Maison cheftaine de Jérusalem.

Gardien du saint Graal, Jean incarne toute la puissance de la Tradition Originelle et Éternelle qui s’exprime  intensément dans la Révélation Christique car contrairement à la pensée émotionnelle de Pierre, celle de Jean privilégie l’Esprit Saint, le Verbe, le Logos, c’est à dire toute cette Énergie Secrète de l’Univers assimilée au Christ Solaire et victorieux, porteur de Lumière et de Vie.

L’Ordre du Temple fut ainsi dans une certaine mesure davantage l’Église du Saint Esprit que celle du Christ proprement dit, d’où l’explication du rite de reniement que l’on  connaît.

A Jean de PATMOS, l’Ordre associait Jean le Baptiste, tous deux étaient fêtés à l’occasion des solstices quand les jours recommencent à croître comme à décroître, illustrant parfaitement cette parole de l’Évangile de Jean :

« … Il faut que celui là croisse et que moi je diminue… »
 
Le Temple avait ainsi symboliquement compris que les deux Jean à l’image du Janus latin ne sont rien d’autre que les pôles de l’initiation aux mystères, Jean le Baptiste se confond en ce « vieil homme » qui doit mourir par la descente aux enfers au profit du « nouvel homme » incarné par Jean l’Évangéliste.

La « nouvelle naissance » permettant dès lors d’ouvrir les portes du Ciel donnant accès aux réalités premières.

Voilà ici résumés tout le sens et contenu de la Quête du Graal auquel l’Ordre faisait référence quand il demandait aux frères « de mourir saintement afin de renaître dans la Gloire du Seigneur Dieu ».

Cette association des deux Jean pourrait aussi fournir l’explication du mystère de la tête coupée des templiers souvent décrite dans les aveux comme une tête biface avec une face vielle et barbue( Jean le Baptiste) et une jeune imberbe ( Jean de PATMOS).

Une telle représentation pourrait bien avoir exprimé cette image d’un « Baptême par le feu » représentation de l’Esprit Saint johannique, venant compléter le « Baptême par l’eau » autre symbole du Baptiste car : « seul l’Esprit Saint …infusé en l’être lui permet l’accession à la Gnose et à la Grâce… de la compréhension des Mystères divins… »
L’Ordre templier fut aussi dès sa création lié à la personnalité de Saint Bernard de Clairvaux dont la pensée en modela la destinée. Cette pensée prenait appui sur  « Dame  Charité » ainsi que sur l’Amour Divin que l’âme peut atteindre par l’extase.

Charité et Amour ne sont toutefois pas donnés spontanément à l’homme, ils ne peuvent s’acquérir que par un effort constant et intense qui aboutit à une connaissance absolue ainsi qu’à un don entier de soi.

Conformément à la doctrine de Jean, il est dit que Charité et Amour concernent tous les hommes une fois reconstitués les liens de l’Unité Première (l’Androgynie Originelle) par la réactivation d’un centre dépositaire de la Sagesse Primordiale.

De ce principe découleront le concept de Terre Sainte de la pensée bernardine et templière ainsi que l’entière fonction de l’Ordre. L’Ordre du Temple se conçoit en effet en terme de « Milice de Dieu » destinée à « servir de chevalerie au Souverain Roi » et à recréer en tant que telle les liens spirituels entre les hommes, c’est pourquoi il n’hésitera pas à contacter d’autres ordres initiatiques traditionnels(ASSACIS, COPTES, DRUZES etc.) sans pour autant hésiter, quand cela sera nécessaire, à faire preuve de rudesse comme «  d’agir par le fer ».

L’autre grand apport de Saint Bernard au Temple fut celui de la vénération pour la Vierge Marie, remanifestation, christianisée de la Grande Protectrice génésique qui chez les peuples pré-chrétiens répondait aux noms d’ISIS, d’ISHTAR ou de VENUS.

Archétype de la femme sublimée, la Vierge est ainsi la Voie, l’intermédiaire qui permet au Verbe de s’incarner, elle dessine un chemin par où passe la force cosmique, elle symbolise l’Amour éternel et indifférencié, la Dame au sens chevaleresque du terme, qui fournit à tous  cherchants : formes et âmes. Au sein de l’Ordre Templier et comme précédemment, la thématique de Marie connut deux niveaux d’interprétation :

·        Un niveau exotérique à base strictement dévotionnelle où la Vierge est définie comme la mère du Sauveur, conformément à l’enseignement de l’Église de Pierre.

·        Un niveau ésotérique où Marie image voilée d la « Sophia grecque » n’est autre que la SCHEKINAH kabbalistique, la présence immédiate et sensible de la Divinité au sein du monde comme de l’homme.

Marie est dès lors le lien qui relie le fini à l’infini, les mondes supérieur et inférieur, la médiatrice sublime qui fait communiquer Dieu et les hommes.

Ce concept est d’ailleurs exprimé dans les ultimes paroles prononcées par le Christ mourant comme relaté dans l’Évangile de Jean :

« … Jésus donc voyant sa mère et auprès d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : Femme, voici ton fils, ensuite il dit au disciple : voilà ta mère… et depuis lors le disciple la garda dans sa maison… » (JEAN XIX :26).
Une fois encore, Jean apparaît donc pleinement être ce gardien de la Tradition Apostolique    du Christianisme Originel, Tradition que l’on assimile à Marie et à sa virginité, « …la virginité de Marie est comparable à celle des Écritures du Seigneur, ces écritures sont fécondes par la lumière qui en rayonne, et par la vérité qu’elles mettent au monde, mais elles demeurent vierges et enveloppent d’un voile saint et pur les mystères de la Vérité… »
Bien que la pensée de Jean privilégie l’Esprit Saint, Marie n’est pas étrangère à cette primauté, l’Ordre du Temple eut connaissance de celle-ci au travers d’une tradition de tos temps rejetée par l’Église de Rome et qui veut que la Vierge fut parmi les Apôtres lors de leur transfiguration par l’Esprit Saint le jour de la Pentecôte. Mieux encore, cette même tradition précise que c’est sur elle même que s’est initialement posé l’Esprit Saint pour se répandre ensuite en langues de feu sur tous ceux qui l’entouraient.

Marie est ainsi, un personnage fondamental dans l’Église de Jean, à la fois médiatrice et dispensatrice de l’Esprit Saint, il était légitime que l’Ordre lui porte une profonde dévotion et puisse percevoir à travers elle le commencement et l’achèvement de toutes religions.

  

Notre voyage au sein de l’Ordre Templier s’achève il nous a révélé qu’ « … à travers l’Histoire et ses incidences temporelles, il a toujours existé chez un petit nombre d’hommes, un mouvement dynamique orienté vers l’essentiel, celui-ci permet d’opérer des percées lumineuses donnant accès au fond d’Éternité qui appartient à chaque homme… »

La tentative historique et spirituelle des Templiers eut ainsi deux entrées :

Celle de la Foi qui transcende le monde matériel et permet de le considérer à sa juste et relative valeur,

Celle de l’expérience initiatique qui emprunte la voie de l’apparence pour s’enquérir de l’invisible.

Investis dans leur tâche métaphysique les Templiers empruntèrent puis dépassèrent rapidement la seule voie religieuse pour dessiner cette voie spirituelle où l’Harmonie découle de l’union des contraires.

L’Ordre devint alors une œuvre harmonieuse et cohérente où des hommes tournaient leur regard vers Dieu, s’engageant dans un quête à la fois douce et brutale mais dont l’essence respire encore puissamment à travers leur devise :
« …Non pas à nous Seigneur, non pas à nous, mais à ton Nom seul donne la gloire !… »

Publié dans : L'ordre des Templiers | le 11 septembre, 2006 |4 Commentaires »
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