Saïda et les Templiers
Saïda
Troisième plus grande ville du Liban, son nom signifie « pêcherie »
Sidon ou Saïda en arabe est une ville de Phénicie (1) sur la Méditerranée qui fut bâtie en partie sur une île. Elle est aussi appelée Sagette ou Sayette durant les Croisades (nom donné par les Francs) et Sidon dans la Bible. C’est la troisième plus grande ville du Liban. Elle est située dans le gouvernorat du Sud du Liban, à environ 40 km au nord de Tyr et à 40 km au sud de la capitale, Beyrouth. Son nom signifie « pêcherie ». La ville était construite sur un promontoire s’avançant dans la mer. Ce fut le plus grand port de la Phénicie sous son roi Zimrida, au XVIIIe siècle.
Vers 1200 avant J.-C., elle fut prise par les Philistins (2) et ce fut Tyr qui passa au premier plan. Elle possède une longue et riche histoire et traversa les siècles avec des destinées diverses au contact des différents peuples qui la contrôlèrent comme : Les Phéniciens, les Assyriens (3) qui la ruinèrent en -677, les perses Achéménides (4), les Macédoniens (5), les Séleucides (6), les Romains et plus tard les Croisés, les Arabes, les Ottomans, les Français, etc. Les rois Eshmounazar II, dont le tombeau a été découvert en 1855, et Tabnit, qui ont régné vers 550-530 av. J.-C., y furent enterrés. La chronologie des rois de Sidon est bien connue entre 372 et 333 av. J.-C. par leurs monnaies qui étaient datées annuellement par l’année de règne.
La cité offre aujourd’hui une multitude de vestiges à visiter comme : le Château de la mer, le château de la terre (Château de Saint-Louis (7), 1228-1270), le temple d’Eshmoun dont l’édification remonte au VIIe siècle av. J.-C., la médina (la ville médiévale), la colline de Murex, le musée du savon, le Khân el-Franj « la maison des Français » (Ancien consulat de France), etc. Homère (8) (poète grec de la fin du VIIIe siècle av. J.-C) a salué l’habileté des artisans de la ville dans la production de verre et la fabrication de teinture pourpre dont Sidon était réputée. La pourpre, une teinture obtenue à partir des pigments de la coquille d’un murex (9) (Murex trunculus).
L’antique Sidon serait l’une des plus vieilles villes de la côte phénicienne, fondée par le fils de Canaan (10), petit-fils de Noé (11).
Elle fut la capitale du royaume cananéen (12) aux environs du XVe siècle av. J.-C. Avec Tyr et Byblos, ses rivales, elle développa le commerce maritime et fut l’un des plus importants ports de la Méditerranée orientale aux environs du XIIIe siècle av. J.-C., avant sa dévastation probable par les Peuples de la Mer et l’hégémonie de Tyr aux environs du IXe siècle av. J.-C. Elle fut ensuite soumise aux puissances du Proche-Orient. Tributaire de l’Assyrie, s’étant révoltée, Assarhaddon (13) la détruisit en 677 av. J.-C.. La ville fut reconstruite par les Babyloniens, et reprise par les Perses vers 540 av. J.-C.. Lors des guerres médiques (14), elle fournit des contingents navals à la bataille de Salamine (15), et en 351 av. J.-C., elle fut brûlée après un soulèvement contre la Perse. Affaiblie, elle se rendit sans lutte à Alexandre le Grand, en 333 av. J.-C.. Sidon connut une nouvelle prospérité aux XVIe siècle et XVIIe siècle, jusqu’à ce que Beyrouth la détrône.
En 551, Sidon vivra un violent séisme. Ancien évêché, la ville est assez modeste et sans grande importance lorsqu’elle est prise par les Arabes en 637. Elle sera finalement prise en 1110 par les Croisés de Baudouin (16), roi de Jérusalem, avec l’aide de la flotte norvégienne de Sigurd Ier. Son blocus durera 47 jours. Baudouin la donne alors à l’un de ses fidèles barons, Eustache de Grenier (17), le titrant comte de Sidon et de Césarée. Lui-même et ses descendants règneront jusqu’en 1260 sur la ville et ses environs.
Sidon deviendra chef-lieu de la seigneurie de Sagette, englobant le château de Beaufort au sud-ouest, seconde des quatre baronnies du royaume de Jérusalem. Reprise au comte Renaud de Grenier (18) par Saladin (19) en 1187, ses remparts seront rasés. Envahie par les Arabes, rendue aux de Grenier par Saladin avant sa mort, attaquée par les Mongols, Sagette sera vendue par le comte Julien de Grenier (20) aux Templiers (21). La ville sera le refuge des survivants du siège de Saint-Jean-d’Acre (22).
Après le départ des Croisés, Sidon deviendra le port de Damas et connaîtra une relative prospérité. La France y installera même un consulat. Cependant, l’expulsion des Français en 1791 portera un coup fatal à son commerce, ce dont Beyrouth saura profiter. Saïda deviendra un modeste port de pêche, et le restera jusqu’à nos jours.
Notes
(1) Le territoire de la Phénicie correspond au Liban actuel auquel il faudrait ajouter certaines portions de la Syrie et d’Israël.
Les Phéniciens étaient un peuple antique d’habiles navigateurs et commerçants. Partis de leurs cités-États en Phénicie, ils fondèrent dès – 3000 de nombreux comptoirs en bordure de la Méditerranée orientale, notamment Carthage (en – 814). Rivaux des Mycéniens pour la navigation en Méditerranée au IIe millénaire av. J.-C., ils furent d’après ce qu’on en sait les meilleurs navigateurs de l’Antiquité.
L’invasion des Peuples de la Mer va ravager les cités phéniciennes, de même que Mycènes et les autres territoires qu’ils traversent, mais c’est ce qui va permettre aux Phéniciens de trouver leur indépendance vis-à-vis des puissances voisines qui les avaient assujettis puisque celles-ci seront elles aussi détruites par ces invasions. La chute de Mycènes en particulier va leur permettre de dominer les mers.
Après avoir supporté les assauts des Athéniens, des Assyriens, de Nabuchodonosor puis de Darius III, la Phénicie disparut finalement avec la conquête par Alexandre le Grand en – 332.
Selon Pline, « le peuple phénicien a l’insigne honneur d’avoir inventé les lettres de l’alphabet ».
(2) Les Philistins sont un peuple de l’Antiquité connus par différentes sources textuelles (assyriennes, hébraïques, égyptiennes) et archéologiques.
Les Philistins apparaissent dans des sources égyptiennes au XIIe siècle av. J.-C. et sont présentés comme des ennemis de l’Égypte venus du nord, mélangés à d’autres populations hostiles connues collectivement sous le nom de peuples de la mer.
Après leurs affrontements avec les Égyptiens, les Philistins se sont fixés sur la bande côtière du sud-ouest de la terre de Canaan, c’est-à-dire dans une région longeant la Méditerranée depuis l’actuelle bande de Gaza jusqu’à Tel-Aviv.
Leurs cités ont dominé la région jusqu’à la conquête assyrienne de Teglath-Phalasar III en -732. Ils sont par la suite soumis aux empires régionaux, et semblent progressivement s’y assimiler. Les dernières mentions des Philistins datent du IIe siècle av. J.-C., dans le premier des Livres des Macchabées.
La langue des Philistins reste inconnue, dans la mesure où on ne leur connaît aucune production textuelle. Il est possible que ce soit à l’origine une langue Indo-Européenne, mais les preuves en sont ténues.
(3) La dénomination ethnonationale « Assyrien » a été introduite au XIXe siècle par des missionnaires protestants américains et britanniques pour désigner d’abord les chrétiens nestoriens, puis l’ensemble des chrétiens d’Orient parlant un dialecte néo-araméen (chaldéens, syriaques orthodoxes, syriaques catholiques, Assyriens protestants). Elle est surtout utilisée en diaspora et par des non-Assyriens, par exemple en Arménie et en Géorgie où c’était l’ethnonyme officiellement d’usage à l’époque soviétique (Aisor), et par certains mouvements nationalistes « mésopotamiens », qui ont même parfois tenté, par exemple dans les mémorandums remis aux conférences de paix après la Première Guerre mondiale, d’y inclure les Maronites, les Mandéens (Sabéens) et les Juifs targumiques (« Juifs kurdes », néo-araméophones).
La question de la dénomination fait débat parmi les personnes concernées, les chercheurs et les journalistes utilisent tant Assyriens qu’Assyro-Chaldéens, voire Araméens, ou encore des termes distincts selon la communauté religieuse : Syriens/Syriaques, Jacobites, Nestoriens, Chaldéens.
Ceux qui s’étaient installés en Russie, devenue URSS, sont les seuls à avoir bénéficié d’une reconnaissance en tant que « peuple » (narod), c’est-à-dire groupe ethnique, en tant que tel, avec préservation de leur langue et de leur culture sans distinction selon leurs appartenances confessionnelles, sous la dénomination Aisor (Assyriens).
Dans les autres pays de la région, toute affirmation d’une identité ethnonationale minoritaire a été combattue par les différents gouvernements, voire réprimée dans le sang comme en Irak, ce qui explique en partie le problème de la construction nationale et de l’autodénomination commune.
(4) L’Empire achéménide (Vieux perse : Hakhāmanishiya), est le premier des Empires perses à régner sur une grande partie du Moyen-Orient. Il s’étend alors au nord et à l’ouest en Asie Mineure, en Thrace et sur la plupart des régions côtières de la mer Noire ; à l’est jusqu’en Afghanistan et sur une partie du Pakistan actuels, et au sud et au sud-ouest sur l’actuel Iraq, sur la Syrie, l’Égypte, le nord de l’Arabie saoudite, la Jordanie, la Palestine, le Liban et jusqu’au nord de la Libye.
Le nom « Achéménide » se rapporte au clan fondateur qui se libère vers 556 av. J.-C. de l’État des Mèdes, auparavant son suzerain ; ainsi qu’au grand empire qui résulte de la fusion des deux ensembles. L’empire fondé par les Achéménides menace par deux fois la Grèce antique, conquiert l’Égypte et prend fin, conquis par Alexandre le Grand, en 330 av. J.-C.
(5) Le macédonien est une langue appartenant au groupe slave méridional de la famille des langues indo-européennes.
Le macédonien est la langue officielle de la République de Macédoine, où il compte deux millions de locuteurs.
Le macédonien est également parlé en Grèce, en Albanie ainsi que par une diaspora importante installée en Europe de l’Ouest, en Amérique du Nord et en Australie
Le macédonien s’écrit en caractères cyrilliques.
(6) Les Séleucides sont une dynastie hellénistique issue de Séleucos, l’un des diadoques d’Alexandre le Grand, qui constitue un empire syro-iranien formé de la majeure partie des territoires orientaux conquis par Alexandre, allant de la Syrie à l’Indus. Le cœur politique de l’empire se situe en Syrie antique, même si les Séleucides règnent jusqu’au IIe siècle av. J.-C. sur la Babylonie et la Mésopotamie, dans la continuité des Perses achéménides. La dynastie séleucide a régné de 305 à 64 av. J.-C.
(7) Louis IX de France, plus connu sous le nom de saint Louis ou de Saint Louis , après sa canonisation par l’Église catholique en 1297, est né le 25 avril 1214 à Poissy et mort le 25 août 1270 à Tunis pendant la huitième croisade. Il fut roi de France de 1226 à 1270, neuvième de la dynastie des Capétiens directs.
Il est le fils de Louis VIII (1187-1226), dit Louis le Lion, roi de France, et de Blanche de Castille (1188-1252). Il est aussi le frère aîné de Charles Ier de Sicile (1227-1285), comte d’Anjou, qui fonda la seconde dynastie angevine.
Il développa notamment la justice royale où le roi apparaît alors comme « le justicier suprême ».
(8) Homère est réputé avoir été un aède (poète) de la fin du VIIIe siècle av. J.-C. On lui attribue les deux premières œuvres de la littérature occidentale : l’Iliade et l’Odyssée. Il était simplement surnommé « le Poète » par les Anciens.
Il est encore difficile d’établir aujourd’hui avec certitude si Homère a été un individu historique ou une identité construite, et s’il est bien l’auteur des deux épopées qui lui sont attribuées. Cependant plusieurs villes ioniennes (Chios, Smyrne, Cymé ou encore Colophon) se disputaient l’origine de l’aède et la tradition l’individualisait en répétant qu’Homère était aveugle.
La place d’Homère dans la littérature en grec ancien est tout à fait majeure puisqu’il représente à lui seul le genre épique de la période : on lui a attribué l’Iliade et l’Odyssée dès le VIe siècle av. J.-C. et on lui reconnaît également une parodie de l’épopée : Batrachomyomachia (littéralement « la bataille des grenouilles et des rats »), et les poèmes des Hymnes homériques. La langue homérique est une langue déjà archaïque au VIIIe siècle av. J.-C. et davantage encore au moment de la fixation du texte, au VIe siècle av. J.-C. : elle est associée à l’emploi de l’hexamètre dactylique.
On estime aujourd’hui que la valeur de document historique attribué dans l’Antiquité aux œuvres d’Homère est très mince,ce qui renforce d’autant la valeur poétique de la création littéraire qui fonde en occident le genre de l’épopée qui aura de nombreux héritiers jusqu’aux épigones hollywoodiens du XXIe siècle.
(9) Le murex est un mollusque dont on tirait dans l’antiquité la pourpre de Tyr (teinture).
(10) Canaan est un personnage de la Genèse dans la Bible.
Il fait l’objet de l’épisode rapporté en Genèse 9, 22-27 :
22. Cham, père de Canaan, vit la nudité de son père et avertit ses deux frères au-dehors. 23. Mais Sem et Japhet prirent le manteau, le mirent tous deux sur leur épaule et, marchant à reculons, couvrirent la nudité de leur père; leurs visages étaient tournés en arrière et ils ne virent pas la nudité de leur père. 24 Lorsque Noé se réveilla de son ivresse, il apprit ce que lui avait fait son fils le plus jeune. 25 Et il dit: Maudit soit Canaan ! Qu’il soit pour ses frères le dernier des esclaves ! 26. Il dit aussi : Béni soit YHWH, le Dieu de Sem, et que Canaan soit son esclave ! 27 Qu’Elohim mette Japhet au large, qu’il habite dans les tentes de Sem, et que Canaan soit son esclave !
On aura remarqué que c’est le père, Cham, qui commet l’impudicité, alors que c’est le fils, Canaan, qui est maudit par Noé, mais il se pourrait très bien que Canaan ait tenté de commettre un acte honteux sur la personne de Noé et que Cham, l’ayant vu, au lieu de discipliner son fils cadet, alla raconter le déshonneur de son père à ses frères.
Canaan, qui donnera son nom au Pays de Canaan, a trois frères (Genèse 10, 6) : Koush, Misraïm et Pout, éponymes respectifs de l’Éthiopie, de l’Égypte et de la Somalie. Il a dix fils (Genèse 10, 15-18).
(11) Noé est un patriarche biblique lié au récit du Déluge. Sous les ordres de Dieu, il bâtit la célèbre arche portant son nom afin d’échapper aux eaux dévastatrices lancées pour éradiquer l’humanité corrompue. Noé aurait vécu 950 ans, était marié et eut trois fils : Sem, Cham et Japhet. Son histoire est contée dans la Genèse aux chapitres 6 à 9. Au chapitre 10, l’Ancien Testament expose comment les fils de Noé seraient à l’origine de l’ensemble des peuples de la Terre (voir Table des peuples).
Elle correspond fortement, ainsi qu’une partie de la Genèse, à un récit de l’épopée sumérienne de Gilgamesh.
Le Coran présente également Noé comme un prophète.
(12) Le Pays de Canaan est un terme utilisé dans le récit biblique pour décrire la partie du Proche-Orient située entre la Méditerranée et le Jourdain (cette région correspond plus ou moins aujourd’hui aux territoires de la Palestine historique, de l’ouest de la Jordanie, du sud de la Syrie et du Liban), avant sa conquête par Josué et les Tribus d’Israël sorties d’Égypte.
(13) Assarhaddon fut roi d’Assyrie de 680 à 669. Son nom, Assur-aha-iddina, signifie « Assur a donné un frère ».
(14) Les guerres médiques opposent les Grecs aux Perses de l’Empire achéménide au début du Ve siècle av. J.-C.. Elles ont pour origine une révolte des cités grecques asiatiques, sous domination perse, et l’intervention dans ce conflit d’Athènes. Les deux expéditions militaires des souverains achéménides Darius Ier et Xerxès Ier constituent les principaux événements militaires de ce conflit et se concluent par la victoire éclatante des cités grecques européennes, Athènes et Sparte en premier.
Même s’il ne faut pas en exagérer la portée (pour l’empire perse ce conflit semble, au départ du moins, assez périphérique) les guerres médiques apparaissent comme le point de départ de l’hégémonie athénienne en mer Égée mais aussi comme la prise de conscience d’une certaine communauté d’intérêts du monde grec face à la Perse, idée dont s’empare, près de deux siècles plus tard Alexandre le Grand.
L’appellation « médiques » donnée à ce conflit est liée au fait que lors des premiers contacts entre Grecs et Perses au VIe siècle av. J.-C. ces derniers étaient soumis à un autre peuple, les Mèdes, soumission qui s’est inversée vers -550 avec le règne de Cyrus le Grand.
(15) La bataille de Salamine est une bataille navale qui opposa le 29 septembre 480 av. J.-C. la flotte grecque menée par Eurybiade et Thémistocle à la flotte perse de Xerxès Ier.
(16) Baudouin de Boulogne (v. 1065 – 2 avril 1118) est le troisième fils d’Eustache II, comte de Boulogne et d’Ide de Lorraine. Il participe à la première croisade de 1096, suite à laquelle il devient comte d’Édesse de 1098 à 1100, puis premier roi de Jérusalem sous le nom de Baudouin Ier de 1100 à sa mort.
(17) Eustachus Granarius, soit Eustache Garnier, de Grenier, voire d’Agrain, est cité pour la première fois en 1105 à la troisième Bataille de Rama où il est décrit comme l’un des quatre vassaux principaux du Roi Baudouin Ier de Jérusalem.
(18) Renaud de Grenier (né vers 1130 – mort en 1202) était comte de Sidon et un noble franc important de la seconde moitié du XIIe siècle au Royaume de Jérusalem.
(19) Al-Malik an-Nâsir Salâh ad-Dîn Yûsuf, ou Saladin (Tikrit, 1138 ; Damas, 4 mars 1193) est le premier dirigeant de la dynastie ayyoubide, qui a régné en Égypte de 1169 à 1250 et en Syrie de 1174 à 1260. Lui-même dirige l’Égypte de 1169 à 1193, Damas de 1174 à 1193 et Alep de 1183 à 1193. Son nom, an-Nâsir, signifie « celui qui reçoit la victoire de Dieu » et Saladin signifie la « rectitude de la Foi ». Il est connu pour avoir été le principal adversaire des Francs installés durant le dernier tiers du XIIe siècle et l’artisan de la reconquête de Jérusalem par les musulmans en 1187.
(20) Julien de Grenier, mort en 1275, fut comte de Sidon de 1239 à 1260. Il était fils de Balian de Grenier, comte de Sidon, et de Marguerite de Brienne.
(21) L’ordre du Temple était un ordre religieux et militaire international issu de la chevalerie chrétienne du Moyen Âge, ses membres étaient appelés les Templiers.
Cet ordre fut créé le 22 janvier 1129 à partir d’une milice appelée les Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon. Il œuvra pendant les XIIe et XIIIe siècles à l’accompagnement et à la protection des pèlerins pour Jérusalem dans le contexte de la guerre sainte et des croisades. Il participa activement aux batailles qui eurent lieu lors des croisades et de la Reconquête. Afin de mener à bien ses missions et notamment d’en assurer le financement, il constitua à travers l’Europe chrétienne d’Occident et à partir de dons fonciers, un réseau de monastères appelés commanderies. Cette activité soutenue fit de l’ordre un interlocuteur financier privilégié des puissances de l’époque, le menant même à effectuer des transactions sans but lucratif avec certains rois ou à avoir la garde de trésors royaux.
Après la perte définitive de la Terre sainte en 1291, l’ordre fut victime de la lutte entre la papauté et le roi de France, Philippe le Bel. Il fut dissout par le pape Clément V le 13 mars 1312 à la suite d’un procès en hérésie. La fin tragique de l’ordre mena à nombre de spéculations et de légendes sur son compte.
(22) Acre est une ville de Palestine, située au nord de la baie de Haïfa, sur un promontoire et dotée d’un port en eaux profondes.
Acre est située à 152 km de Jérusalem et dépendant administrativement du district nord. Cette ville côtière donne son nom à la plaine d’Acre qui comporte plusieurs villages. Son ancien port de commerce florissant dans l’Antiquité, est devenu une zone de pêche et de plaisance de moindre importance.
