Archive pour mars, 2012

Héraldique

Forme d’Écus
Héraldique formes_ecu-300x90
A l’origine, l’héraldique recensait les devoirs et les fonctions d’un héraut, également appelé officier d’armes, comprenant notamment la transmission et l’octroi d’armoiries.
Aujourd’hui, elle est devenue la science qui a pour objet l’étude et la description des armoiries.

Le système héraldique médiéval européen se distingue de ceux adoptés à d’autres époques, par d’autres civilisations. Des représentations symboliques et décoratives ont précédemment été utilisées comme emblèmes nationaux ou tribaux depuis l’Antiquité, notamment par les Romains. Plusieurs théories ont cherché à expliquer l’origine des armoiries médiévales européennes mais aucune n’est vraiment sûre. La filiation avec les emblèmes de l’Antiquité a longtemps été mise à l’honneur. Les Allemands, quant à eux, privilégient l’influence des insignes utilisés par les Barbares, tandis que certains y voient un emprunt aux coutumes musulmanes pendant la première croisade.
Heaumes
heaumes-300x57
Une origine guerrière
Les premières armoiries apparaissent en Europe entre 1120 et 1150 pour répondre à un besoin précis, l’identification des combattants, à l’époque où le perfectionnement des armures les rend méconnaissables sur les champs de bataille. Afin de pouvoir être reconnus de loin, les chevaliers, dont le visage est masqué par un casque, prennent l’habitude de faire représenter sur leurs boucliers des motifs colorés, géométriques ou figuratifs. Avant la fin du XIIème siècle, cet usage se généralise au sein de l’aristocratie. La présence des armoiries constitue aussi une garantie: ceux qui les portent signalent en même temps leur noblesse, ce qui incite leurs vainqueurs à les faire prisonniers pour en tirer rançon plutôt qu’à les tuer.
L’utilisation des armoiries a évolué vers un système héréditaire complexe d’identification du statut social. Dès le XIIIème siècle, l’usage s’en répand en effet à de nombreuses couches de la société: les femmes, les ecclésiastiques, les bourgeois, les artisans, les villes, les corps de métiers, les communautés civiles et religieuses, et même les paysans dans certaines régions.
Couronnes
couronnes-300x90
Développement de l’usage du blason
Les rois ont ensuite adopté leurs propres signes héraldiques: la plus ancienne trace des armoiries des rois de France, un écu d’azur semé de fleurs de lis d’or, est un sceau de 1211.
Au XIVème siècle, les hérauts d’armes tentent d’en codifier les règles et répertorient les emblèmes dans des armoriaux.
Au XVème siècle, les règles de l’héraldique sont enfin codifiées à l’occasion des pas d’armes des cours d’Anjou et de Bourgogne: ce sont des tournois organisés autour d’un thème, en général la délivrance d’une dame par le meilleur des jouteurs. Les seigneurs et les chevaliers prennent l’habitude de placer leur emblème sur leurs sceaux, leurs bannières, leurs caparaçons et leurs différents biens et domaines.

Aux XIIIème et XIVème siècles, les vitraux des églises et de nombreux objets de la vie courante sont ornés de blasons. Au XIVème siècle, on introduit la pratique qui consiste à broder les insignes d’une famille sur la cotte d’armes portée par-dessus l’armure, ce qui donne naissance au terme « armoiries ».
À partir du XVIIIème siècle, avec le développement de nouveaux emblèmes (chiffres, devises, …), cet usage décline.
Pendant longtemps, les armoiries ont résisté à toute tentative de réglementation, si ce n’est l’interdiction d’usurper celles d’un autre. Les rares restrictions se sont limitées à certains usages publics et à l’utilisation de quelques éléments (couronnes, manteaux, insignes de dignité). Dès les origines cependant, seul l’aîné d’une famille a le droit de porter les armes paternelles inchangées, les autres membres de la famille différencient leurs armes en modifiant certaines couleurs ou en remplaçant des charges: ces modifications sont les brisures des armes.

En Angleterre, les chevaliers s’attribuent librement leurs armoiries jusqu’au début du XV ème siècle, date à laquelle Henri V limite cette pratique. Titulaire de l’office de roi d’armes, chef des hérauts d’armes, créé en 1415, Edouard IV institue en 1483, le Royal College of Heralds qui supervise, depuis, l’octroi et la sauvegarde des armoiries.
En France, l’usage en reste plus souple. Louis XI organise le système des bannières des métiers parisiens (1467), mais l’Armorial général de 1696 n’a pour but que de recenser toutes les armoiries du royaume afin d’imposer une taxe à leurs possesseurs. Nombre de personnes (magistrats, artisans, médecins) et de villes qui n’en disposent pas sont même contraintes d’adopter un modèle préconçu.
En héraldique, le terme « émail » désigne les couleurs utilisées.
Elles se subdivisent en trois groupes : les métaux, les couleurs et les fourrures.
Sur les gravures en noir et blanc ou en relief sur la pierre, les métaux et les couleurs sont représentés par un système de hachures et de figures conventionnelles, comme l’indiquent les figures.

La légende des illustrations suit logiquement l’ordre de celles-ci.
Les métaux
metaux
Les deux métaux sont l’or, représenté en peinture par le jaune, et l’argent par le blanc.
Les couleurs
couleurs-300x60
Les cinq couleurs sont l’azur (bleu), le gueules (rouge), le sinople (vert), le pourpre et le sable (noir).
Il existe également une sixième couleur, la carnation, servant uniquement à colorer les rares représentations de l’être humain.
Les fourrures
fourrures-300x47
Les fourrures sont
l’hermine (d’argent semé de mouchetures de sable) et par inversion des couleurs la contre-hermine.
Le vair (correspondant à la fourrure de l’écureuil). Dans la famille du vair, les deux fourrures suivantes sont le contre-vair en pointe, le contre-vair tout court et le vairé, ici d’or et de gueules.
Règle fondamentale
Une des règles primordiales de l’héraldique veut que l’on ne superpose jamais métal sur métal, ni couleur sur couleur. On ne verra donc jamais dans un blason un lion d’or sur champ d’argent ou une aigle d’azur sur champ de gueules.
Cependant toute règle a ses exceptions et certaines armes contreviennent à la règle de superposition des couleurs. On les appelle armes à enquerre car leur propriétaire se devait de justifier l’origine et le sens de cette anomalie. Les armes à enquerre les plus connues sont celles de Godefroy de Bouillon, roi de Jérusalem.
Courtoisie = ( Cte Philippe Michaux )

Publié dans:Non classé |on 26 mars, 2012 |Pas de commentaires »

L’inquisition

L'inquisition

L’inquisition

1. Historique

Inquisition épiscopale

Le deuxième concile du Latran (1139) prescrivit qu’il appartenait aux évêques de rechercher les hérétiques, aux juges séculiers de les punir, aux rois et aux princes de prêter, sous peine de déchéance, leur concours à cette répression.

Le concile de Vérone de 1184 donna ordre aux évêques de rechercher eux-mêmes les hérétiques ; il fit appel aux princes et aux seigneurs pour lutter contre l’hérésie sous peine d’excommunication.
Il créa une « constitution » qui faisait des évêques les premiers inquisiteurs et qui livrait aux bras séculiers clercs et laïcs coupables d’hérésie.
Le pape Lucius III et Frédéric Barberousse définirent les châtiments corporels à infliger aux hérétiques.

En 1199, Innocent III publia une procédure inquisitoriale contre les albigeois, exposée dans la bulle « Vergentis in senium » (l’hérésie est un crime de lèse-majesté divine) et envoya des prédicateurs dans la région d’Albi.

Les premières commissions inquisitoriales composées de prêtres et de laïcs furent présentes au concile . d’Avignon en 1200.

En 1207, le pape, dans une lettre aux évêques du Midi, exposa pour la première fois les principes qui justifiaient l’extension de la croisade en pays chrétien : l’Église n’est plus obligée de recourir au bras séculier pour exterminer l’hérésie dans une région ; à défaut du suzerain, elle a le droit de prendre elle-même l’initiative de convoquer à cette œuvre tous les chrétiens, et même de disposer des territoires contaminés en les offrant, par-dessus le suzerain, comme butin aux conquérants.
Cette pratique, appelée « terram exponere occupantibus » ou « terram exponere catholicis occupandam » (livrer la terre aux occupants, ou à l’occupation des catholiques), recevra aux XVIe et XVIIe siècles le nom d’« exposition en proie ».

Innocent III définit la nouvelle procédure dans la décrétale « Licet Heli » de 1213, complétée par la décrétale « Per tuas litteras ».

Le quatrième concile du Latran, réuni en 1215 par Innocent III, reprit toutes les dispositions antérieures au sujet de l’inquisition (du latin inquisitio « enquête ») épiscopale.

En 1219, une bulle de Honorius III débutait par ces mots : « Que chacun de vous ceigne son épée et n’épargne ni son frère ni son plus proche parent. »

L’empereur Frédéric II en 1220 et 1224, le roi de France Louis VIII en 1226, la régente Blanche de Castille en 1229 et le comte de Toulouse lui-même (1229) publièrent des ordonnances contre les hérétiques.

Réuni en automne 1229, le concile de Toulouse fixa la procédure de l’Inquisition :
« Les évêques choisiront en chaque paroisse un prêtre et deux ou trois laïques de bonne réputation , auxquels ils feront serment de rechercher exactement et fréquemment les hérétiques … » ; les sentences seront prononcées par l’évêque : en cas d’hérésie sans repentir, c’est le bûcher ; en cas de repentir, c’est la prison à vie.

Inquisition papale

En février 1231, Grégoire IX confirma les décisions du concile de Toulouse de 1229 qui avait fixé la procédure de l’inquisition : la constitution « Excommunicamus » enleva aux évêques « trop timorés » la charge de veiller à l’orthodoxie des fidèles et mit les inquisiteurs sous la juridiction spécifique de la papauté.
La prison perpétuelle devenait la pénitence salutaire infligée à l’hérétique repentant. L’hérétique obstiné devait recevoir le châtiment qu’il méritait (« animadversio debita ») avec l’abandon au juge séculier et la peine de mort par le feu. Ceux qui étaient en rapport avec les différentes sectes étaient frappés d’excommunication.
Pour la première fois, un ensemble de mesures attribuait à une juridiction d’exception (« Inquisitio hereticae pravitatis ») le châtiment des ennemis de la foi: l’Inquisition était née.

Grégoire IX munit l’inquisiteur allemand, Conrad de Marburg, de l’ordre de Prémontré, de pouvoirs très étendus pour poursuivre les hérétiques, et particulièrement la secte cathare extrémiste des lucifériens, qui s’adonnait à des pratiques proches de la sorcellerie.
Avec ses auxiliaires Dorso et Jean, Conrad agit avec un tel fanatisme et d’une manière tellement illégale qu’il souleva le mécontentement d’un grand nombre d’habitants et fut massacré par des chevaliers dans le voisinage de Marburg.

En 1232, une bulle de Grégoire IX, qui accusait de pratiques sacrilèges (sorcellerie, orgies, crucifixion des prêtres) les cathares du Nord, justifia une série de croisades contre les Stedinger du Bas-Weser.
En 1233, par la bulle « Ille humani generis », Grégoire IX installa l’Inquisition en Languedoc et deux tribunaux fixes furent mis en place à Carcassonne et à Toulouse, malgré des soulèvements populaires à Toulouse, Narbonne et Albi (1234-1235).
Le 20 avril, Grégoire informa les archevêques et les autres prélats qu’il les soulageait d’une partie de leur fardeau en choisissant, pour combattre l’hérésie, les Frères prêcheurs.

Le 22, le pape donna mandat au provincial des Frères Prêcheurs de Provence pour désigner des religieux chargés de la répression de l’hérésie.
Peu de temps après, les franciscains furent adjoints aux dominicains et leur juridiction s’étendit à la chrétienté toute entière.
En juin, une deuxième croisade contre les Stedinger pénétra sur le territoire oriental, resté cependant à l’écart des luttes, et se livra à un massacre général (lors de l’attaque de la rive gauche, Oldenbourg, chef des croisés, fut tué avec deux cents de ses soldats).
La même année, l’évêque cathare Vigoureux de Baconia était brûlé vif : il fut la première victime de l’Inquisition en France.
L’action du frère prêcheur, Robert le Petit, dit le Bougre (« le Bulgare », parce ce qu’il avait été cathare), fut si brutale à La Charité-sur-Loire, cette-année-là, que Grégoire suspendit ses pouvoirs dès février 1234 (rentré en grâce en août 1235, Robert reprit cependant son activité frénétique, jusqu’à sa condamnation à la prison à vie en 1239).

En 1235, 210 cathares furent brûlés à Moissac.
Ayant voulu faire déterrer du cloître Saint-Salvy les restes de chanoines convaincus d’hérésie pour les incinérer, l’Inquisition suscita une révolte à Albi.
En novembre, les dominicains étaient expulsés de Toulouse.

En 1236, la béguine Aleydis fut brûlée vive.

« Cette année-là (ndlr : 1239), le vendredi de la semaine avant la Pentecôte (ndlr : 13 mai), fut fait un immense holocauste agréable au Seigneur en brûlant des Bougres (ndlr : hérétiques cathares) ; 183 furent brûlés en présence du Roi de Navarre et des barons de Champagne au Mont-Aimé » [Aubry du Monastère de Trois-Fontaine (Haute Marne)].

Dans la nuit du 28 au 29 mai 1242, veille de l’Ascension, dans le château d’Avignonet, des chevaliers cathares de Montségur, vinrent tuer à coups de lance, d’épée et de hache les membres du tribunal de l’Inquisition de Toulouse : les dominicains Guillaume Arnaud, Bernard de Roquefort et Garcia d’Aure, les franciscains Étienne de Saint-Thibéry et Raymond Carbonier, le chanoine Raymond de Cortisan, surnommé Escriban, archidiacre de Lezat et son clerc Bernard, le notaire Pierre d’Arnaud, les clercs Fortanier et Aymar, et le curé d’Avignonet dont on ignore le nom.
Le dominicain Raimond de Pennafort (Aragon) rédigea, la même année, le plus ancien manuel d’inquisition.

En 1243, le concile de Béziers décida d’en finir avec l’hérésie et les assassins de moines inquisiteurs.

Mai à juillet 1246 : condamnations de cathares à Toulouse.

Le 30 mai 1254, Innocent IV confia aux Frères mineurs la répression de l’hérésie dans toute l’Italie centrale et dans la partie orientale de la plaine du Pô ; les dominicains gardaient juridiction sur la Lombardie et la Marche de Gênes.
Dans sa bulle du 11 juillet, Innocent IV ordonna que l’interrogatoire de l’accusé soit fait en présence de « boni viri » (prud’hommes qui formaient un jury et donnaient leur avis avant que soit prononcée la sentence), « parce que, disait-¬il, pour une accusation si grave,il fallait procéder avec les plus grandes précautions».

La présence dans les tribunaux de l’Inquisition de ces conseillers laïcs, habitués aux procédures, qui pouvaient s’opposer aux juges ecclésiastiques si ceux-ci s’écartaient trop du droit, assurait la quasi-publicité du procès.
Avant que Boniface VIII (1294-1303) n’abrogeât cette disposition, les noms des accusateurs ou des témoins n’étaient pas communiqués aux accusés. Toutefois le juge devait communiquer le nom des dénonciateurs et des témoins à ses assistants qui devaient contrôler s’il y avait des abus, et au besoin pouvaient les dénoncer aux chefs religieux de l’Inquisiteur, aux évêques, voire même au pape.
En 1261, Urbain IV ordonna que les « boni viri » eussent également ce pouvoir de contrôle. Les faux témoins lorsqu’ils étaient démasqués étaient traités avec une très grande sévérité. Ils faisaient généralement de la prison à vie…

A la demande de Louis IX, Alexandre IV (1254-1261) établit des inquisiteurs en France.

Lorsque l’Inquisition arrêta, comme hérétique, Arnaud de Villeneuve (1235-1311), le plus célèbre des médecins de l’école de Montpellier, Boniface VIII (1294-1303) qu’il avait guéri d’une lithiase rénale, intervint pour lui épargner le bûcher : néanmoins, ses traités de théologie furent, après sa mort, brûlés en place publique.

En 1270, un manuel d’Inquisition, la « Summa de officio Inquisitionis », mentionnait les « augures et idolâtres » qui s’adonnent au « culte du démon ».

Le bienheureux pape Benoît XI (1303-1304), sage et modéré, restreignit les pouvoirs de l’Inquisition.

En 1305, le pape Clément V proclama une croisade contre les apostolici (apostoliques) en Valsesia.

En 1307, le Grand Maître Jacques de Molay et les chevaliers du Temple, accusés d’hérésie, d’idolâtrie, etc., comparurent devant le tribunal de l’Inquisition.

Le château de Montcaillou fut détruit en 1308 : les cathares qui s’y trouvaient furent arrêtés et conduits à Carcassonne devant le tribunal de l’Inquisition.

En 1310, à Toulouse, devant l’inquisiteur Bernard Gui, 18 personnes furent brûlées sur le bûcher, 65 furent emprisonnées à vie dont 3 avec des chaînes, tandis que 20 étaient condamnées à des pèlerinages vers des terres lointaines.

En 1320, mourut en détention le franciscain Bernard Délicieux (Deliciosi) qui défendit les albigeois contre l’Inquisition à Carcassonne et qu’on accusa également d’avoir empoisonné le pape Benoît XI dont il avait annoncé la mort.

Par la décrétale « Cum Matthaeus », Jean XXII restreignit, en 1321, les pouvoirs des inquisiteurs.

À Carcassonne, en 1330, l’inquisiteur Henri de Chamay fut obligé de renoncer à des procès posthumes.

En 1336, à Erfurt, le bégard Constantin fut exécuté pour avoir soutenu qu’à l’égal du Christ il était le fils de Dieu, que Augustin, les docteurs de l’Église, le pape et les clercs trompaient les hommes, et que les sacrements n’étaient qu’une fiction entretenue par les prêtres pour satisfaire leur cupidité.

En 1337, Guillaume d’Occam (« Dialogus »), excommunié et menacé d’arrestation, dut quitter Paris et s’enfuir à Pise.
La même année, on brûla le « spirituel franciscain » Francesco de Pistoia à Venise.

En 1340, à Aurillac, Jean de Roquetaillade, en raison de ses sympathies pour les fraticelles (franciscains hérétiques), fit l’objet d’une première mise en garde de l’Inquisition.
Auteur du traité « De la quintessence », Jean de Roquetaillade, naquit en Catalogne et fit ses études à Toulouse où il s’initia aux travaux de l’alchimiste Arnaud de Villeneuve. Prédicateur et missionnaire franciscain spirituel, alchimiste, prophète, il parcourut l’Europe, prêchant jusqu’à Moscou. Hostile à la corruption de l’Église et à la politique du pape Jean XXII, il proclama que Rome serait dépouillée du superflu dont elle a abusé.
Arrêté à Avignon en 1349, il n’échappa au bûcher que grâce à une habile défense. Jeté en prison, il fut libéré après une longue détention.

1402-1403 : à Lübeck et à Wismar, l’inquisiteur Schoneveld envoya au bûcher, deux apostoliques (adeptes d’un mouvement prônant le retour à l’Eglise primitive) dont les propos mêlaient dolcinisme et Libre-Esprit.

En 1411, à Carcassonne, les décisions prises par l’inquisiteur Pierre de Marvejols furent remises en cause par la Papauté.

Jan Hus, réformateur tchèque, enseigna la théologie à Prague et critiqua les abus du clergé de son temps. Auteur de « De corpore Christi », de pure doctrine catholique, on le chassa pourtant de l’Université en 1410 puis on l’excommunia lorsqu’il s’éleva contre la décapitation de trois de ses partisans qu’il considérait et honorait comme martyrs. Jan Hus poursuivit son enseignement jusqu’en 1414 où il fut emprisonné et accusé d’hérésie.
Le concile de Constance condamna Jan Hus, son disciple Jérôme de Prague et John Wyclif (à titre posthume) comme hérétiques. Jan Hus fut brûlé vif à Constance le 6 juillet 1415. En 1416, ce fut le tour de Jérôme. Le cadavre de Wyclif fut exhumé et brûlé en 1428 et on jeta ses cendres dans la Swift.

Le tribunal de l’Inquisition, qui siégeait à Rouen entre le 9 janvier et le 30 mai 1431, jugea Jeanne d’Arc, la condamna comme relapse et la livra au bras séculier qui la fit brûler vive.

Le 7 juillet 1438, par la Pragmatique sanction de Bourges, Charles VII supprima l’inquisition en France.

En 1452, Jacques de la Marche publia son « Dialogus contra fraticellos ».
Il réussit, avec l’aide de Jean de Capistran, à extirper l’hérésie (que Jean XXII appelait le « fléau pestilentiel du fraticellianisme ») par une série de procès d’extermination.
Les inquisiteurs, qui furent l’objet de tentatives d’assassinat, ne vinrent à bout des fraticelles de Maiolati (1449) que par une politique de terreur et de calomnies. Rééditant l’accusation de débauche adressée jadis aux vaudois, l’enquête leur attribuait le rite particulier du « barilotto », où les enfants, nés des orgies collectives qui clôturent leurs assemblées, sont mis à mort et réduits en cendres que l’on mêle à du vin.
Dénoncé, le franciscain Bernard Tremosii était arrêté à Lyon en 1458.

Inquisition espagnole

En 1478, Sixte IV, dans sa bulle « Exigit sincerae devotionis », autorisa officiellement l’Inquisition espagnole demandée par Ferdinand V et Isabelle :
« Nous apprenons que dans différentes cités de vos royaumes d’Espagne, nombre de ceux qui, de leur propre gré, avaient été régénérés en Jésus-Christ par les eaux sacrées du baptême sont retournés secrètement à l’observation des lois et coutumes religieuses de la superstition juive… encourant les pénalités prononcées contre les fauteurs de l’hérésie, par les constitutions du pape Boniface VIII. En raison des crimes de ces hommes, et de la tolérance du Saint-Siège à leur égard, la guerre civile, l’homicide et des maux innombrables affligent vos royaumes… Nous désirons donc faire droit à votre pétition et appliquer les remèdes propres à soulager les maux que vous nous signalez. Nous vous autorisons à désigner trois, ou au moins deux évêques, ou hommes éprouvés, qui soient prêtres séculiers, religieux d’ordre mendiant ou non mendiant, âgés de quarante ans au moins, de haute conscience et de vie exemplaire, maîtres ou bacheliers en théologie, ou docteurs et licenciés en droit canon, soigneusement examinés et choisis, craignant Dieu, et que vous jugerez dignes d’être nommés pour le temps présent, dans chaque cité ou diocèse des dits royaumes, selon les besoins… En outre, nous accordons à ces hommes à l’égard de tous ceux accusés de crime contre la foi, et de ceux qui les aident et les favorisent, les droits particuliers et juridictions tels que la loi et la coutume les attribuent aux ordinaires et aux inquisiteurs de l’Hérésie ».

En 1480, Sixte IV permit à Ferdinand et à Isabelle d’Aragon de nommer des inquisiteurs ; la sainte Inquisition s’installa à Séville (expulsion ou conversion forcée des juifs et des Maures, condamnations pour hérésie).
La foi des « nouveaux chrétiens » étant suspecte, l’Inquisition exerça une surveillance rigoureuse sur les morisques (Maures convertis) et davantage encore sur les marranes (Juifs convertis suspects de « judaïser » en secret). Parmi eux se recruta la majeure partie de ceux qui comparaissaient dans les « autos de fe » organisés à partir de 1481.
Au début de la cérémonie solennelle de l’ « auto de fe », les assistants (et même le roi, s’il est présent) prêtaient serment de fidélité au Saint-Office.
Les condamnés impénitents et les relaps étaient remis au bras séculier, l’exécution par le feu ayant lieu ensuite en un autre endroit ; ceux qui adjuraient leurs erreurs étaient « réconciliés » et condamnés à des peines pouvant aller de la simple pénitence ecclésiastique et du port du « san benito » (casaque jaune croisée de rouge) à la prison perpétuelle.

En 1482, Tomás de Torquemada (1420-1498), frère prêcheur et confesseur de la reine Isabelle de Castille et du roi Ferdinand d’Aragon, était nommé inquisiteur général en Castille et en Aragon par le pape (sa juridiction fut étendue à la Catalogne en 1486).
Torquemada entra en même temps dans le Conseil du roi.
Il réorganisa l’Inquisition, avec quatre tribunaux importants et une cour d’appel, où il siégeait.
Il se montra si impitoyable qu’il suscita la réprobation de Sixte IV en 1483.
En 1484, Torquemada promulgua un code de procédure pour agir contre les juifs, les morisques, les hérétiques et les gens coupables de sorcellerie, de bigamie, d’usure, etc. Un nombre impressionnant de suspects furent poursuivis, parmi lesquels plus de 2 000 furent exécutés.
Torquemada fut l’un de ceux qui conseillaient à Ferdinand et à Isabelle d’expulser les morisques de leurs États, ce qui fut fait en 1492.
A la parution du décret du 30 mars 1492, les Juifs durent choisir entre le baptême et l’exil. A partir de 1501, la même mesure fut appliquée aux Maures.
En 1494, âgé et malade, Torquemada se retira à Ávila, où il mourut

Contre les illuminés (« les alumbrados » qui voyaient dans l’amour charnel la réalisation de l’amour divin) et les érasmiens, l’Inquisition engagea, après 1525, des poursuites qui aboutirent généralement à des condamnations modérées.
 
Lorsque, au début du règne de Philippe II, furent découverts, à Séville et Valladolid, des noyaux protestants, la réaction fut brutale : les « autos de fe » organisés dans les deux villes en 1559 et 1560 firent périr plusieurs dizaines de personnes, tandis que l’archevêque de Tolède était lui-même emprisonné comme suspect d’hérésie.

 

Sainte Thérèse et saint Jean de la Croix, à cause de leur pensée trop mystique, furent inquiétés ; surtout Jean de la Croix qui fut privé de toute charge et envoyé dans le lointain monastère de la Peñuela, en pleine montagne.
 
L’Inquisition espagnole ne sera officiellement abolie qu’en 1834 par le gouvernement de la régente Marie-Christine.

Chasse aux sorcières en Allemagne
 
Le 5 décembre 1484, Innocent VIII, par la bulle « Summis desiderantes », étendit les pouvoirs des deux inquisiteurs de Cologne, les dominicains Henri « Institoris » (Heinrich Kramer de Sélestat) et Jakob Sprenger, officiant dans la Germanie supérieure entre Cologne et Mayence, et en butte à la mauvaise volonté des autorités locales.

 

La bulle ordonnait de pourchasser les coupables de sorcellerie, jeteurs de sorts et magiciens, et énumérait une longue liste de leurs crimes :

 

« en certaines régions de la Germanie supérieure comme dans les provinces, cités et territoires de Mayence, Cologne, Trèves, Salzbourg et Brême, maintes personne de l’un et l’autre sexe, oublieuses de leur propre salut et déviant de la foi catholique, se sont livrées elles-mêmes au démons, succubes et incubes : par des incantations, des charmes, des conjurations, d’autres infamies superstitieuses et des sortilèges, par leurs excès, crimes et délits, elles font périr et détruisent les enfants des femmes, les petits des animaux, les moissons de la terre, les raisins des vignes, les vergers, les prairies, les pâturages, les blés, les grains, les légumes. Elles affligent et torturent les hommes, les femmes, les bêtes de somme, le gros et le petit bétail, tous les animaux par des douleurs et des tourments internes et externes. Elles empêchent les hommes de féconder, les femmes de concevoir, les époux de rendre à leurs épouses et les épouses de rendre à leurs époux les devoirs conjugaux. Et la foi elle-même, qu’elles ont reçue en recevant le saint baptême, elles la renient d’une bouche sacrilège. Elles ne craignent pas de commettre [...] d’autres crimes et excès infâmes, à l’instigation de l’Ennemi du genre humain, au péril de leurs âmes, en offense à la majesté Divine, en exemple pernicieux et au scandale de la plupart des gens »

 

Les chasseurs de sorcières eurent les pleins pouvoirs : celles qui ne mouraient pas sous la torture, étaient noyées lors du « jugement de Dieu » ou brûlées sur le bûcher.
 
En 1486, les dominicains Heinrich Kramer, de Sélestat, dit Institoris, et Jakob Spenger, publièrent à Strasbourg, avec l’approbation du pape, un traité de démonologie, le « Malleus maleficarum » (le Marteau des Sorcières) pour les écraser.
 
En 1487, le pape Innocent VIII lança contre les vaudois (qui prêchaient la pauvreté) une croisade en Dauphiné et en Savoie.
 
En 1494, le « Repertorium inquisitorum » reprit l’essentiel du « Directorium » d’Eymerich.
 
Le 19 mai 1498 s’ouvrit le procès du dominicain Jérôme Savonarole qui prêchait contre une société dégénérée recherchant le profit, le luxe et la gloire, et qui dénonçait les dépravations dont souffrait l’Église (d’abord excommunié par Alexandre VI le 12 mai 1497 puis condamné au bannissement, il avait été arrêté à la suite d’un mouvement populaire suscité par l’aristocratie florentine).

 

Le tribunal, composé de 18 membres, était présidé par le maître général des dominicains et un nonce apostolique. Torturé, Savonarole avoua tout ce qu’on voulut.

 

Le 23 mai, Savonarole était déclaré hérétique et schismatique et condamné à mort avec deux disciples : on les pendit sur-le-champ, leurs corps furent brûlés en public et leurs cendres jetées dans l’Arno.
 
En 1499, à Cordoue, 107 hérétiques furent livrés au bûcher en une seule fois
 
En 1509, le Grand Conseil du Parlement de Grenoble cassa des sentences de l’Inquisition.
 
En 1516, dans l’église Saint-Ange de Palerme, était découverte une fresque représentant sept archanges avec leurs noms et attributs : Michel victorius (vainqueur), Gabriel nuncius (annonciateur), Raphaël medicus (médecin), Uriel fortis socius (puissant protecteur), Jehudiel remunerator (celui qui récompense), Barachiel adjutor (celui qui aide), Seatiel orator (porte-parole).

 

La Sainte Inquisition donna l’ordre d’effacer ces noms. Un retable de l’église Sainte-Marie-des-Anges représente les mêmes archanges.
 
Le 1er juillet 1523, à Bruxelles, Henri Voes et Jean Van Essem, moines augustins partisans de Luther, condamnés à mort par l’Inquisition, furent brûlés vifs.

 

Un autre moine augustin, Jean Vallière, subit le même sort à Paris la même année.
 
Jean III du Portugal créa, à partir de 1536, une Inquisition d’État chargée de poursuivre les hérétiques.
 
Le 21 juillet 1542, par la bulle « Licet ab initio », Paul III (sous l’impulsion du cardinal Carafa) créa la Congrégation de la Sainte, Romaine et Universelle Inquisition ; six cardinaux dont l’impitoyable Carafa (futur Paul IV) furent nommés inquisiteurs généraux.
 
En 1547 le pape accorda un tribunal de l’Inquisition au roi du Portugal Jean III (en 1750, Carvalho e Melo, marquis de Pombal, premier ministre, interdira les autodafés et retirera tous droits à l’Inquisition).
 
En 1555, Paul IV, inquisiteur suprême, relança l’Inquisition.
 
En 1570, Pie V soustrayait les Amérindiens à la juridiction de l’Inquisition.
 
En 1599, dans « Six livres de discussions magiques », le jésuite Martin Del Rio affirma qu’en matière de sorcellerie, tous les témoignages sont acceptables pour soumettre un suspect à la torture.

A Rome, le 17 février 1600, Giordano Bruno, d’inspiration néo-platonicienne et panthéiste, qui soutenait l’héliocentrisme de Copernic et pour qui « l’infini recèle une pluralité de mondes », condamné à mort par le Tribunal de l’Inquisition, fut brûlé vif après qu’on lui eut arraché la langue pour les « affreuses paroles qu’il avait proférées ». Ceux qui assistaient à l’exécution bénéficièrent d’indulgences.
 
En 1631, un jésuite allemand, Friedrich Spee von Langenfeld (1591-1635) publia anonymement sa « Cautio Criminalis » dans laquelle il dénonçait les procès en sorcellerie illégitimes et inhumains, la torture brutale et l’extermination systématique d’innocents : des malheureuses, qui n’ont de sorcières que le nom, sont arrêtées, emprisonnées, torturées et condamnées au bûcher que pour avoir été accusées par d’autres inculpés eux-mêmes soumis à d’effroyables tortures.

 

Quand il publia en 1632 une seconde version plus critique que la première, il perdit la protection de la Compagnie de Jésus qu’il dut quitter.

Galilée
 
En octobre 1632, Galilée (Galileo Galilei) fut convoqué devant la sainte Inquisition pour répondre de son livre « Dialogue des grands systèmes » sous l’accusation de « sérieuse suspicion d’hérésie ». Cette charge reposait sur un rapport selon lequel il avait été ordonné personnellement à Galilée, en 1616, de ne pas discuter du système de Copernic, ni oralement, ni par écrit, et de ne l’évoquer que comme une simple hypothèse. Le pape Urbain VIII, influencé par les dominicains, ces chiens de garde (Domini canes) comme ils se nomment eux-mêmes, avait cru que Galilée se moquait de lui et il s’était emporté contre son ami le savant.

 

Le 22 juin 1633, au terme d’un procès commencé le 12 avril, Galilée fut jugé pour avoir « transgressé le monitum de 1616 » (avertissement par lequel il s’était engagé à ne plus présenter la théorie copernicienne que sous forme d’hypothèse) « et obtenu l’imprimatur par tromperie » (Mgr Riccardi, chargé d’examiner le « Dialogue des grands systèmes », n’a eu connaissance que de la préface et de la conclusion habilement rédigées). Galilée présenta un certificat signé par feu le cardinal Bellarmin stipulant qu’il n’était plus soumis à aucune restriction autre que celle appliquée à tout catholique romain.

 

Galilée fut condamné à la récitation des psaumes de la pénitence une fois par semaine pendant trois ans (les psaumes furent récités par sa fille religieuse carmélite), à l’abjuration du système héliocentrique de Copernic (il se rétracta à genoux) et à la détention (mais il ne resta qu’une année en prison : le pape lui ayant permis de demeurer jusqu’à la fin de sa vie dans sa villa d’Arcetri, près de Florence).

 

Le « Dialogue » fut interdit et mis à l’index en août 1634.

 

Galilée mourut le 8 janvier 1642 ; l’Eglise interdit des funérailles publiques.

 

Le 31 octobre 1992, lors de son discours aux participants à la session plénière de l’Académie pontificale des sciences, le pape Jean-Paul II se prononce pour la réhabilitation de Galilée : Galilée est qualifié de « physicien de génie » et de « croyant sincère », il s’agit « d’une tragique et réciproque incompréhension », il y a « bonne foi » de tous les acteurs du procès « en l’absence de documents extraprocessuels contraires » : le cardinal Poupard, président de la commission d’étude du cas Galilée, déclare : « Il nous faut reconnaître loyalement les torts causés ».

 

En 2009, le Vatican s’associe à l’Année mondiale de l’astronomie à l’occasion du 4e centenaire de la première utilisation de la lunette astronomique de Galilée ; il promeut plusieurs initiatives dont un congrès sur Galilée qui se tiendra à Florence du 26 au 30 mai 2009.
 
Clément XIV (1769-1744), hostile à la philosophie des lumières, réactiva l’Inquisition.
 
Le 16 avril 1791, le comte de Cagliostro (Joseph Balsamo), franc-maçon (fondateur du Rite de Misraïm en 1788), alchimiste, spirite, médium et hypnotiseur, fut condamné par l’Inquisition romaine à la prison perpétuelle pour sacrilège, hérésie, démonisme et complot.

 

Il mourut le 28 août 1795 dans la forteresse Saint-Léon ; certains prétendent qu’il fut étranglé sur ordre du pape Pie VI.
 
Le 7 mars 1820, le soulèvement, lancé par le colonel Riego à Cadix le 1er janvier, contraignit le roi d’Espagne, Ferdinand VII, à adopter un régime constitutionnel et à abolir l’Inquisition (elle ne sera définitivement abolie qu’en 1834 par sa veuve, la régente Marie-Christine).
 
En février 1821, le conseil du roi du Portugal, Jean VI, décréta la suppression du Tribunal de l’Inquisition.
 
En 1908, la Congrégation de la Sainte Inquisition devint la Congrégation du Saint-Office (Sanctum Officium).
 
En 1917, le Saint-Office interdit le spiritisme :

 

« Le 24 avril 1917, en séance plénière, aux Eminentissimes et Révérendissimes Seigneurs Cardinaux, Inquisiteurs généraux de la Foi et des Mœurs, on a demandé : « S’il était permis, par médium, comme on les appelle, ou sans médium, en usant ou non d’hypnotisme, d’assister à quelque manifestation spirite que ce soit, même présentant un aspect d’honnêteté ou de piété, soit en interrogeant les âmes ou esprits, soit en écoutant les réponses, soit comme observateurs, même avec l’affirmation, tacite ou exprimée, de ne vouloir aucun commerce avec les esprits malins ». Les Eminentissimes et Révérendissimes Pères ont répondu NON, sur tous les points. Le 26 du même mois, S.S. Benoît XV a approuvé la résolution des Eminents Pères qui lui avait été soumise ».
 
En 1965, la Congrégation du Saint-Office fut rebaptisée Sacrée Congrégation pour la doctrine de la foi par Paul VI.

Procédure inquisitoriale
 
La procédure inquisitoriale se composait de six parties : le temps de grâce, l’appel et la déposition des témoins, l’interrogatoire des accusés, la sentence de réconciliation des hérétiques repentants et de condamnation des entêtés, et enfin l’exécution de la sentence.
 
Tout d’abord, lorsqu’une hérésie se déclarait dans une région l’inquisiteur s’y rendait avec le personnel de son tribunal. Ensuite, il visitait les autorités civiles pour s’assurer de leur protection et de leur concours (sous peine de sanction).

 

Puis, l’inquisiteur promulguait deux édits : l’édit de foi qui ordonnait sous peine d’excommunication de dénoncer les hérétiques et leurs complices, et l’édit de grâce qui donnait un délai de 15 à 30 jours aux hérétiques pour obtenir le pardon s’ils se dénonçaient eux-mêmes spontanément.

 

Parmi les gens recherchés, il y avait les hérétiques (les chefs des sectes), les croyants (les fidèles des assemblées hérétiques), les suspects (ceux qui avaient témoigné du zèle pour les hérétiques), les celatores (ceux qui s’étaient engagés à ne pas dénoncer les hérétiques), les receptores (ceux qui avaient au moins deux fois hébergé des hérétiques pour les protéger, eux ou leur réunion), les defensores (ceux qui avaient pris la défense des hérétiques en parole ou en acte contre l’Inquisition), les relaps (ceux qui après avoir abjuré retombaient dans l’erreur).
 
Le suspect, interrogé par l’inquisiteur ou un de ses collaborateurs, devait s’engager par serment à révéler tout ce qu’il savait sur l’hérésie. Un notaire, en présence de témoins, recueillait les éléments de l’interrogatoire, mais en retenant seulement la substance des réponses, ce qui paraissait exprimer le mieux la vérité. Toujours rédigé en latin, le texte, traduit en langue vulgaire, était ensuite lu à l’accusé qui devait s’en remettre à la volonté des inquisiteurs.
 
Pour faire avouer les récalcitrants, de nombreux moyens de contrainte pouvaient être employés, en dehors même de la torture, considérée comme licite après le milieu du XIIIe siècle : convocations nombreuses, incarcération plus ou moins confortable, recours à des délateurs. À défaut d’aveux, la preuve de l’hérésie était administrée par des témoins.
 
Les Inquisiteurs, choisis avec précaution, étaient, du fait de leur appartenance à des ordres religieux, sous la surveillance de leur supérieur et devaient avoir un minimum de 40 ans. De plus, les membres qui composaient les tribunaux se devaient les uns les autres la correction fraternelle, afin de limiter tout abus. Contre celui qui ne tenait pas compte des observations qui lui étaient faites, les membres des tribunaux devaient faire appel au pape.

Le dominicain Bernard Gui (inquisiteur de 1307 à 1323), dans son Manuel « Practica Inquisitionis haereticae pravitatis » (1324), nous montre le modèle de l’inquisiteur :

 

« Parmi les difficultés et les incidents contraires, il doit rester calme, ne jamais céder à la colère et à l’indignation. Il doit être intrépide, braver le danger jusqu’à la mort ; mais, tout en ne reculant pas devant le péril, ne point le précipiter par une audace irréfléchie. Il doit être insensible aux prières et aux avances de ceux qui essaient de le gagner ; cependant, il ne doit pas endurcir son cœur au point de refuser des délais ou des adoucissements de peines, suivant les circonstances et les lieux… Dans les questions douteuses, il doit être circonspect, ne pas donner facilement créance à ce qui paraît probable et souvent n’est pas vrai ; car ce qui paraît improbable finit souvent par être la vérité. Il doit écouter, discuter et examiner avec tout son zèle, afin d’arriver patiemment à la lumière. Que l’amour de la vérité et la pitié, qui doivent toujours résider dans le cœur d ‘un juge, brillent dans ses regards afin que ses décisions ne puissent jamais paraître dictées par la convoitise et la cruauté ».
 
En 17 ans de « carrière », Bernard Gui prononça 930 jugements dont 42 condamnations à mort et commua environ deux peines sur cinq.

 

On lit dans le manuel de Bernard Gui que les accusés étaient privés d’avocat . On trouve cependant des exemples de procès où des avocats ont pu plaider la cause de l’accusé. Contredisant Bernard Gui, Nicolas Eymeric écrivit dans son Manuel de l’Inquisition « qu’on ne doit pas enlever aux accusés les défenses de droit mais leur accorder un avocat ».
 
Le dominicain Nicolau Eymerich, inquisiteur général de Catalogne pendant 40 ans, rédigea, en 1376, à la cour papale d’Avignon où il exerçait les fonctions de chapelain de Grégoire XI, un Manuel des inquisiteurs (« Directorium inquisitorum »).

 

L’ouvrage, réédité cinq fois par Rome entre 1578 et 1607, décrit soigneusement les procédures et les techniques d’interrogatoire :

 

« Lorsque l’inquisiteur a affaire à un hérétique retors, audacieux, rusé, qui élude les questions et tergiverse, il doit lui rendre la pareille et user de ruse afin d’acculer l’hérétique à dévoiler ses erreurs [.] Et lorsque l’accusé sera face à l’accusateur et que celui-ci s’apercevra que l’accusé ne veut toujours pas avouer, l’inquisiteur lui parlera calmement. Il lui tiendra ce type de langage : « Tu vois, j’ai pitié de toi. On a abusé de ta simplicité, et tu vas perdre ton âme à cause de la bestialité d’un autre. Bien sûr, tu es un peu coupable! Mais ceux qui t’ont égaré le sont bien davantage ! »[...] Si l’hérétique s’en tient à ses dénégations, l’inquisiteur feindra d’avoir à partir pour longtemps, et il dira à peu près : « Vois-tu, j’ai pitié de toi [...] Tu ne veux pas avouer, et voilà que tu m’obliges ainsi à te garder en prison jusqu’à mon retour… Ça me fait de la peine, tu sais, car je ne sais pas quand je reviendrai. » »
Publié dans:Non classé |on 21 mars, 2012 |1 Commentaire »

Oriflamme, Etendard, Bannière, Drapeau….

Oriflamme, Etendard, Bannière, Drapeau.... 312017_292896960735414_100000453384990_1179814_581999875_n-293x300

L’oriflamme aux XIIE – XIIIE – XIVE et XVE siècles

Bannière de l’abbaye de Saint-Denis, qui la conservait pendue sur le tombeau de son patron, et prétendait la tenir du roi Dagobert. Si l’origine exacte ̃ de l’oriflamme est inconnue, on ne connaît pas mieux sa nature matérielle. Ce semble avoir été une pièce de forte toile de soie ou cendal rouge feu, dont le champ fut, suivant les époques, couvert de flammes et d’étoiles d’or, et qui se portait soit fixée à une longue hampe dorée, soit attachée au cou du porte-étendard.

Celui-ci fut, de droit, jusqu’au XIIe siècle, le comte du Vexin, avoué de l’abbaye de Saint-Denis et chargé comme tel d’en défendre les biens temporels. Mais, lorsqu’au commencement du XIIe siècle, le roi Louis le Gros acquit le comté du Vexin, il se trouva, de fait, porte-étendard de Saint-Denis dont il fit porter l’oriflamme à la bataille, avec la bannière de France.
Cet usage demeura en vigueur sous ses successeurs, et c’est ce qui explique en partie le cri d’armes des gens du roi Montjoye Saint-Denis! sans que l’on soit porté à considérer comme exactes les figurations des manuscrits médiévaux où l’on voit ce cri écrit en grands caractères sur l’oriflamme. L’oriflamme est signalée dans la Chanson de Roland (CCXXIII) comme une bannière royale d’abord appelée Romaine, puis Munjoie. Sans doute cette oriflamme carolingienne, qui aurait été donnée à Charlemagne par le pape de Rome, était fabuleuse.

Quoi qu’il en soit, on est porté à croire que, plus les oriflammes étaient d’un type ancien, plus elles avaient de queues; leur coupe était quadrangulaire et le bord libre, opposé à la hampe, déchiqueté en double lambel, tandis que les oriflammes des XIVe et XVe siècles sont à deux queues. Il a dû exister des confusions chez les auteurs anciens entre l’oriflamme, le gonfanon du roi et la bannière royale bleue fleurdelisée d’or cette dernière, qui semble avoir été l’image de la cape relique de Saint-Martin de Tours, était à l’origine montée sur une grande hampe dorée, dressée sur un chariot bardé de fer que traînaient des bœufs, tandis que le gonfanon du roi était son drapeau personnel, dont les couleurs variaient jusqu’au noir complet sous Charles VII; il devint plus fard le drapeau royal (V. Drapeau).

Dans le rituel féodal et chevaleresque, le roy, premier vassal de l’abbé de Saint-Denis, en tant que comte du Vexin, fait hommage au saint avant que de prendre l’oriflamme qui, en temps de paix, ne quitte pas le tombeau du saint. La cérémonie a un caractère avant tout symbolique. Tête nue, la robe non ceinte, le roi a dû, à jeun, faire ses dévotions à Notre-Dame de Paris, puis à Saint-Denis même. La sainte bannière est alors remise au porte-oriflamme qui doit communier avant que de la recevoir et jurer de la défendre fidèlement. Mais celui-ci doit garder le précieux dépôt roulé dans une custode pour ne l’en sortir qu’au moment de la charge. La pièce de cendal vermeil, ornée, bordée de houppes de soie verte, est alors fixée au bout d’une lance, ou bien le roi l’attache à son cou et elle lui forme comme une robe d’armes. Cet usage s’accorde avec celui de ne mettre les cottes armoriées et
de ne déployer les bannières qu’au moment de l’action, coutume qui fut observée toujours pendant le XIVe siècle.

Si on connaît mal la nature exacte de l’oriflamme, on connaît mieux son histoire, à partir du XIIIe siècle. On la voit, en 1328, portée à la bataille de Cassel par le sire Miles de Noyers qui
« estoit monté sur un grand destrier couvert de haubergerie, et tenait en sa main une lance à quoi l’oriflamme estoit attachiée, d’un vermeil samit, en guise de gonfanon, à trois queues, et avoit eritour houppes de verte soye » (Chronique de Flandres, LXVII), On remarquera que l’oriflamme du XIVe siècle est bien différente de celle du XIIIe que Guillaume le Breton dépeint comme une simple pièce de soie rouge, pareille à celles dont on se sert pour les processions de l’église. Au reste, la forme de l’oriflamme a beaucoup changé, elle posséda deux, trois et même quatre queues suivant les temps, car bien qu’elle eût le privilège de marcher, à la bataille, avant toutes les autres bannières, elle n’avait pas ses bords libres entiers comme ceux de la bannière royale. Sans doute, l’oriflamme
primitive fut souvent remplacée par des pièces plus neuves, elle subit d’ailleurs des fortunes diverses et fut prise maintes fois à la guerre. On a prétendu qu’elle disparut en 1382 à la bataille de Rosebecque elle tomba aux mains des Anglais à la journée de Poitiers, en 1356, où le porte-oriflamme Geoffroy de Charny périt aux côtés du roi Jean. Elle semble avoir eu une pareille fortune en 1415, à Azincourt, où elle était tenue par le sire Martel de Bacqueville. On en trouve encore des mentions plus tard; ainsi les Registra Delphinalia (1436) citent « l’auriflambe en guise d’un gonfanon à deux queues, et tout autour houppes de soie verte »’, etc.
Une des dernières traces est fournie par l’inventaire du trésor de Saint-Denis fait en 1536 par la chambre des comptes; on y lit « un étendard de cendal fort épais, fendu par le milieu, en façon d’un gonfanon, fort caduque, enveloppé autour d’un bâton couvert d’un cuivre doré, et un fer longuet aigu au bout. » L’oriflamme était déjà une relique. Tout porte à croire qu’elle disparut des champs de bataille après la guerre de Cent ans. Maurice Maindron.

 

Histoire de l’étendart

L’étendard

C’est d’une manière générale le drapeau de la cavalerie il dérive de la bannière, de la cornette et du guidon. Mais à l’origine il désigna surtout le drapeau du roi, notamment à la fin du xve siècle et au commencement du xvie, tandis que les drapeaux de la cavalerie étaient spécialement les guidons, les cornettes et ceux de l’infanterie étaient les enseignes. C’est ainsi que l’étendard du roi Louis XII était jaune et rouge, chargé d’un porc-épic, tandis que l’étendard français était jaune et noir, chargé d’une petite croix noire.

La croix blanche était cependant considérée alors en Italie comme le signe français, mais les fonds des étendards variaient extrêmement. Comme drapeau des troupes à cheval, on peut dire que l’étendard est le successeur immédiat de la bannière, le signe distinctif des compagnies soldées par le roi et combattant ordinairement sous ses couleurs et ses devises. Sous Charles VII, ces étendards semblent vermeils avec un soleil d’or ; sous Charles VIII, la garde écossaise a son étendard « long d’une toise, rouge, blanc, vert, à l’image de saint Michel, et un soleil auprès ». Sous Louis XII, ces étendards sont longs, à deux pointes, rouges et jaunes; on y retrouve le saint Michel et le soleil, avec le porc-épic couronné, emblème du roi, mais d’autres étaient carrés, rouge lie de vin, avec un soleil rayonnant d’or, etc.

Les étendards, aux diverses périodes de notre organisation militaire, suivirent les mêmes lois que les enseignes ; leurs couleurs varièrent suivant celles des chefs de corps, sauf l’étendard du colonel général de la cavalerie la gendarmerie demeurant toujours exceptée, car ces étendards étaient dits guidons ou même enseignes; et elle était commandée par le roi seul, qui avait son drapeau à lui, et en son absence par le connétable qui lui servait de vicaire qui demeura blanc comme l’enseigne colonelle de l’infanterie. L’organisation de la cavalerie ayant été encore moins rapide que celle des troupes à pied, une certaine confusion subsista dans ses étendards pendant les XVe etXVI siècles,
et leur forme varia un peu à la fantaisie des chefs de corps dont ils portaient les couleurs. Mais, d’une manière générale, ils tendent à devenir carrés et plus petits que ceux de l’infanterie, portent des franges d’or et d’argent et rarement des cordons et des cravates. Ils sont montés sur des hampes de 6 à 8 pieds et portés par des officiers (cornettes, guidons, puis porte-étendards). En 1635, il n’y avait qu’un seul étendard blanc dans la cavalerie c’était celui du colonel général de cette arme, et il était porté par un cornette, dans la première compagnie du régiment appartenant au colonel général. L’étendard blanc de la gendarmerie était porté par le porte-cornette de France, et cette charge survécut à celle de connétable, lorsque cet étendard fut donné aux grenadiers à cheval de la maison du roi (1676-1776). Les troupes qui combattaient à pied ou à cheval (mousquetaires de la garde du roi au XVIIe siècle) avaient drapeaux et étendards, suivant la manière dont elles servaient l’un était porté flottant et tenait la droite de l’autre qui restait plié. Le nombre d’étendards équivalait au nombre des compagnies d’un régiment ; mais, quand une partie de celles-ci avait été supprimée, le colonel n’en gardait pas moins ses étendards, si bien qu’un régiment tombé de douze compagnies à quatre, gardait douze étendards.

Au XVIIe siècle, les étendards différaient des drapeaux de l’infanterie en ce qu’ils étaient plus petits, frangés, ne portaient ni cravates, ni cordons, ni la croix, ni plusieurs couleurs sur une même face; ils étaient pleins, c’est à dire d’une seule couleur, ordinairement rouge ou bleue, parfois jonquille, verte, cramoisie, même noire, et rehaussés du soleil d’or et de la devise de Louis XIV. Comme le roi et les officiers fournissaient les étendards aux régiments dont ils étaient propriétaires, les étendards étaient à leurs couleurs suivant les compagnies, et répondaient à celles des bandoulières, des housses, des chaperons, des fontes, des tabliers, des timbales. Des devises et emblèmes étaient brodés sur le tableau. La confusion était telle que sur 16 types d’étendards de chevau-légers on en comptait 6 blancs, 5 rouges, 1 jaune, 4 bleus. On distingua en 1786 les régiments de l’état-major général par des étendards disposés en trophées brodés aux coins des housses et sur les chaperons des fontes; leur nombre et leurs couleurs faisaient les différences.

La bannière du moyen-âge au XIXe siècle

La bannière royale

Le mot bannière a désigné, au moyen âge et jusqu’au XVIe siècle, un petit drapeau rectangulaire, armorié, attaché à une lance ou à une hampe. La bannière était le privilège des seigneurs puissants qui pouvaient conduire à l’armée un certain nombre de chevaliers et qui étaient dits bannerets ; les officiers qui commandaient l’armée royale jouissaient de la même prérogative, même s’ils n’étaient pas bannerets; enfin le roi, lorsqu’il était à la tête de ses troupes, se faisait précéder de la bannière royale.

L’historien Ligord raconte qu’à la bataille de Bouvines Gales de Montigny portait devant Philippe-Auguste la bannière royale semée de fleurs de lys. Les vitraux de Chartres nous ont conservé la représentation do nombreuses bannières féodales du XIIIe siècle et notamment de la bannière royale de saint Louis. C’est un petit drapeau bleu semé de fleurs de lys d’or. La bannière royale n’accompagnait pas seulement le roi à l’armée; elle figurait à son sacre et à ses obsèques; on la mettait en girouette sur les tours des villes du domaine; on l’attachait à des mâts plantés dans les camps des troupes royales ; on la plaçait à la poupe des vaisseaux royaux. C’était toujours un carré de soie ou de velours bleu frangé d’or semé de fleurs de lys d’or. Mais l’usage de la bannière royale tomba peu à peu en désuétude ; elle parut pour la dernière fois aux obsèques de Louis XIV.

Les bannières des églises et des abbayes furent longtemps semblables de forme comme de nom aux bannières féodales : elles avaient, du reste, la même signification; elles guidaient à l’armée ou dans les cérémonies les vassaux de l’Eglise ou de l’abbaye et étaient portées par leurs avoués.

A l’exemple des barons, les communes eurent leurs bannières, analogues à celles des chevaliers ; et bientôt les paroisses, les confréries, les corporations ou les quartiers des villes se distinguèrent par des bannières différentes, si bien que dans certaines villes le mot bannière finit par être synonyme de quartier ou de corporation. Dans quelques villes du Nord on nommait maieurs de bannière les chefs élus des métiers. A la fin du XVe siècle, on imagina de disposer la bannière carrée sur un manche en forme de T, a la barre transversale duquel on la cloua; en même temps, les bannières devinrent plus amples. Depuis le XVIe siècle, on dorra de préférence aux bannières religieuses la forme du « labarum » qu’elles ont conservé, Depuis cette époque le clergé, les confréries et surtout les corporations et les sociétés ont seules conservé l’usage de la bannière. Les sociétés musicales, notamment, ont chacune leur bannière à laquelle on suspend les médailles et autres signes de distinction obtenues dans les concours par l’association. On a souvent, par abus, donné le nom de bannière & d’autres

Histoire du drapeau du Moyen-Age au XIXeme siècle

« Ce terme ne parait pas avoir été employé avant la fin du xvie siècle, et jusqu’au XVeme les drapeaux des compagnies gardèrent généralement le nom d’enseignes, le mot étendard désignant ceux de la cavalerie.
Le drapeau au Moyen-Age

Lors des premières tentatives d’organisation régimentaire, on réunit sous un même drapeau, insigne du commandement des colonels, les diverses compagnies ou enseignes qui formaient le régiment. Jusqu’alors les masses d’infanterie formant ce que l’on appelait les bandes avaient marché sous diverses bannières dont la régularisation relative n’apparut qu’à la fin du XVe siècle. Antérieurement, le drapeau national le mieux caractérisé parait avoir été une pièce d’étoffe de couleur variable sur laquelle était rapportée la croix rouge des croisades, qui était la croix de Pierre
l’Ermite. Longtemps la France garda la croix rouge sur ses bannières, tandis que l’Angleterre portait une croix blanche, la Bretagne une croix noire, Flandre et Lorraine une croix verte, Italie et Suède une croix jaune, Bourgogne la croix rouge de Saint-André. Mais aux temps difficiles de la guerre de Cent ans et des luttes terribles entre les Armagnacs représentant le parti national (croix blanche) et les Bourguignons alliés des Anglais (croix rouge et croix rouge de Saint-André), le drapeau des Anglais victorieux finit par réunir, en 1422, sous Henri VI, sur son champ les croix blanche et rouge de France et d’Angleterre, les croix de Saint-André, blanche et rouge de Guyenne et de Bourgogne.

Charles VII avait son drapeau de France d’azur fleurdelisé d’or, et sur l’antique bannière des ducs
de France il ajouta la croix blanche des Armagnacs, champions de l’indépendance nationale. Ce drapeau « connu d’abord sous le nom de pennon royal, puis sous celui de grand étendard royal, devint plus tard l’enseigne principale de la milice des francs-archers, et enfin le drapeau particulier du premier régiment de France, du régiment des gardes françaises » (général Susane). La croix blanche a subsisté sur les drapeaux de notre infanterie jusqu’en 1789; elle en partageait ordinairement le champ ou tableau en quatre quartiers.
Le drapeau à la Renaissance

Dès le XVIe siècle, le drapeau blanc était l’insigne de la dignité du colonel; l’arborer était faire preuve d’une indépendance militaire relative. Les enseignes étaient alors et furent depuis les drapeaux des groupes subordonnés à l’enseigne colonelle ou drapeau du colonel. Porter drapeau blanc ne pouvait se faire que par permission du roi, ce qui n’empêcha nullement les réformés de le faire pendant les troubles. Chaque seigneur qui put lever des troupes en assez grand nombre ne manqua point de faire porter le drapeau blanc, et, dans les circonstances assez rares où catholiques et réformés eurent à combattre côte à côte, notamment sous Henri HI, cette prétention de porter
le drapeau blanc sans commission régulière donna lieu à de fréquents troubles entre les colonels nommés par le roi et les colonels réformés qui entendaient garder le titre qu’ils s’étaient arrogé ou le droit de porter drapeau blanc. Ces querelles ont été racontées par Brantôme. Au reste, les réformés usaient d’enseignes pleines, c.-à-d. de drapeaux tout blancs, mais sur lesquels étaient brodées les armes, couleurs et devises des chefs.

Le colonel général de l’infanterie avait alors le droit d’avoir, dans chaque bande ou régiment, une compagnie dite colonelle, qui portait une enseigne blanche; de là s’étendit l’usage de donner le drapeau blanc à tout régiment d’infanterie qui, à titre de récompense ou autre, était admis dans l’armée permanente. Dans chaque formation régimentaire il existait, sans tenir compte des drapeaux des compagnies ou enseignes, deux drapeaux celui de la bande ou régiment, celui du colonel.
Le drapeau au XVIIeme siècle

Sous Louis XIII, le colonel général ne voulant avoir de compagnie colonelle que dans les régiments anciens, la possession du drapeau blanc devint un signe d’ancienneté, un honneur pour le corps qui le possédait, et on a vu que cet honneur était souvent conféré à titre de récompense. « C’est ainsi que le mot drapeau blanc est devenu et est resté, pendant quelque temps, le synonyme de régiment entretenu et payé par 1 ordinaire des guerres. » (Susane.) Peu à peu tous les régiments possédèrent le drapeau blanc; en 1638, aucun n’en était dépourvu. Le drapeau blanc apparaît dès lors
comme un drapeau général, drapeau d’état-major qui ne fut jamais celui de la royauté ni de la France. C’est à cette date de 1638 que le drapeau blanc semble apparaître comme signe de parlementaire.
Le drapeau au XVIIIeme siècle

Les drapeaux des régiments étaient de diverses couleurs, de même pour les enseignes. En 1776, il n’y eut plus qu’un seul drapeau par régiment. Le drapeau blanc, dès Louis XIV, était devenu le drapeau du roi colonel général des troupes. Chargé de l’écusson de France, il servait d’enseigne à la maison du roi; les gardes le portaient à la garde de service chez le roi ou le dauphin. Les drapeaux des anciennes grandes bandes de Picardie étaient rouges avec la croix blanche, ceux des grandes bandes de Piémont noires avec la croix blanche. Le régiment de Champagne avait son drapeau vert à croix blanche, Navarre couleur feuille morte avec croix blanche semée de fleurs de lis d’or, etc. En somme, au XVIIIeme siècle, les drapeaux d’ordonnance étaient les mêmes pour un même régiment, mais il n’y en avait point deux de semblables, car, sans compter les régiments français, il y avait nombre de régiments étrangers ou appartenant en propre soit au roi, soit à quelque prince, et qui portaient sur leurs drapeaux les couleurs, les emblèmes de ces princes ou du pays d’origine. Un seul caractère commun donnait quelque air de famille à tous ces drapeaux de couleurs si dissemblables, c’était la croix blanche qui en divisait le champ en quatre quartiers. Encore tous ne la possédaientils pas. Ainsi Bourgogne et Royal-Comtois, créés par Louis XIV, portaient sur leurs drapeaux la croix rouge de Bourgogne, et beaucoup de régiments étrangers ne portaient point la croix. La croix existait sur le drapeau colonel chargé d’ornements, d’emblèmes, d’armoiries peintes et brodées, comme les autres. Le drapeau blanc des gardes françaises avait ses quartiers chargés de fleurs de lis d’or, chaque branche de la croix portant en outre une couronne d’or. Si l’on ajoute à cela que nombre de régiments étrangers portaient aussi les drapeaux de leur patrie en restant au service de la France, que nombre de corps des armées étrangères avaient des drapeaux semblables aux nôtres, voire blancs (Espagne, Hollande, Naples, régiments suisses à leur service), on comprendra qu’il était impossible de reconnaître, en campagne, un corps à la nature de ses enseignes.

Jusqu’à la Révolution, nos drapeaux gardèrent cette variété. Faits d’une ou plusieurs pièces de taffetas suivant les couleurs du tableau, chargés d’inscriptions ou d’armoiries brodées ou formées de feuilles d’or appliquées au vernis, leur hampe était de bois peint aux couleurs du régiment, terminée par un fer de pique. Ils ne portaient point de franges, au contraire de ceux de la cavalerie et étaient munis de cravates ordinairement blanches, parfois rouges (Piémont), accompagnées de cordons à glands dont les couleurs variables rappelaient celles des drapeaux des régiments. Ainsi: cramoisi et blanc, Bourgogne; rouge et aurore, Royal-Vaisseaux; violet et feuille morte, Royal; orange et bleu, Nassau vert et blanc, Auxerrois, etc. Les drapeaux étaient portés par un officier dont le grade équivalait à celui d’enseigne, et le mot même était synonyme de la. charge. Ainsi l’on disait le roi a donné un drapeau à ce vaillant » soldat (Richelet), pour dire la charge de porte-drapeau.

Dans l’ordre du défilé, les drapeaux étaient portés à la tête de la division du centre. La confusion était extrême dans les drapeaux des régiments et des compagnies à la fin du XVIIIeme siècle.
Le drapeau au XIXeme siècle

Le 27 pluviôse an II, l’Assemblée nationale rendit un décret instituant un drapeau national en France; en voici les termes « Le pavillon, ainsi que le drapeau national, sera formé des trois couleurs nationales disposées en trois bandes égales, de manière que le bleu soit attaché à la garde du pavillon, le blanc au milieu et le rouge flottant. Les gardes nationales des provinces arborèrent aussi le drapeau tricolore, mais elles ne furent pas d’accord sur les dispositions des couleurs: on vit simultanément des drapeaux bleu, blanc et rouge, puis d’autres rouge, bleu et blanc et enfin blanc, bleu et rouge. Quelques bataillons adoptèrent le rouge et le bleu en bandes horizontales. Une loi spéciale de 1792 ordonna que tous les anciens drapeaux seraient détruits pour être remplacés par des insignes aux trois couleurs; et aux cravates blanches qui ornaient la hampe on substitua des cravates aux trois couleurs. Le drapeau doit avoir cinq pieds six pouces de long (lm75) sur une largeur égale. La hampe était surmontée sous la première République d’un fer de six pouces de long, terminé en pointe de hallebarde. Sous l’Empire, le fer fut remplacé par une aigle héraldique. Le drapeau tricolore fit place au drapeau blanc surmonté d’une fleur de lis, lors de la rentrée de Louis XVIII. En 1830, le drapeau tricolore reparut avec un coq à la place de l’aigle.

Sous la République de 1848, le fer pointu revint au sommet de la hampe; sous le second Empire il céda la place à l’aigle, et aujourd’hui le drapeau républicain est surmonté d’un fer de lance; sur le socle les lettres R. F. L’étoffe du drapeau est la soie. Sous la République, on y inscrivait successivement le nom des batailles fameuses où il avait figuré, de l’autre cette légende Discipline et obéissance à la loi. Sous le premier Empire, ces inscriptions furent modifiées comme suit l’Empereur au. régiment, avec le nom des combats mémorables de l’autre côté. Sous la Restauration, le drapeau fut chargé des armes royales; cet écu disparut à la révolution de 1830, et en 1831 il fut remplacé par la devise Liberté, Ordre publie. En 1848, on inscrivit sur la zone blanche Liberté, Egalité, Fraternité et au-dessous Unité. Le second Empire substitua à ces mots l’inscription Honneur et Patrie. Depuis 1870, au drapeau national cette inscription est surmontée des mots République française. Suivant un décret du 14 juin 1859, un drapeau peut être décoré de la Légion d’honneur; la croix est attachée au haut de la hampe.

Définition du terme drapeau

DRAPEAU n. m. XIIe siècle, drapel, « morceau de tissu, chiffon », « vêtement », puis « langes ». Dérivé de drap. I. Au sens propre. 1. Pièce d’étoffe fixée à une hampe, à un mât, de manière à pouvoir se déployer et flotter au vent, et portant les couleurs et les emblèmes d’une nation, d’une province, d’une organisation, d’une unité militaire. Le drapeau national. Le drapeau français, allemand, italien. Le drapeau européen. Le drapeau de la Croix-Rouge. Le drapeau olympique. Le drapeau d’un régiment. La cravate d’un drapeau, voir Cravate. Des drapeaux pris à l’ennemi, sur l’ennemi. On salue un chef en inclinant les drapeaux. Le salut au drapeau. Une ville pavoisée de drapeaux. Déployer, hisser, amener un drapeau. Mettre un drapeau en berne, en signe de deuil, le placer à mi-hauteur du mât ou l’enrouler sur lui-même en ne laissant flotter que son extrémité. Au drapeau ! batterie ou sonnerie militaire exécutée pour rendre les honneurs au drapeau. Planter son drapeau sur une terre, en prendre possession au nom d’une nation ou à titre symbolique. Par ext. Petits drapeaux en carton, en papier. Piquer des drapeaux sur une carte. Spécialt. Drapeau tricolore, désigne en particulier le drapeau français, bleu, blanc, rouge. Drapeau blanc à fleurs de lis, emblème de la France de 1816 à 1830. Le drapeau du Royaume-Uni est appelé l’Union Jack. Drapeau rouge, sans surcharge, emblème des révolutionnaires. Drapeau noir, pavillon des pirates, puis emblème des anarchistes. 2. Pièce d’étoffe ou morceau de matière rigide, fixé à un manche et servant à donner un signal. Le drapeau rouge du chef de gare. Agiter un drapeau rouge pour signaler un danger, des travaux sur une route. Donner le signal du départ d’une course en abaissant un drapeau. Délimiter une zone avec des drapeaux. Spécialt. Drapeau blanc, en temps de guerre, qui marque le désir de l’un des adversaires de suspendre les hostilités, de parlementer ou de se rendre. II. Au sens figuré. 1. Symbole de l’armée, de la patrie. Le respect, l’honneur, le culte du drapeau. Se rallier autour du drapeau. Mourir pour le drapeau. Au pluriel. Être sous les drapeaux, être en activité de service, ou faire son service militaire. Appeler une classe, appeler les réservistes sous les drapeaux. Se ranger, servir, combattre sous les drapeaux, servir à l’armée. 2. Symbole de la cause pour laquelle on combat. Le drapeau d’un parti. Le drapeau de la liberté. Rester fidèle à son drapeau. Abandonner, trahir son drapeau. En parlant d’une personne. Servir de drapeau à une cause, en être le symbole. Metternich craignait que l’Aiglon ne servît de drapeau à la cause bonapartiste. Cet homme est le drapeau de la réaction (vieilli). Expr. Arborer, déployer, lever haut son drapeau, exprimer publiquement ses opinions. Se rallier au drapeau, se ranger sous le drapeau de quelqu’un, embrasser son parti. Fam. Mettre son drapeau dans sa poche, dissimuler ses opinions.

(dictionnaire de l’Académie française)
DEFINITION DU TERME CRAVATE DE DRAPEAU

CRAVATE n. f. XVIIe siècle, aux sens de « soldat croate » et de « cravate ». Le terme a d’abord désigné les mercenaires croates, dont Louis XIV fit le régiment Royal-Cravate, puis la bande de tissu portée autour du cou par ces cavaliers. MILIT. Ornement honorifique, fait de soie et brodé d’or ou d’argent, qu’on attache au haut d’une lance, d’un drapeau.

(dictionnaire de l’Académie française)
DEFINITION DU TERME MAT

MÂT n. m. XIe siècle. Issu du francique *mast, de même sens. 1. Élément vertical du gréement, dressé sur le pont d’un navire et qui porte vergues et voiles. Le grand mât. Un mât en bois, en métal. Le mât de misaine, d’artimon, voir ces mots. Caler, haubaner, abaisser un mât. Guinder les mâts. Un navire à trois mâts ou, ellipt. et subst., un trois-mâts . Spécialt. Mât de charge, qui, à bord d’un navire ou à terre, fait fonction de grue. 2. Par anal. Poteau servant à soutenir une toile, à porter un drapeau, etc. Dresser un mât. Le mât d’un chapiteau. Hisser un drapeau, un guidon au sommet d’un mât. Spécialt. Mât de cocagne, voir Cocagne.

(dictionnaire de l’Académie française)
DEFINITION DU TERME BANNIERE

(1)BANNIÈRE n. f. XIIe siècle. Peut-être dérivé de ban I. 1. MOYEN ÂGE. Enseigne que le banneret ou le roi faisait porter devant lui, en conduisant ses vassaux à la guerre. Lever, agiter, déployer la bannière. Des vassaux marchant sous la bannière de leur suzerain. Par méton. Troupe que commandait un chevalier banneret ou un prince, et qui formait une unité de l’armée. À Poitiers, la bannière du duc d’Orléans fut la première où se mit la déroute. Fig. Se ranger sous la bannière de quelqu’un, être de son parti, partager ses opinions. La bannière de la liberté, l’idéal de la liberté. 2. MARINE. Anciennt. Pavillon arboré à la poupe d’un navire pour en indiquer la nationalité. Il naviguait, sous la bannière de la France. 3. Étendard suspendu à une hampe par une traverse en T, autour duquel se groupent les membres d’une paroisse, d’une confrérie, d’une association, d’une corporation, particulièrement dans les défilés ou les processions. Porter la bannière de sa corporation. La bannière de Notre-Dame. La croix et la bannière, originellement, les vassaux qui marchaient derrière le banneret et les miliciens qui marchaient sous la croix paroissiale, et, par ext., le grand apparat. Expr. fig. et fam. C’est la croix et la bannière, c’est une entreprise périlleuse, longue et difficile.

(dictionnaire de l’Académie française)
DEFINITION DU TERME LAMBREQUIN

LAMBREQUIN n. m. XVe siècle, lambequin. Dérivé de lambeau.
1. HÉRALD. Ornement extérieur à l’écu, constitué de longs rubans contournés partant du casque et entourant l’écu. 2. AMEUBL. Bande d’étoffe garnie de franges, de houppes, de glands, couronnant un décor de tapisserie, des rideaux de fenêtre, un dais, un ciel de lit.

(dictionnaire de l’Académie française)
DEFINITION DU TERME DRISSE

DRISSE n. f. XVIIe siècle. Emprunté de l’italien drizza, déverbal de drizzare, « hisser une voile ».
MARINE. Cordage qui sert à hisser et à amener une voile, un pavillon. Drisse de foc. Étarquer la drisse, la tendre

(dictionnaire de l’Académie française)
drapeau bateau technique navale

Publié dans:Non classé |on 20 mars, 2012 |Pas de commentaires »

«La Commémoration de la mort de notre dernier Grand Maître Jacques de MOLAY».

«La Commémoration de la mort de notre dernier Grand Maître Jacques de MOLAY». 168087_1521242599731_1494555285_31140910_6559349_n-300x226

TEMPLIERS,
Le Grand Prieuré de France des Templiers de Jérusalem
OSMTH FRANCE
organise à PARIS comme chaque année
Les 16, 17 et 18 MARS de cette Année 2012
(AN 894 DE NOTRE ORDRE)

DIMANCHE 18 MARS 2012 : 10 H 30

L’ILE DE LA CITE/PARIS

CEREMONIE AU PIED DE LA «PLAQUE Jacques de MOLAY»

Cette année l’anniversaire de la mort de notre dernier Grand Maitre tombe un dimanche. Nous pourrons donc célébrer cette disparition brutale le jour même de sa mort. Ce sera un moment doublement exceptionnel.

NON NOBIS DOMINE, NON NOBIS, SED NOMINI TUO DA GLORIAM

Publié dans:Non classé |on 16 mars, 2012 |2 Commentaires »

La Relique Sacrée Livre I: Le Parchemin des Cagots de Philippe Pourxet aux Editions Assyelle

 

 

 

 

 

La Relique Sacrée Livre I: Le Parchemin des Cagots de Philippe Pourxet aux Editions Assyelle couv_Relique-198x300

Septembre 1121. De retour de Reconquista et de croisade en Terre Sainte, le chevalier Enguerrand de Bardinae espère se retirer sur les terres de son enfance afin d’oublier la violence et les combats. Mais une série d’évènements vont l’entraîner, lui et ses amis, dans la plus incroyable des quêtes : celle de la Relique Sacrée, pour laquelle il devront appréhender les méandres tortueux des anciennes croyances et déjouer complots et intrigues…

La rencontre du chevalier avec la communauté des Cagots scellera son destin ainsi que celui de son ami Ahmed, le savant levantin.

Mais que cache l’ostracisme et le rejet de toute la société à l’égard des Cagots ? A cause de quels terribles secrets sont-ils devenus des parias ?

Les Templiers, les moines de Cîteaux, les Assacis ou « Assassins »
– adeptes de la secte du redoutable Vieil Homme de la Montagne –
ainsi que de nombreux autres personnages hauts en couleur jouent un
rôle essentiel dans ce récit d’aventures et de mystères.
Fruit de plusieurs années de recherches, ce roman s’inscrit avec la plus grande justesse dans la réalité historique.
02_Hassan_ibn_al_Sabah Hassan ibn al Sabbah  (1036-1124) : surnommé le « Vieux de la Montagne ». D’obédience Ismaélienne, il est le chef redouté des terribles Assacis ou Assassins. Il réside dans sa forteresse d’Alamût dans le Daylman (Iran actuelle). C’est un homme de grand savoir qui n’hésite pas pourtant à se « débarrasser » de ses ennemis, essentiellement les chefs turcs et chrétiens, qui se mettent en travers de son chemin. Il a sous ses ordres les redoutables guerriers Assacis.

RTEmagicC_templier_033_jpg  André de Montbard (1103-1156) : Un des neuf chevaliers fondateurs de l’Ordre du Temple. Il est aussi l’oncle de Bernard de Clairvaux qui rédigera la Règle et les statuts des Templiers. André de Montbard jouera en tant que représentants de son ordre un rôle important dans cette histoire.

Gaston_IV Gaston IV de Béarn ( ?-1131) : Vicomte de Béarn et suzerain d’Enguerrand de Bardinae. C’est aussi son ami et protecteur. C’est un homme sage, mais aussi un grand guerrier qui a participé à la prise de Jérusalem (1099)- notamment en étant l’instigateur de la réalisation de machines de siège-  et à de nombreuses victoires en terre espagnole (Reconquista). Après sa mort, sa vie héroïque et sa fin tragique-il fut assassiné sous sa tente par des Maures et sa tête fut emportée à Grenade et présentée sur une pique, ce qui redonna force et courage à ses ennemis- il inspira les auteurs de la chanson de gestes de Roland…

clercs_moyen_age Guy de Lons : ( ?-1141) : Evêque de Lescar. Homme de culture et de tolérance, il sait se montrer aussi un guerrier dans l’œuvre de Reconquista auprès de son ami Gaston IV de Béarn dont il est le principal conseiller. Comme son ami, il interdit les massacres de populations civiles. C’est lui qui engagea les premiers travaux de la cathédrale de Lescar, la plus grande du pays de Béarn de l’époque. C’est aussi un ami d’Enguerrand de Bardinae.

lepr Les Cagots : Communauté d’hommes et de femmes rejetée par le reste de la population pour d’obscures raisons. On les disait descendants de lépreux, mais aucune trace de cette maladie n’était apparente sur eux. De plus, la lèpre n’est pas héréditaire. On les disait descendants des derniers Maures défaits par les Francs et qui seraient demeurés dans le Sud-Ouest. Ou fils et filles des anciens maîtres Wisigoths des terres espagnoles et adeptes de l’arianisme. Beaucoup d’hypothèses…


6 La Vallée d’Ossau : Lieu où a disparu le père d’Enguerrand de Bardinae et où vive une communauté de Cagots. La Relique Sacrée s’y trouve-t-elle ?

imagesCARSAR72 Castet : Fort dont prendra le commandement Enguerrand de Bardinae. Il a été créé par Gaston IV de Béarn pour asseoir son autorité en vallée d’Ossau.

26_14_porche_eglise_morlaas Morlaàs : Ancienne capitale du Béarn et capitale de Gaston IV de Béarn. C’est ce souverain qui lui donna un véritable essor. De son château la Hourquie, il ne reste rien.

5102015630_bf3bf12b25 Oloron : Passage obligé pour les combattants de la Reconquista, véritable verrou de la vallée d’Aspe.

imagen3250 Hospice de Sainte Christine : Un des principaux points de passage et de repos des pèlerins en partance pour Saint Jacques de Compostelle. Il se situait sur le versant aragonais. C’est dans cet endroit qu’un épisode essentiel de notre histoire se situe…
 80123331_RC7i9Xq6_IMG_3295r Alamût : forteresse des « Assassins » où réside leur maître Hassan ibn al Sabbah, le « Vieux de la Montagne ». Elle se situe dans les montagnes de l’Elbrouz dans le Daylman (Iran actuelle). C’est en cet endroit que se rendra Ahmed… Réputée imprenable, elle succomba pourtant sans combattre aux armées mongoles en  1256.

la-vallee-du-cedron-et-jerusalem-d-roberts-1855 Jérusalem : Cité conquise par les armées des Croisés en 1099. Elle deviendra par la suite le siège du Royaume Latin d’Orient et aussi celui des Templiers qui s’installèrent dans les soubassements de l’ancien temple d’Hérode. Enguerrand de Bardinae participera au sac de la ville avec les armées franques. Ahmed y vivait alors…

imagesCA5G4804 Alexandrie : cité d’Egypte qui connut au Moyen Age une renaissance culturelle, scientifique et religieuse. Ahmed y étudia de nombreuses disciplines comme la philosophie, les mathématiques et la médecine…C’est aussi dans cette cité qu’Azim commença à faire parler de lui…

A suivre: Le Livre II: La Chambre d’Og

Publié dans:Non classé |on 10 mars, 2012 |3 Commentaires »

L’AUBE et les TEMPLIERS

L’affaire des templiers (1307-1314) est l’un des épisodes les plus fameux de l’Histoire de France, présent dans toutes les mémoires encore aujourd’hui. Pour démonter les ressorts d’un procès fait à l’ordre militaire le plus prestigieux de la chrétienté, les Archives nationales exposent pour la première fois les pièces essentielles du dossier, tirées du Trésor des chartes des rois de France (série J).

Au crépuscule du 18 (ou 11) mars 1314, le grand maître du Temple, Jacques de Molay, brûlait avec son compagnon, Geoffroy de Charnay, dans les flammes d’un bûcher ordonné par Philippe IV le Bel. C’était l’épilogue d’une longue lutte entre la monarchie capétienne, la papauté et les centaines de templiers arrêtés depuis le vendredi 13 octobre 1307. Pour des raisons politiques, religieuses et financières, le roi de France s’était lancé dans une opération radicale. Tentant de convaincre les autres souverains d’Europe du bien-fondé de la suppression du Temple, harcelant le pape Clément V pour qu’il abandonne sa protection des templiers accusés d’hérésie, le monarque mobilisa son administration et son garde du sceau, Guillaume de Nogaret, pour déconsidérer l’ordre et accaparer ses biens. Passé maître dans l’art de la propagande et la manipulation de l’opinion, il fit ainsi rassembler les représentants de la noblesse, du clergé et des villes de tout son royaume pour obtenir leur soutien inconditionnel.

Le rouleau d’interrogatoire des templiers emprisonnés à Paris (octobre-novembre 1307), formé de 44 membranes de parchemin d’une longueur totale de 22 mètres, donne une idée très concrète de l’ampleur des moyens mis en œuvre pour abattre l’ordre du Temple. Les dossiers préparatoires des conseillers royaux et les rapports qu’ils reçoivent révèlent au grand jour les méthodes de la police et de l’Inquisition, ainsi que l’usage généralisé de la torture et de la prison. Quant aux procès contemporains pour sorcellerie (celui de l’évêque Guichard de Troyes) ou pour hérésie (celui de la béguine Marguerite Porète), ils témoignent aussi de l’atmosphère oppressante d’une fin de règne où Philippe le Bel n’en finit pas de purifier son royaume. Le témoignage postérieur de Boccace, évoqué par un manuscrit du Cas des nobles hommes, fait de Molay une figure attachante, que les néotempliers du XIXe siècle se réapproprient dans leur reconstitution de l’ordre : les archives internes et les objets cérémoniels de l’ordre moderne du Temple illustrent cette ultime résurgence d’un mythe fascinant.

Individuels
Visite commentée de l’exposition
Gratuit – Tous les jours à 16h30 – Rendez-vous à l’accueil – 35 personnes maximum

Ateliers enfants (sceaux et blasons)
Gratuit – Le mercredi, samedi et dimanche à 14h30 – Durée : 1 heure – Rendez-vous à l’accueil – 12 personnes maximum

Visite guidée (Troyes et exposition) sur le thème des Templiers
Avec un guide conférencier.
Tarif : 5,50€ (réduit : 3€) – Le samedi, du 17 juin au 26 août 2012 – Départ à 10h30 de loffice de tourisme, rue Mignard – 35 personnes maximum
Renseignements et réservations :
Office de tourisme de Troyes en Champagne
Rue Mignard (face à l’église Saint-Jean) : +33 (0)3 25 73 36 88

Groupes
Visite guidée (circuit à Troyes et/ou exposition) sur le thème des Templiers
Réservations :
Office de tourisme de Troyes en Champagne – service groupes
+33 (0)3 25 82 62 75

Scolaires / centres de loisirs
Visite, animations, ateliers ludiques
Gratuit

> 13 conférences d’avril à octobre 2012
- Colloque international à Troyes et à Clairvaux (du 24 au 26 octobre 2012)
- Visite de lieux emblématiques :
- Musée Hugues de Payns, fondateur de l’Ordre des Templiers
- Commanderie d’Avalleur
- Abbaye de Clairvaux
- Cathédrale de Troyes, où fut adoptée la règle de l’Ordre
- Spectacles (théâtre, concerts)
- Balades contées en forêt d’Orient
- etc…

Programme et renseignements :
Aube en Champagne tourisme : +33 (0)3 25 42 50 00

L’Ordre des Templiers est né à Troyes grâce à un preux chevalier champenois, Hugues de Payns.

Payns est un petit village situé au pourtour de Troyes , au nord est de la ville.

Les Templiers sont un ordre monastico-militaire à la vocation contradictoire de moine et de soldat. Ils répondirent à un besoin particulier de l’Eglise alors que celle-ci s’efforçait d’humaniser la guerre et que l’affrontement entre chrétiens et musulmans nécessitait une élite. Les recherches historiques ont mis en valeur le gouvernement, la grandeur militaire et l’influence internationale dans l’économie et les finances. Les templiers étaient avant tout des religieux et des soldats mais aussi des administrateurs, des diplomates et des financiers.

Au cours de la  première croisade en 1100 conduite par Godefroy de Bouillon, les pèlerins qui allaient vers la Terre Sainte furent dévalisés, rançonnés par les pillards ou assassinés.

Deux chevaliers français, Hugues de Payns et Geoffroy de Saint-Omer fondèrent à la fin de l’année 1119 l’Ordre des Pauvres Chevaliers du Christ appelé plus tard l’Ordre du Temple (le terme pauvre entend en fait, humble).
Les deux fondateurs se mirent au service des pèlerins pour les protéger et se placèrent sous la protection de Baudoin II, roi de Jerusalem, couronné la même année, le jour de Noël dans l’église de Bethléem. Le patriarche reçut les vœux (vœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance) des premiers frères selon les us et coutumes des chanoines réguliers du Saint Sépulcre dont les Templiers conservèrent les rituels provenant de Saint Victor de Paris par l’intermédiaire de Godefroy de Bouillon.
Hugues de Payns, figure emblématique des Templiers s’installa avec ses premiers frères dans une demeure que leur attribua Baudoin II, dans la partie méridionale du Temple de Salomon (d’où leur nom). Dès le début, plusieurs frères vinrent grossir la milice dont en particulier Hugues de Troyes, comte de Champagne (oncle paternel de Thibaut II, lui-même père d’Henri le Libéral). Hugues de Champagne légua une de ses terres à Saint Bernard afin d’y construire l’abbaye de Clairvaux. Dès lors, Hugues de Payns est régulièrement en contact avec Bernard de Clairvaux. Le recrutement fut progressif et on relève 14 frères chevaliers à l’ouverture du Concile de Troyes en 1128.

En 1127, Hugues de Payns se rend au Vatican pour y obtenir la confirmation de son institut. Il est renvoyé devant le Concile de Troyes le 13 janvier 1129.

L’assemblée conciliaire comprend l’ambassadeur du Saint-Siège, 12 archevêques et évêques (archevêques de Sens et de Reims, évêques de Troyes et d’Auxerre), 4 abbés bénédictins et 4 abbés cisterciens  (dont Etienne Harding, abbé de Cîteaux et Bernard de Clairvaux). Hugues de Payns y assiste, explique son action et celle de ses frères en Orient.

Le Concile de Troyes entérine l’Ordre des Chevaliers du Temple et édicte une règle de 72 articles qui régit les devoirs religieux et quotidiens ainsi que les vêtements et les possessions des frères ; cette règle est fortement inspirée par Bernard de Clairvaux. Hugues de Payns parcourt ensuite une partie de la France et de l’Angleterre.
De nombreuses donations furent faites par des évêques, des chanoines, des seigneurs, des abbés et par tous les prosélytes partis vers la Terre Sainte dès 1131. En 1130, Bernard de Clairvaux écrit le De laude novae miliciae (Ode à la nouvelle chevalerie) qui sera  utilisé comme outil de propagande et qui justifie la fusion de la prière et du combat au nom de la foi envers les infidèles. Les accents vigoureux de Saint Bernard provoquent les dons et l’arrivée en nombre de nouvelles recrues.
Les chevaliers du Temple reçoivent des maisons, des terres, des armes, de l’argent… Un des premiers donateurs est Thibaut II, comte de Champagne. L’Ordre du Temple s’implante en France, en Grande-Bretagne, en Espagne, au Portugal, en Allemagne, en  Belgique, en  Arménie, en Italie, à Chypre et naturellement en Terre Sainte.

En mars 1139, le pape Innocent II confirme dans une bulle l’institution des moines combattants et lui confère des privilèges et des exemptions. Il en résulte tant en Occident qu’en Orient, un accroissement considérable des biens et du nombre des frères.

A la mort du deuxième maître du Temple, on comptait pour la maison de Jérusalem, c’est-à-dire comme troupes de combat, 3500 chevaliers, 1200 sergents… Au XIIIème siècle, plusieurs provinces étaient établies : Provence, France, Poitou, Bourgogne, Angleterre, Aragon-Catalogne, Castille, Portugal, Toscane-Lombardie, Sicile-Pouilles, Hongrie, Magdebourg, Mayence, Trèves, Valence en Espagne. En Palestine, le Temple comprenait Jérusalem, Tripoli (au Liban), Antioche ( Turquie) et la Petite Arménie. L’ensemble de ces provinces représentait 3468 châteaux, forteresses et maisons dépendantes. C’est dire l’importance du pouvoir qui s’était érigé.

L’ordre du Temple a une organisation démocratique. Au sommet de la hiérarchie, se trouve le maître aux pouvoirs limités bien qu’il représentât le chapitre général où les décisions sont prises à la majorité, le maître ne disposant que d’une voix. Après le maître, vient le sénéchal (fonction analogue à un officier de justice) et le maréchal, lequel disposait de l’autorité militaire suprême. Le commandeur  de la terre et du royaume de Jérusalem était le plus grand trésorier de l’Ordre.
Puis viennent les commandeurs de la cité de Jérusalem, d’Antioche (Turquie) et de Tripoli (deuxième ville du Liban). Dans le rang suivent les  commandeurs des autres provinces ; ensuite, on retrouve les commandeurs de maison qui pouvaient être chevaliers ou sergents  (au sens de « être au service de » ), les commandeurs des chevaliers , les chevaliers, les sergents ( chez lesquels on retrouvait le sous-maréchal ( officier de cavalerie), le gonfanolier ( celui qui porte la bannière de guerre), le cuisinier, le maréchal-ferrant). Il faut citer le rôle particulier du commandeur du port d’Acre (Israël) qui était l’amiral de la flotte du Temple. Enfin, les casaliers étaient chargés des fermes et les turcopliers (Templiers de Turquie) commandaient les turcoples, formant des troupes auxiliaires légères ; quant aux frères chapelains, ils dépendaient directement du Saint-Siège. En dernier lieu, il y avait les frères de métiers : maçons, selliers, bourreliers, tailleurs… ( de l’origine des corporations…)

Leur  patrimoine, pour être bien géré, le sera par le biais des commanderies. Les commanderies occidentales sont des exploitations agricoles avec des cultures, de la vigne et des points d’eau. Les années de bonne récolte compensent les années de disette, le grain étant stocké puis revendu. C’est une source de revenus pour les Templiers et un remède à la famine. Les commanderies sont de véritables industries avec leurs élevages, la pisciculture, la fabrication d’huile, la production de vin. La gestion pointilleuse des commanderies contribuent à construire un empire financier destiné au combat en Terre Sainte. Pour cela les routes sont sécurisées et balisées par des possessions templières ; l’Ordre possède sa flotte et ses ports privés tant pour le transport des pèlerins que celui des marchandises. Parmi ses ports : Monaco, Saint-Raphaël, La Rochelle …Voyager sur les grands chemins avec de l’argent est une entreprise difficile au Moyen-âge ( il en est toujours ainsi …), aussi les commanderies servent également de banques : comptes de dépôt, prêts bancaires aux intérêts déguisés ( le prêt d’argent étant réservé aux juifs), elles procèdent même à des virements de compte à compte pour éviter le transport des monnaies .

L’histoire du Temple se confond avec celle des croisades en Terre Sainte et avec celle de la reconquête en péninsule Ibérique.

Ainsi, tout en étant un ordre militaire, le Temple accomplit dans les pays qui n’étaient pas le théâtre de combats contre les infidèles  une œuvre civilisatrice importante en défrichant et en aménageant de vastes domaines ainsi que le fît également l’Ordre de Cîteaux.  Le Temple acquit une richesse immense et un pouvoir inquiétant, ce qui suscita jalousie, ennemies et qui fut à l’origine de sa perte. Aucun prince ne possédait autant de richesse. Le Temple était devenu le banquier des rois et des princes.

Mais il ne fait pas bon être plus riche que le roi !

Quand Saint Jean d’Acre tomba aux mains des musulmans, les Templiers abandonnent la Terre Sainte. En 1305, le grand maître Jacques de Molay décide le rapatriement dans la maison mère à Paris. Débarrassé de ses dépenses militaires mais disposant des mêmes revenus, sa richesse continue de s’accroître.

Philippe le Bel, à qui le Temple avait refusé l’incorporation et qui avait besoin d’argent décide de les éliminer. En 1307, il fait procéder à l’arrestation des Templiers. Leur procès est une horreur, ils furent non seulement calomniés, accusés d’hérésie mais affreusement torturés.  Avec la lâche complicité de pape Clément V, circonvenu à Philippe le Bel, Jacques de Molay est brulé vif. Il les maudira en mourant et sa malédiction s’exaucera. C’est le temps des «  Rois maudits ».

Au XVIIème et XVIIIème siècles, certaines observances maçonniques prétendirent avoir une filiation avec les Templiers mais c’est sans fondement. Quoi qu’il en soit, parmi les ordres du Temple actuellement connus, les ordres militaires prétendant à une certaine spiritualité templière et si on écarte les grades maçonniques, on peut affirmer que seul l’ordre de Montesa est l’unique successeur du Temple pour avoir attribué son nom à la première décoration du Portugal. Quant à l’ordre de Malte, il n’a fait qu’hériter des biens temporels du Temple.

Quant aux prétendues vies secrètes du Temple, elles ne sont que légendes.

Mais pour en revenir à Troyes et à l’Aube, tenons-nous en à quelques dates et quelques personnages. En 1070, Hugues de Payns naît, Il serait apparenté aux comtes de Champagne ; il a épousé Elizabeth de Chappes  ( petite commune du bord de Seine , en amont de Troyes) ; Il décède en 1136 en Terre Sainte. Il crée l’Ordre du Temple qui est une création champenoise en Terre Sainte. L’Ordre lui aurait voué un culte jusqu’à la fin du XIIIème siècle. Contemporain de Bernard de Clairvaux, ils élaboreront à eux deux un nouveau monde. Les romans de Chrestien de Troyes sont fortement influencés par les Templiers. Quant aux commanderies templières dans l’Aube, elles existèrent et furent nombreuses. Il en reste quelques vestiges. En ce qui concerne la commanderie de Payns, des fouilles archéologiques ont trouvé les fondations de la chapelle templière et son dallage ainsi qu’un dépôt monétaire du XIIIème siècle. Par manque de moyens, tout fut recouvert.

Quant à la forêt du Temple ( ou forêt d’Orient) , un trésor templier y serait caché… On le cherche toujours , on a envie d’y croire devant la majesté des grands arbres et la beauté de cette forêt à la biodiversité préservée.

Ouverture de la Chapelle : les après-midi de  14h30 -17h30
Lundi de Pâques 9 avril
Dimanche 22 avril
Mardi 1er mai
Dimanche 6 mai
Dimanche 20 mai
Lundi de Pentecôte 28 mai
Tous les dimanches en juin et septembre jusqu’aux journées du patrimoine (week-end du 15/16 septembre)
Tous les jours de juillet et d’août.

Randonnées
Lundi 28 mai de Pentecôte
•    Randonnée annuelle « Circuit des 3 chapelles » parcours de 10km accessible à tous pour découvrir la Chapelle Templière, Notre Dame du Chêne et la Chapelle de la Passion

Dimanche 12 août
•    2ème randonnée du « circuit des 3 chapelles »

Conférence gratuite
Mardi 26 juin à 18h
Damien CARRAZ « Les Templiers et la Guerre »

Les quatre concerts gratuits : (voir pièce jointe)
•    Samedi 30 juin
•    Samedi 7 juillet
•    Dimanche 29 juillet
•    Samedi 4 août

L’exposition peinture
En juillet

Visites gratuites de la ville et de l’église
Le matin 10h
1 visite en juin, en juillet et en août

Visites à thème :
•    Les rues de Bar-sur-Seine
•    Bar-sur-Seine au 19ème siècle

Circuit promenade Napoléonienne
Mercredi 15 août
A  Bar-sur-Seine et à Ville-sur-Arce

Conférence gratuite
Jeudi 6 septembre à 18h
Jacques MIQUEL « La Couvertoirade », un exemple de mise en valeur d’un site templier

Les journées du patrimoine
Samedi 15 et dimanche 16 septembre
Visite de la ville, de l’église, de la Chapelle Templière, notre Dame du Chêne et de la mairie

« Un jour, une église »
Une vingtaine d’Eglises du Barséquanais seront ouvertes successivement sur vingt journées différentes. Un guide du jour y accueillera les visiteurs. (entrée libre)

http://www.aube-templiers.fr/examples/index.html#/homeL'AUBE  et les TEMPLIERS 388318_2317733631509_1494555285_31871690_1570712483_n-300x295

Publié dans:Non classé |on 5 mars, 2012 |1 Commentaire »

Rackam |
Unité Dharma |
Thorgrime-le-rancunier |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Mon Chemin
| l'Islam Vrai
| Blog de l'Aumônerie Secteur...