Les Ordres Templiers Ibériques

sjjgkkh.jpg

Les Ordres Templiers Ibériques

ESPAGNE

L’Ordre de Calatrava

(Orden de Calatrava), le plus ancien des ordres ibériques, fut fondé en 1158 par Raimundo Serrat, abbé du monastère cistercien de Fitero, en Espagne, pour défendre la forteresse de Calatrava située le long de la frontière avec la zone musulmane, au sud de la Castille. Cette forteresse (Qal’at Rabah) avait été reprise aux Maures en 1145, par le roi de Castille Alfonso VII, qui l’avait préalablement donnée aux Templiers. Mais, les Templiers, se sentant incapables de la défendre face à l’offensive des Almohades, avaient rendu la forteresse au roi dix ans plus tard.

L’Ordre de Calatrava fut confirmé par le pape Alexandre III, le 25 septembre 1164.

Par une déclaration du chapitre général, datée du mois de septembre 1187, les membres de l’Ordre de Calatrava furent affiliés à l’Ordre de Cîteaux. Les chevaliers résidaient dans des châteaux, alors que les chapelains, qui étaient clercs, vivaient dans des prieurés. Cependant, tous les membres de l’ordre étaient considérés comme des moines cisterciens, et devant en appliquer la règle. De la même manière que les Templiers, les membres de l’ordre n’exerçaient aucune activité hospitalière.

L’Ordre de Calatrava est le plus important ordre ibérique, beaucoup d’autres ordres lui sont affiliés, ou lui ont été rattaché : Alcántara, Aviz, rejoints plus tard par l’éphémère ordre de Santa Maria, et par les ordres de Montesa et du Christ, nés des dépouilles de l’Ordre du Temple. L’ensemble de ces ordres constitue la grande famille des ordres militaires cisterciens.

Calatrava fut rattaché à la Couronne d’Espagne par les Rois Catholiques en 1487, à la mort du trentième grand maître. Le 25 juillet 1835, le gouvernement espagnol ayant supprimé les monastères, le prieur du Sacro Convento fut expulsé, tandis que les chevaliers faisaient sauter leur propre forteresse. La situation des ordres ne fut réglée que le 17 octobre 1851 quand ils furent tous regroupés sur un même territoire, celui de Ciudad-Real, qui constitua un diocèse exempt et reçut le titre de Privato de las Ordenes. A sa tête se trouve l’évêque prieur, assisté d’un chapitre canonial dont les membres appartiennent obligatoirement à l’un des quatre ordres : Calatrava, Alcántara, Saint-Jacques-de-l’Epée et Montesa.

L’Ordre de Calatrava est devenu aujourd’hui purement honorifique, mais des Comendadoras vivent encore dans deux couvents, à Madrid et à Burgos.

L’Ordre d’Alcántara

L’Ordre d’Alcántara (Órden de Alcántara) aurait été fondé en 1177, à l’imitation de l’Ordre des Templiers. Mais, son origine date de 1156, où deux frères, Suarez et Gomez, sur le conseil d’un ermite, bâtirent une forteresse sur les frontières de Castille, dans le diocèse de Ciudad Rodrigo, pour résister aux Maures. Ils lui donnèrent le nom de Saint-Julien-du-Poirier (San Julián del Pereiro). L’établissement fut confirmé, en tant qu’ordre religieux et militaire, par le pape Alexandre III, en 1177, à la prière de Gomez qui n’avait alors que le titre de prieur. Mais, dans une bulle du pape Lucius III, datée de 1183, il est désigné comme grand maître. Par ailleurs, cette bulle octroya aux chevaliers la règle de Saint Benoît.

Sous le deuxième grand maître, Don Benoît Suarez, se fit l’union fraternelle avec les chevaliers de Saint-Jacques-de-l’Epée. Les deux grands maîtres jurèrent une alliance éternelle entre eux et un fidèle attachement aux rois de Castille et de León contre les Maures. Les chevaliers reçurent la règle de Cîteaux et leur sceau porta un poirier en mémoire de leur institution.

Le roi de León Alfonso IX, qui s’était rendu maître d’Alcántara, sur le Tage, en 1217, en fit don aux chevaliers de Calatrava. Mais ces derniers conseillèrent au souverain de confier la place aux chevaliers de Saint-Julien qui avaient participé aux combats, à condition qu’ils se réunissent à ceux de Calatrava. L’union se fit en 1218 mais les chevaliers d’Alcántara, qui prirent alors leur dénomination actuelle, n’en conservèrent pas moins leur indépendance et prirent une part importante dans les guerres successives contre les Maures.

Supprimé une première fois en 1872, l’Ordre d’Alcántara fut définitivement rétabli par le général Franco en 1936.

L’Ordre de Montesa

L’Ordre de Montesa (Órden de Montesa) tire son origine de l’Ordre du Temple. Lorsqu’en 1312, l’Ordre du Temple fut dissous par le pape Clément V, ses biens furent transférés à l’Ordre de l’Hôpital, cependant, le roi d’Aragón Jaime II, refusa cette fusion dans ses différents états. En 1317, il finit par accepter un compromis : la fusion est réalisée en Aragón et en Catalogne ; mais, dans le royaume de Valence, il est créé le nouvel ordre de « Nuestra Señora de Montesa » à partir de la branche des Templiers reconnue innocente lors du procès.

En 1317, le pape Jean XXII approuva les statuts de l’ordre, peu différents de ceux des Templiers. La mission première de l’ordre de Montesa, était de défendre la côte du royaume de Valence contre les pirates et les maures. Celui-ci suivait la règle de Cîteaux, mais était placé sous la tutelle de l’abbaye catalane de Santes Creus. Il était affilié à l’Ordre de Calatrava, dont il emprunta la croix aux lys, mais gardait néanmoins son indépendance.

En 1400, l’Ordre de Montesa absorba l’ancien ordre de « Saint-Georges-d’Alfama », et adopta sa simple croix rouge rappelant l’ancienne croix du Temple.

Le premier des 14 grands maîtres qui gouvernèrent l’ordre fut Guillermo d’Eril. En 1587, Philippe II unit l’ordre de Montesa à la couronne, les rois d’Espagne furent depuis lors les maîtres de l’ordre.

Au XIXe siècle, l’état espagnol expropria l’ordre de ses possessions, par conséquent, aujourd’hui, ce n’est plus qu’un ordre honorifique.

PORTUGAL

L’Ordre du Christ

Après l’abolition de l’Ordre du Temple, le roi de Portugal Dinis Ier obtint, en 1319, du pape Jean XXII l’autorisation de créer la  » Milice du Christ  » (en portugais : Ordem Militar de Christo). Ce fut, dans le principe, une simple continuation, sous un nom nouveau, de celui du Temple et de nombreux Templiers y trouvèrent refuge. Les chevaliers du Christ, comme ceux du Temple, étaient destinés à combattre les Maures ; ils conservèrent l’habit blanc et la croix rouge du Temple. Même s’il était exclusivement Portugais, l’Ordre du Christ restait cependant affilié à celui de Calatrava. Le chef-lieu de l’ordre était à Castro-Marino ; plus tard, il fut transporté à Thomar.

Cet ordre était soumis à la règle de Saint Benoît et les chevaliers jouissaient de tous les privilèges, droits, exemptions et juridictions dont avaient bénéficié les chevaliers du Temple. Ils furent peu à peu déchargés des trois vœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance. Alexandre VI (pape de 1492 à 1503) leur permit de se marier et les rois de Portugal les comblèrent de richesses. Jean Ier (roi de 1385 à 1433) leur abandonna même toutes les possessions et les colonies de l’Afrique, ne se réservant que le droit de suzeraineté. Mais l’ordre devint si puissant qu’il fut décidé que ses nouvelles conquêtes seraient une propriété de la couronne et le pape Jules III réunit, en 1550, la grande maîtrise de l’ordre à la couronne de Portugal. Les rois, à dater de ce jour, devinrent les administrateurs de l’ordre.

A la fin du Moyen Age, l’Ordre du Christ est le seul ordre ibérique qui continue à mener une mission originale inspirée de l’idéal des croisades. Il est l’élément moteur de toutes les expéditions des Portugais le long des côtes d’Afrique (Vasco de Gama était chevalier du Christ).

En 1789, l’Ordre du Christ, comme celui d’Aviz, fut réorganisé par la reine Maria qui lui donna de nouveaux statuts, en vigueur jusqu’en 1918. Il était devenu purement honorifique. Les statuts actuels datent du 24 novembre 1963 et l’ordre prend place après celui d’Aviz. Il est actuellement conservé par la république, en tant que récompense pour d’éminents services civils, et, peut être décerné à de hautes personnalités étrangères.

Il est communément admis que dans l’autorisation originelle de créer l’Ordre du Christ du Portugal, en 1319, la papauté se réservait le droit d’admettre des chevaliers ; mais il n’existe aucune trace de cette pratique à cette époque. Au cours du XVIIe siècle, Rome créa quelques  » Chevaliers du Christ « . Cependant, les rois du Portugal s’opposèrent énergiquement à cette pratique. Toutefois, en 1905, le pape Pie X créa l’Ordre Suprême de Notre Seigneur Jésus Christ, en tant que plus important ordre pontifical. Depuis Paul VI, il n’a été conféré qu’à des chefs d’états pour des raisons exceptionnelles

Le don de soi pour le Combat de Dieu

Ces mots de Saint Bernard sur les Templiers rappellent à tout Chrétien que la vie est un combat mené pour Dieu, dont l’issue est certaine, mais s’obtient à un prix qu’il faut payer avec joie : le don de nos vies.

Ils vivent sans avoir rien en propre, pas même leur volonté. Vêtus simplement et couverts de poussière, ils ont le visage brûlé des ardeurs du soleil, le regard fier et sévère : à l’approche du combat, ils s’arment de foi au dedans et de fer au dehors; leurs armes sont leur unique parure; ils s’en servent avec courage dans les plus grands des périls, sans craindre le nombre, ni la force des Barbares : toute leur confiance est dans le Dieu des armées; et en combattant pour Sa Cause, ils cherchent une victoire certaine ou une mort sainte et honorable.

O l’heureux genre de vie, dans lequel on peut attendre la mort sans crainte, la désirer avec joie, et la recevoir avec assurance!

Saint Bernard de Clairvaux De laude novae militiae (1130-1136)

La prière journalière des Templiers

La desserte de l’office du divin est exercée dans un premier temps par des prêtres autres que ceux de la communauté, puis par ceux de la communauté qui ont le titre de chanoine prêtre. Eugène III accorde aux Templiers par une bulle appelée  » Omne datum optimum « , le droit d’avoir des prêtres pour l’office divin dès 1145.

Reprenant une pratique des Juifs, les templiers observent la prière des Heures. Elle consiste en synaxes ou réunions quotidiennes ; un le matin puis à midi, une autre le soir pour achever sa journée. Dans les synaxes, le rituel est le même, c’est-à-dire des psaumes, des hymnes, des prières, des Notre Père dont  » XIII pater noster por matines de Notre Dame, XIII fois por cele dou jor si li plaist « . Réciter treize Notre Père pour la Vierge Marie, et treize autres pour le Saint du Jour si la volonté ne lui manque sinon il peut les écouter celles de ses frères.

Selon son rang auquel on appartient à savoir, la sphère des chanoines ou la sphère des convers, le repas ne se déroule pas dans le même lieu, il y a deux pièces où réfectoires pour déjeuner puis souper, notons que ceux-ci se jouxtent.

Étant donné que c’est un ordre canonial, les Templiers suivent le cursus romain, en l’occurrence un office canonial à neuf leçons, six de jours et trois de nuit, cependant la règle permet de regrouper ces leçons afin de pouvoir vaquer aux tâches communes. Le chanoine prêtre dit une messe quotidienne, les Heures restantes sont réalisées par les chanoines-diacres ou sous-diacres si ceux-ci existent dans la préceptorie.

L’office du matin et du soir est quasi similaire à la différence que le soir est ajouté un hymne à la lumière hérité d’un usage juif. Ce dernier est de mise dans le patriarcat de Constantinope cela consiste en une prière au moment de l’illumination par le feu du cierge ou du candélabre. Le martyrologe de la fin du XIIIe nous délivre les manières  » d’encenser, d’illuminer, la maison du temple « . Nous apprenons par l’intermédiaire de frère Robert la quantité de cierge nécessaire, la manière de les disposer pour les offices du soir et dominicaux. La liturgie de la lumière a une place essentielle, elle renvoie au passage des ténèbres à la vie, au Christ fils de Dieu venu délivrer le monde par sa mort et sa résurrection, cette liturgie donne à l’homme qui le respecte le salut christique. L’eulogie ou consécration de la lumière renvoie au caractère sacro-saint de l’élément qui génère et accompagne la vie selon la doctrine chrétienne médiévale. Ce martyrologe contient également les messes anniversaires des chanoines du Temple de Reims et du comte troyen Henri III le  » XVI kalendas aprilis obit comes Henri III Trecensis  » . Le fait de rendre grâce au comte Henri et Thibaut témoigne du respect des templiers à leurs bienfaiteurs mais aussi pour leurs confrères morts dans l’espérance du salut chrétien.

Spiritualité et chevalerie : paradoxe

Moine et soldat sont des termes antithétiques, leur sens en témoigne, cependant ils sont complémentaires si nous corrigeons le contenu. Comme il s’agit de chanoines vivants avec une règle, normalement ils ne peuvent combattre. À la lecture des chartes conservées aux Archives Nationales et des manuscrits de la Bibliothèque Nationale, nous pensons que les chevaliers ne sont pas des chanoines templiers, mais des templiers convers. Ainsi grâce à leur statut, ces chevaliers et ces sergents convers peuvent pratiquer à leur convenance le maniement de l’arme et les obéissances liturgiques tout en n’étant pas dans une situation illégale.

Alors est-ce que le chevalier est un chanoine ? Le chevalier ayant prononcé ses vœux cohabite avec le chanoine régulier ayant également prononcé ses vœux, mais ils vivent séparément au sein des préceptories, ils ne mangent pas ensemble, lors des admissions des postulants templiers ils se concertent dans le corps auquel ils appartiennent, soit religieux soit militaire. Ces caractéristiques énoncées dans les règles témoignent d’un état du vécu, celui de cohabitation d’entités dans une vaste familia ou famille.

Dans cette vision de la société féodale, nous pourrions représenter les templiers de la manière suivante sous forme pyramidale à savoir le commandeur ou précepteur et le chanoine-prêtre le plus titrés, viennent ensuite les sergents et les chanoines-diacres, enfin les serfs et les chanoines-sousdiacre. Nous retrouvons la société tripartite pensée par Adalbéron de Laon qui au demeurant se trouve être une réalité sociale.

La règle explique le déroulement de messes spéciales « les queles sont apeles privées por ce que li frere chapelain et li prestre et li clerc les font privéement sans les autres freres « . Les divisions existent, elles sont notées d’une manière implicite aux différents paragraphes de la règle et dans le rituel de vie. Encore eut-il fallu remettre en cause le postulat selon lequel ces templiers sont des moines soldats. Ainsi le signifiant de chaque terme s’en trouve cohérent avec l’esprit de la société féodale. Par conséquent, les taches dévolues à chaque entité se trouvent épanouies.

Publié dans : L'ordre des Templiers |le 10 mai, 2010 |1 Commentaire »

Vous pouvez laisser une réponse.

1 Commentaire Commenter.

  1. le 10 mai, 2010 à 23:21 mistral écrit:

    Bonsoir
    j’ai vu dans un reportage que certains historiens remettent en questions les croisades des templiers ,certains chercheurs affirmerai que le but principal n’etait pas de proteger la route vers la terre sainte pour les pélerins mais plutot une façade, ils aurait eu vent d’un mythique tresors, quand ils sont arrivé a jerusalem , leur appartement ce situer sur le lieu dit du temple du roi salomon et parait il que les chercheurs ont decouvert des tunnels creusé en dessous avec des indices indiquant que c’est les templiers qu’ils auraient creusé pendant la période ou ils etaient la-bas…
    j’apprends beaucoup avec ce blog, je le touve génial et apparamant il n’y a que moi…..
    bonne continuation

    Dernière publication sur Mieux Etre au Naturel : Santé en danger

Laisser un commentaire

Rackam |
Unité Dharma |
Thorgrime-le-rancunier |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Mon Chemin
| l'Islam Vrai
| Blog de l'Aumônerie Secteur...