Archive pour mars, 2010

Exaltation des Templiers

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Exaltation des Templiers

 

Avec au Coeur les cicatrices d’un passé

De Noblesse, Lumière et Courage,

Et à l’Esprit Equité et Justice,

Enracinés à la Terre

Les Yeux rivés sur la Voûte étoilée,

Par delà Passé et Eternité

Dans le Respect de toute Pensée

Défendre Faible, Veuve et Orphelin

Avec la Rage de Liberté

Telle est notre Queste du Sens et du Sacré

Publié dans:L'ordre des Templiers |on 28 mars, 2010 |Pas de commentaires »

CREDO de VALEURS

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Ce qui importe,

Ce n’est pas tant

Ni ce que nous sommes (ou je suis, ou que tu es)

Ni ces choses, usages ou droits

Qui varient ici ou là et nous changent,

Que ce qui nous différencie ordinairement

C’est Comment

Nous acceptons l’Espace créé entre nous par ces différences,

Et surtout,

Comment nous occupons et gérons

Cet espace crée entre nous,

Espace de découverte et d’amour

Que nous devons partager

Comme un territoire commun

Et que nous avons responsabilité commune

De protéger et d’embellir.

 

Publié dans:L'ordre des Templiers |on 27 mars, 2010 |Pas de commentaires »

Guillaume de Sonnac alias Willelmus de Sonayo

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Willelmus de Sonayo

vers 1200 – 11 février 1250

         Ce document présente une introduction commune à un ensemble d’études réalisées par l’association Guillaume de Sonnac. Ces études sont destinées à mieux connaître qui était ce grand maître de l’ordre du Temple, le plus ancien précepteur de la commanderie d’Auzon dont nous avons connaissance.

         Dans un premier temps nous avons établi une « Bibliographie concernant Guillaume de Sonnac » suivie d’une liste des évènements chronologiques s’étant déroulés à cette époque en Poitou, France, Angleterre et Terre Sainte puis des principales monographies publiques avec la traduction de celles non disponibles en français.

         Pour faire suite à cette première étude, comme Guillaume de Sonnac fut le 18ème grand maître des templiers de 1247 à 1250, nous examinerons ce que disent les chroniqueurs sur les templiers après la bataille de la Forbie en 1245 jusqu’à la mort de Guillaume de Sonnac près de Mansourah en 1250. Cette étude est intitulée « Guillaume de Sonnac chez les chroniqueurs ». Le nom de Guillaume de Sonnac n’est cité que deux fois par les chroniqueurs, une fois chez Joinville sous le nom de « Guillaumes de Sonnac » et une fois chez Matthieu Paris sous le nom de « Willelmus de Senay ». Toutes les autres citations emploient des périphrases comme « le maître du Temple… »

         L’étude de la vie de Guillaume de Sonnac se heurte à deux difficultés principales:

                   La première concerne le nom même de notre templier. Celui-ci est erroné en français. Il n’apparait sous la forme SONNAC que dans le livre de Jehans de Joinville : « Livre des saintes paroles et des bons faiz nostre roy saint Looys » dont nous ne possédons  plus le manuscrit original. Cette erreur a entrainé une incertitude sur l’origine du grand maître,   le suffixe en AC faisant penser au sud de la France. Nous étudierons l’ensemble des fausses pistes avancées pour l’origine de Guillaume de Sonnac dans une étude intitulée “Origine du nom de Guillaume de Sonnac et fausses pistes sur le lieu de sa naissance”. C’est ainsi que les historiens ont pensé que Guillaume de Sonnac était originaire de Sonnac sur l’Hers dans l’Aude Languedoc; ou de Sonnac dans le Lot Quercy. Une famille du Rouergue le revendique également parmi ses ancêtres sous le nom de Saunhac et lui a attribué ses armes.

                   La seconde réside dans le très faible nombre de manuscrits qui citent notre homme suite à la destruction massive des documents concernant les templiers. Nous en avons recensé 17 présentés dans l’étude “Manuscrits de référence citant Guillaume de Sonnac”. A partir de ces différents documents nos établissons que son vrai nom est plutôt Wilhelm de Sonay, d’où l’emploi de son nom latin comme titre de cette introduction.

         Avant d’aller plus loin, il fallait retrouver la véritable origine de Guillaume de Sonnac. Pour déterminer cette origine nous avons réalisé deux études:

                   Une première a consisté à rechercher tous les fiefs possibles en France ayant les noms de SONAY ou approchant ( Sonnay, Sonai, Sonnai, Saunay, Saunai ou Saunais ). L’étude s’intitule: « SONAY comme fief » et recherche autant que possible les origines latines du nom.

                   Une seconde en recherchant toutes les personnes ayant porté le nom de « de SONAY » ou approchant ( de Sonnay, de Sonai, de Sonnai, de Saunay, de Saunai ou de Saunais ). Elle s’intitule « Les familles DE SONAY ».

         En conclusion de ces deux études il semble que Guillaume de Sonnac soit vraisemblablement originaire d’une famille du Bas Poitou anoblie sous Foulque V et installée au château de Sonnay près de Chinon en Touraine. Ceci pourrait expliquer la vocation de Guillaume de Sonnac puisque Foulque V fut ami du fondateur des templiers Hugues de Payens puis roi de Jérusalem. On comprend aussi pourquoi Guillaume de Sonnac fut proche des Plantagenets,  Foulque V étant père de Geoffroy Plantagenet et beau père d’Henry II qui de surcroit fit de Chinon sa forteresse royale sur le continent.

         Les principaux indices qui plaident en faveur de cette hypothèse sont les suivants:

-  Hugo de Nissun qui se dit consanguin de Guillaume de Sonnac est originaire de Fontenay le Comte (Nizeau) en Vendée.

-  Le château de Sonnay est le seul qui porte presque le même nom en latin que notre homme: « de SONNAYO ».

-  Le précepteur de Fretay et de Chastre en Touraine de 1236 à 1246 s’appelait Savaricus de Sonayo.

-  Au XII et XIIIème siècles, les « DE SONAY » sont concentrés en Touraine et Bas-Poitou.

         Ces études seront suivies de quelques autres concernant « Les lieux fréquentés par Guillaume de Sonnac », « Les personnages côtoyés par Guillaume de Sonnac », « Les légendes autour de Guillaume de Sonnac », cette dernière étude incluant les théories ésotériques qui font de Guillaume de Sonnac un des membres de l’organisation secrète de l’ordre compte tenu de son origine prétendue du pays Cathare et également à cause du fait qu’il a éloigné Roncelin de Fos des dangers de la guerre en Terre Sainte, ce même Roncelin ayant été accusé par Geoffroy de Gonneville précepteur de Poitou et Aquitaine lors du procès à Chinon pour avoir introduit des principes pervers dans l’ordre.

         Dans l’état actuel de nos connaissances, voici la monographie que nous proposons pour décrire la vie de Willelmus de Sonayo:

         Selon plusieurs indices mais contrairement à ce qui est communément admis, il serait né vers 1200 d’une famille originaire du Bas-Poitou anoblie par Foulque V et installée au château de Sonnay, proche de la forteresse royale de Chinon  tenue par Jean sans Terre et Isabelle d’Angoulême souverains de l’immense empire Plantagenêt hérité d’Henry II et d’Aliénor d’Aquitaine, alors au sommet de son expansion. Si l’on retient cette hypothèse, il est alors probable que Willelm de Sonay a été reçu templier en l’importante commanderie de l’Ile Bouchard qui venait d’essaimer en créant la commanderie des Moulins en 1214 (année de la bataille de Bouvines,  du traité de Chinon et du rattachement officiel du Poitou à la France qui ne sera effectif qu’en 1224).

         Selon Münster et Laurent Dailliez les règles 544 à 549 concerneraient la réception dans l’ordre de Guillaume de Sonay qui aurait été reçu par simonie (c’est à dire l’achat de son entrée dans l’ordre). Cette thèse est réfutée car les coupables se sont accusés devant maître Armand de Périgord (1232 ? – 1244) à Césarée. Ce ne pouvait donc être Guillaume qui ne « fit le passage qu’en 1247 ». Il devait donc s’agir de Renaud de Vichiers commandeur d’Acre entre 1240 et 1242 et Maître de l’ordre entre 1250 et 1252 comme successeur de Guillaume de Sonnac.

         Toujours selon Laurent Dailliez il portait d’azur à la croix alésée d’or (manuscrit décrivant la commanderie de Cahors Dom Malvesin 1700). Les armes actuellement attribuées par la tradition sont celles de la famille du Rouergue des « de Saunhac » (or au lion rampant de sable, couronné, lampassé et armé de gueules, accompagné de douze carreaux aussi de gueules posés en orle) origine que nous contestons.

         Le 8 janvier 1224 il est recteur de la commanderie d’Auzon et, malgré son jeune age, est choisi pour ses qualités de négociateur par Gérard de Breies précepteur d’Aquitaine afin de le représenter lors d’un litige opposant le précepteur de Sainte-Gemme proche de Maillezais en Vendée à l’abbé de Montierneuf à Poitiers.

         C’est en 1223 que Geoffroy II dit La Grand-Dent fils de Geoffroy Ier de Lusignan et d’Eustachie Chabot que la légende appellera Mélusine épousa Clémence de Châtellerault fille d’Hugues III vicomte de Châtellerault et d’Eustachie de Mauléon. Dès l’année suivante, tous les deux héritent de la vicomté de Châtellerault pour Clémence et des châteaux de Mervent et de Vouvant pour Geoffroy, lieu d’où une partie de la famille de Guillaume pourrait être originaire. De plus, le cartulaire de Mauléon contient trois actes de donations de Geoffroy II de Lusignan aux Templiers. C’est dire les liens qui devaient unir le précepteur d’Auzon et les vicomtes de Châtellerault. 

         En 1228 une seconde sentence où Willelm de Sonay représente Gérard de Breies est rendue. Elle concerne également des taxes sur les grains entre la maison templière de Poitiers siège de la préceptorie d’Aquitaine et l’abbaye du Pin près de Béruges. Willelm de Sonay est alors précepteur de la commanderie d’Auzon.

         Le 11 février 1229 Frédéric II Hohenstauffen récupère par la négociation (traité de Jaffa), Jérusalem,  Nazareth et Bethléem

         En 1236 (25 mars) certainement pour satisfaire à l’usage suite au déclin des Plantagenêts, Willelm se fait alors appeler Guillaume. Il assiste à la remise des biens du clerc Willelm de Cerizay avec l’accord de son seigneur Guillaume de la Forêt sur Sèvre à la commanderie de Mauléon dans les Deux Sèvres. Guillaume de Sonay est alors précepteur d’Aquitaine succédant ainsi à Gérard de Breies. Il est décrit comme un homme vénérable et aimé. Les blasons représentés sur les murs de la commanderie d’Ozon nous font penser qu’il a pu être remplacé à Auzon par Renaud de Vichiers. La longue complicité de ces deux hauts responsables templiers date peut être de cette époque.

         En 1239, Jean IV évêque de Poitiers atteste de la concession de la maison de Velaudon appartenant à la commanderie d’Auzon à Étienne de Saint-Cyr prètre. Le signataire est Guillaume de Sonay précepteur des maisons du Temple en Aquitaine.

         En 1240 Renaud de Vichiers devient commandeur d’Acre puis maître de France en 1242.

         Après son mariage avec Jeanne de Toulouse en 1241, le 5 janvier 1242, Alphonse comte apanagiste d’Aquitaine et de Poitou et frère du roi de France Louis IX convoque l’ensemble de la noblesse poitevine à Chinon. Ceci équivaut à une déclaration de guerre compte tenu de l’insulte publique faite en 1241 par Hugues X de Lusignan comte de la Marche et sa femme (depuis 1220) Isabelle d’Angoulème auparavant épouse de Jean sans Terre et ex-reine d’Angleterre. Guillaume, en tant que précepteur d’Aquitaine et originaire du lieu a pu être invité à cette manifestation.

         4 mai 1242 Louis IX entre dans Poitiers avec 30 000 hommes. On ne sait pas si ce fut la première rencontre de Guillaume et de Louis IX mais c’est probable bien que Guillaume ait surement hésité à le rencontrer compte tenu de ses relations avec Hugues X et Isabelle comme nous le verrons plus loin.

         En 1242, Guillaume de Sonay accorde la concession d’une maison de Cognac appartenant à la commanderie de Château-Bernard près de Cognac à Helie Gerbert soldat. Il est toujours maître d’Aquitaine à cette date.

         En 1243, Guillaume envoie un messager, frère Thomas, à Henry III pour essayer d’obtenir des droits de douane sur le port de Bordeaux en compensation de dommages de guerre subis par quelques commanderies du Sud Ouest.

         18 octobre 1244, la nouvelle du désastre de la Forbie (près de Gaza), l’emprisonnement (ou la mort réelle) du maître de l’ordre Armand de Périgord, le martyr des 312 chevaliers templiers et des 324 turcopoles capturés et la perte de Jérusalem ont certainement fortement affecté Guillaume. Ne connaissant pas le sort d’Armand de Périgord, l’ordre est alors dirigé par le vice maître Guillaume de Roquefort. Cette même année Louis IX tombe très gravement malade et fait le vœux de se croiser. Les commanderies templières et hospitalières d’Occident font tout leur possible pour envoyer argent et renforts en Orient, ce dont elles sont remerciées par le pape. Avec le 13ème concile général œcuménique de Lyon en juin 1245 Innocent IV appelle à la croisade. Il est donc probable que Guillaume ait aidé Alphonse de Poitiers à préparer activement la septième croisade, Renaud de Vichiers alors maître de France s’occupant pour sa part de négocier la location de navires à Marseille.

         Le 2 juin 1246, Isabelle d’Angoulème, sur son lit de mort à Fontevraud où elle sera inhumée, adresse une supplique à Louis IX concernant ses enfants successeurs du comté de la Marche. Cette supplique est confiée à 5 hommes de confiance dont notre Guillaume toujours précepteur d’Aquitaine à cette date contrairement aux affirmations de Laurent Dailliez qui le dit maître de l’ordre (Grand Maître) dès 1245.

         En 1246 Armand de Périgord meurt en captivité (ou du moins sa mort devient officielle), les négociations en vue de sa libération n’ayant pas abouti. Richard de Bures est nommé Grand Commandeur donc chargé de la nomination du maître de l’ordre.

         En 1247 les Carismiens (Iraniens) qui avaient envahi la Terre Sainte et pris Jérusalem, après avoir été chassés par les Tartares (Mongols), sous la protection du sultan d’Egypte  Al-Malik as-sâlih Najm ad-Dîn Ayyûb (1207-1249), sont définitivement battus et chassés de Terre Sainte.

         Guillaume accède à la maîtrise de l’ordre en 1247 logiquement élu par le chapitre général réuni à Château Pèlerin. En mai 1247 Guillaume II Longue-Épée comte de Salisbury (1212-1250) petit fils d’Henry II se croise avec Geoffroy de Lucy que nous retrouverons à la bataille de Mansourah aux cotés de Guillaume. C’est cette même année le 13 octobre que Guillaume fait parvenir avec le maître des hospitaliers Guillaume de Châteauneuf un messager templier à

Henry III, roi d’Angleterre, portant un vase de cristal contenant du sang du Christ. L’authenticité de cette relique est attestée par une lettre du patriarche de Jérusalem Robert. Guillaume désirait certainement, par ce geste, inciter Henry III à accorder plus de soutiens à la croisade. Henry III porta personnellement, en procession le saint sang de Saint Paul à Westminster.

         Guillaume a peut être assisté à la chute de Tibériade, du mont Tabor, de Belvoir et d’Ascalon toujours en 1247. Selon les termes du traité de reddition de Louis IX à la fin de la septième croisade, les possessions franques avant les combats se composaient de Jaffa, Arsur, Césarée, Château Pèlerin, Haïfa, Caymont, Nazareth, Saphed, Beaufort, Tyr, Le Toron et Sidon.

         Pâques 1248 Jehan de Joinville quitte son château pour la septième croisade dont il sera le principal chroniqueur.

         Le 12 juin 1248, Louis IX se croise et reçoit les insignes de la croisade à l’abbaye de Saint-Denis. Le 25 (ou 28) aout, il s’embarque à Aigues-Mortes avec une flotte de 1500 navires pour rejoindre Limassol à Chypre. La reine Marguerite de Provence, Robert d’Artois, sa femme et Charles d’Anjou les frères du roi, Jean de Joinville biographe du roi et Renaud de Vichiers en tant que Maréchal de l’ordre sont parmi les partants. Le roi est accueilli le 28 septembre 1248 par Henri Ier de Lusignan (les premiers navires étant arrivés depuis le 17).

         Vers octobre 1248 (selon Röhricht) Guillaume et le Maréchal Hugo de Jury écrivent alors à Louis IX en relâche à Chypre que le sultan d’Egypte Al-Malik as-sâlih Najm ad-Dîn Ayyûb qui menaçait Jaffa et Césarée était prêt à négocier la paix avec les croisés et leur avait envoyé un émir. Des bruits dans l’entourage de Louis IX laissent entendre que Guillaume était lui même à l’origine de la négociation. Louis IX n’étant pas disposé à reculer, reproche vertement à Guillaume sa décision et lui interdit formellement de donner suite au projet.

         Selon les gestes des chiprois (mais ce document tardif comporte beaucoup de fautes) Guillaume aurait appareillé d’Acre peu de temps après l’arrivée du roi, avec des renforts, afin d’assister au conseil royal qui décida d’hiverner à Chypre. Guillaume et les hospitaliers étaient favorables à un débarquement à Acre mais ce n’était pas l’avis d’Henri I de Lusignan qui menaça de ne pas se joindre à la croisade s’il n’était pas envisagé un débarquement en Egypte. Selon ces mêmes gestes des chiprois, après les fêtes pascales, Louis IX envoya la reine Marguerite de Provence à Acre puis à Château Pèlerin, chez les templiers, pour y accoucher en sécurité. Le bébé du nom de Jean ne survécut pas; il se peut que la reine ait été escortée par Guillaume de Sonay.

         En décembre 1248, pendant la maîtrise de Guillaume, Ferdinand III aidé par les templiers qui tentèrent un stratagème inédit prend Séville après 16 mois de siège.

         Le 6 avril 1249, un messager du maître de l’ordre Guillaume de Sonay, frère  Jacques de Turrisellis négocie avec le doge de Venise, Jacob Teupolum une indemnité à verser aux marchands vénitiens en compensation des dommages qu’ils avaient eu suite à la prise de la ville de Senj (Croatie).

         Un premier essai d’appareillage depuis Limassol en février échoue suite à des difficultés avec la location des navires.

         Le 12 mai 1249, Guillaume signe une reconnaissance de dette à Limassol Chypre chez le notaire G. Vecchio pour une somme empruntée à des banquiers vénitiens (10 000 besans syriens soit 3750 livres tournois) d’ordre et pour compte de la comtesse Yolande de Bourbon dont le mari venait de décéder à Chypre pendant le séjour des troupes de la septième croisade. Cette transaction était faite avec la caution de Louis IX et à sa demande. Le même jour a lieu un grand conseil templier sous la tente du précepteur de la terre de Jérusalem avec Guillaume de Sonay Maître de l’ordre, Renaud de Vichiers Maréchal, Etienne de Haute Tour précepteur de la Terre, Jacques de Montognoso précepteur d’Uspri, Ferrand l’Espagnol précepteur d’Antioche, Geoffroy de Mural précepteur militaire et Amaury Jaures drapier. Le conseil reçoit en mains propre la somme à remettre à Yolande de Bourbon. Le lendemain 13 mai la flotte embarque pour Damiette mais la tempête la disperse. Le tiers de la flotte arrive au large de Damiette le 4 juin, débarquement le 5,  mort d’Hugues X de Lusignan (le mari d’Isabelle d’Angoulème) puis prise de la ville désertée le 6 sans combat. Malgré ce qui en est dit, il n’est pas certain que Guillaume ait participé à la prise de la ville mais il a pu être présent à l’entrée solennelle du 12 juin ou eut lieu la consécration de la cathédrale-mosquée à Marie. Un conseil royal suivit la prise de Damiette pour décider si l’on attaquerait Alexandrie ou directement le Caire (appelé Babylone à l’époque).

         Après la prise de Damiette, Guillaume écrit à son ami Robert Sanford précepteur d’Angleterre pour lui relater la prise de la ville. Henry III avait en effet interdit à Robert Sanford de quitter l’Angleterre dès 1243. Guillaume reçoit des biens dans Damiette pour le Temple.

         Alors qu’il était à Damiette, Guillaume ordonne à Roncelin de Fos de rejoindre l’Espagne pour y être commandeur à la place de frère Palayo. La dure règle des templiers est particulièrement respectée par Guillaume lors du séjour à Damiette contrairement au relâchement général des troupes croisées et ce même après l’intervention de la reine Marguerite de Provence. Des exemples de sa sévérité sont cités dans la règle catalane.

         Juillet 1249, Guillaume Longue-Epée arrive en renfort avec le contingent anglais. Après plusieurs exploits vers Alexandrie et la prise d’une riche caravane, il se brouille avec le bouillant comte d’Artois, il quitte alors Damiette pour se réfugier à Acre chez les templiers et les hospitaliers.  

         Guillaume fait lui aussi le voyage à Acre puisque le 1 octobre 1249 on le retrouve à Acre dans la maison communale des Génois où il signe le reçu concernant le remboursement des sommes prêtées à Yolande de Bourbon. Il assiste impuissant à 28 jours de combat naval entre Pisans et Génois au large de Saint Jean d’Acre. Guillaume, aidé des hospitaliers convainquirent Jean d’Ibelin, seigneur d’Arsuf d’accepter la charge de gouverneur d’Acre que lui offrait Henry I de Lusignan. Il réussit à imposer la paix aux belligérants.

         Mort du sultan Najm ad-Dîn Ayyûb le 23 novembre 1249 des suites d’une gangrène. Les sarrasins essayèrent de cacher cette mort qui fut apprise assez rapidement par les croisés. Le commandement des armées est confié à l’émir Fakr ed-din

         Louis IX rappelle à Damiette Guillaume de Sonay et Guillaume Longue-Epée qui assistent alors à l’arrivée des renforts accompagnant Alphonse de Poitiers. Un conseil royal se range derrière l’avis de Robert d’Artois qui exigeait l’attaque immédiate du Caire sans prendre Alexandrie. Le 23 ou 27 novembre 1249, c’est le départ pour le Caire via Mansourah. Premier campement à Fariskour.

         Le 7 décembre 1249 bataille de Sharmesah entre les templiers et l’avant garde sarrazine. Le contingent templier est commandé par le maréchal Renaud de Vichiers. Il y eut 600 morts coté sarrasin. Il n’est pas dit si Guillaume a participé aux combat. Le 13 décembre arrivée à Baramoun.

         21 décembre 1249, arrivée devant Mansourah mais du mauvais coté du canal d’Aschmoun, comme en 1221. L’armée sarrasine est sur la rive opposée avec des engins lançant le feu grégeois (chats-châteaux). Au prix d’efforts inefficaces, Louis IX tenta de traverser en construisant une chaussée sous le feu ennemi.

         Le 23 décembre 1250 sévère attaque des sarrasins qui perdent de nombreux combattants. Le 25 décembre, les templiers prêtent main forte à Joinville pour sauver Pierre d’Avalon et son frère attaqués pendant le repas de Noël. Les escarmouches se font de plus en plus nombreuses.

         Le 8 février 1250 avant l’aube, l’avant garde des croisés dont le contingent templier est commandé par Guillaume passent au gué de Salman avec beaucoup de difficultés le bras du Nil guidée par un traitre bédouin converti et surtout grassement récompensé. Le détachement templier tue alors l’émir Fakr ed-din surpris à la sortie de son bain. Une vive dispute oppose alors Robert d’Artois partisan d’attaquer la ville de suite et Guillaume soutenu par Guillaume II Longue-Epée, commandant du détachement anglais, qui préféraient attendre la traversé du reste de l’armée comme l’avait exigé le roi Louis IX et remettre en service les balistes ennemis pour protéger les positions franques. A noter que pour Joinville l’altercation a lieu avant l’attaque de Mansourah et pour Matthieu Paris après avoir traversé une première fois la ville de Mansourah. Les templiers ne peuvent laisser Robert attaquer seul et entrent dans la ville fortifiée. Après un moment de panique, les Sarrasins, encouragés par la résistance de la garde Baharite mameluk du sultan commandée par Bibars-Bendocdar, se ressaisissent et massacrent la quasi totalité des chevaliers qui étaient imprudemment entrés dont Robert d’Artois (au combat pour Joinville, noyé en s’enfuyant pour Matthieu Paris), Guillaume Longue-Epée et 280 templiers. Seulement trois templiers réussissent à s’enfuir par le fleuve dont notre Guillaume qui perdit un œil dans ce combat.

         Le soir même, bien que blessé, Guillaume aide Joinville à empêcher un groupe de sarrasins de voler la tente que les templiers avaient assigné à Joinville. Le lendemain, il entreprend de fortifier les défenses en utilisant le bois des machines de guerre prises aux sarrasins.

         Le 11 février 1250 l’ensemble des croisés survivants résistent lors d’une bataille acharnée près de la rivière Bahr al-Saghîr sur le lieu même où l’émir Fakr-Eddin avait trouvé la mort. Guillaume reçoit une flèche dans son œil resté valide et expire peu après. Renaud de Vichiers le remplacera très vite à la tête de l’ordre.

        

         Cette biographie montre combien nous sommes loin des légendes cathares ou ésotériques prêtées à Guillaume de Sonnac. Au contraire, nous voyons un attachement constant aux Plantagenets, aux Lusignan et à leur descendance.

         La mort héroïque de Guillaume de Sonay que Matthieu Paris, pourtant avare de compliments à l’égard des templiers, qualifiait de « vir quidem discretus et circumspectus, in negotiis quoque bellicis paritus et expertus - homme discret et circonspect, autant qu’habile et expérimenté dans les affaires de la guerre», fut cité 60 ans après par Jacques de Molay lors du procès comme un acte susceptible d’illustrer la grandeur et l’exemplarité de l’ordre.

         Voici donc la vie d’un héros qui, par ses qualités humaines, a accédé à la plus haute distinction de l’ordre des templiers. Même si beaucoup de projets se sont écroulés autour de lui (celui de l’empire Plantagenet ou la septième croisade), il a réussi ce qu’il avait toujours désiré, mourir en chevalier et en martyr pour son Dieu, en Terre Sainte.

http://www.guillaumedesonnac.com/introduction_aux_etudes_sur_guillaume_de_sonnac_046.htm

Publié dans:L'ordre des Templiers |on 27 mars, 2010 |Pas de commentaires »

Reflexions de Chevaliers Templiers

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Le sens de l’honneur nous dit sois juste. Fais ce que tu dois pour te comporter comme un juste. Ne laisse pas passer une injustice, interviens. Force la porte de quelqu’un si tu entends des cris derrière cette porte. Vérifie ce qui se passe et ne regarde pas si c’est nuisible à ta santé, nuisible à ta carrière ni si tu risques ta vie. Alors que la respectabilité que nous enseignent le monde profane et l’école, c’est tout à fait autre chose que l’on appelle pourtant l’honneur. La respectabilité consiste à être habité par la question que vont dire les voisins, que pense-t-on de moi, que pense-t-on de moi en haut lieu, de quoi ai-je l’air ? Ces gens qui sont hantés par le souci de la respectabilité sont à plaindre et ceux-là ne peuvent pas devenir des nôtres.

1/ Tu croiras à tous les enseignements de l’Eglise et tu observeras ses commandements.

2/ Tu protègeras l’Eglise.

3/ Tu défendras tous les faibles.

4/ Tu aimeras le pays où tu es né.

5/ Tu ne fuiras jamais devant l’ennemi.

6/ Tu combattras les infidèles avec acharnement.

7/ Tu rempliras tes devoirs féodaux, à condition qu’ils ne soient pas contraires à la loi divine.

8/ Tu ne mentiras jamais et tu seras fidèle à ta parole.

9/ Tu seras libéral et généreux.

10/ Tu seras toujours le champion du droit et du bien contre l’injustice et le mal.

 

« Au nom de Dieu, de Saint Michel et de Saint Georges, je te fais chevalier. Sois vaillant loyal et généreux. »

Un chevalier ne vit pas pour vivre riche et avoir de l argent si tel est ton dessein tu n’en est pas digne!

Publié dans:L'ordre des Templiers |on 14 mars, 2010 |Pas de commentaires »

Le vrai Templier Balian d’Ibelin

Le vrai Balian d’Ibelin

Balian d'Ibelin 

Balian d’Ibelin (dessin de Steph’)

 Balian d’Ibelin est né en Terre Saine et n’a jamais connu la France. Il est le troisième fils légitime de Balian d’Ibelin dit le Vieux (décédé vers 1750) qui fut connétable de Jaffa et d’Helvis de Ramlah.
La date de naissance de Balian d’Ibelin le Jeune nous est inconnu. Par contre, nous savons qu’il est mort en 1193.
Marié, en 1177,  à Marie Comnène (1154-1217), fille du duc de Chypre, Jean de Comnène et veuve du roi Amaury Ier, il eut plusieurs enfants dont Jean d’Ibelin (décédé en 1236) qui fut seigneur de Beyrouth et d’Arsur, connétable et bailli du Royaume de Jérusalem, et bailli de Chypre ainsi que Philippe d’Ibelin (décédé en 1227) qui eut la charge de régent de Chypre.

Politiquement proches de Raymond III de Tripoli, seigneur de Tibériade,  Balian et son frère Baudouin (Hugues, le frère aîné, est décédé en 1170) se rangèrent à ses côtés afin qu’il obtienne la régence lors de la minorité du jeune roi Baudouin IV qui n’avait alors que 13 ans.
En 1177, plus précisément le 24 septembre, c’est la célèbre bataille de Montgisard qui fut une victoire face à Saladin. Le jeune Baudouin IV seulement âgé de 16 ans entre dans la légende ; le roi lépreux a choisi de mourir au combat plutôt que dans un lit ! En 1180, un accord fut trouvé entre Saladin et Baudouin ; une paix précaire mise à mal par les brigandages de Renaud de Châtillon et la problématique succession prévue par Baudouin lui-même.

Balian d’Ibelin soutint Raymond III de Tripoli contre Guy de Lusignan (époux de Sibylle et beau-père de Baudouin V dit Baudouinet), en 1183. Ce dernier ne devait pas devenir régent ou roi. Mais Baudouinet décéda, vraisem-blablement empoisonné. Peut-être est-ce par Tripoli qui voulait le trône de Jérusalem ? Est-ce à celui qui a volé l’amour de son frère Baudouin qu‘il en veut (car c‘est bien Baudouin et non Balian qui avait un faible pour Sibylle)… ou est-ce au compère de Renaud de Châtillon, guère en bons termes avec la famille de son épouse : les Comnène… Guy de Lusignan deviendra tout de même roi. La pauvre paix entre Chrétiens et Musulmans s’affaiblit de plus en plus. Heureusement pour lui qu’Onfroy IV de Toron déclina le trône en sa faveur.
Alors que son frère, Baudouin, préféra s’exiler à Antioche, Balian rendit hommage au nouveau roi.
Mais il fut un roi médiocre et se retrouva vite face ) face avec Saladin excédé par le comportement de brigand de Renaud de Châtillon. En 1187, ce fut la bataille d’Hattin à laquelle l’armée franque fut anéantie. Cette bataille fut une hécatombe qui coûta la vie à 30.000 hommes (Chrétiens et Musulmans).
 Guy de Lusignan eut la vie sauve car il était roi ; Renaud de Châtillon fut égorgé des mains de Saladin. Quand à Balian, il put s’échapper du champs de bataille (son frère Baudouin n’a pas bouger de sa retraite). Les Templers et les Hospitaliers survivants, environ 300, furent amenés à Damas et furent décapités. Les Turcopoles (soldats turcs ou musulman à la solde des Francs) sont massacrés sans pitié. “Harki – Turcopoles…” l’Histoire n’est qu’un éternel recommencement !

Pire, peut-être, fut la perte de la relique de la  Sainte Croix. La Palestine passe petit à petit aux mains de Saladin et deux mois et demi après la sombre défaite,le 20 septembre 1187, Saladin entame le siège de Jérusalem. C’est Balian d’Ibelin qui organise la défense de la Cité Sainte. Il a réussi à levée 6000 hommes. Seuls 4 chevaliers sont restés à Jérusalem, au début de la campagne.
Echappé d’Hattin, Balian se réfugia à Tyr, comme le firent la plus part des chevaliers battus par Saladin. Son épouse étant restée dans la ville Sainte, il demanda à Saladin l’autorisation d’aller la chercher ; il promit d’entrer dans Jérusalem sans arme et de n’y passer qu’une seule nuit. Mais, vu son rang (le chroniqueur Ibn al Athir dit que son rang était  à peu près  égal à celui d’un roi),  les habitants de Jérusalem le supplièrent de prendre la tête de la défense de la ville. Balian, ne sachant que choisir : la parole donnée à Saladin ou son devoir de militaire, décida de s’en remettre à son ennemi qui accepta qu’il s’occupe de la défense de la cité. Bon prince, Saladin envoya une escorte qui conduisit Marie Comnène à Tyr .
Mais quelles sont les chances de Balian d’Ibelin de sauver Jérusalem ? Minces… Bien que les murailles soient épaisses et les Francs bien décidés à sauver leurs biens, Balian a très peu d’atouts en main : pas assez de défenseurs expérimentés, inamitié des chrétiens orientaux, orthodoxes ou jacobites, tous favorables à Saladin.
Les Francs se battirent avec courage mais 9 jours après le début du siège, les sapeurs de Saladin pratiquaient une brèche au nord de l’enceinte, non loin de celle percée par les premiers francs en 1099 !
Conscient de ne pouvoir sauver la population par les armes, Balian d’Ibelin dut accepter de capituler et d’ouvrir les portes de la Ville Sainte. Les Francs, moyennant rançon, eurent la vie sauve : 10 dinars pour les hommes, 5 pour les femmes et 1 pour les enfants. Balian d’Ibelin parvint à négocier pour les pauvres. Saladin accepta que 7000 d’entre eux soient libérés pour 30.000 dinars. De demande en demande, ils finirent par tous partir.
Balian perdit une à une toutes ses terres mais il put vivre avec sa famille à Tripoli. Après avoir continuer de soutenir Guy de Lusignan, il se plaça dans le camp opposé, celui de Corrado de Montferrat « al Markich », avec lequel il maria sa belle fille Isabelle (fille d’Amaury Ier et sœur de Sybille). Après la mort de Corrado et le remariage d’Isabelle avec Henri II de Champagne, Balian devint le conseiller de celui-ci.
En 1192, il aida Richard Cœur de Lion à négocier avec Saladin mettant ainsi un terme à la troisième croisade.
Balian d’Ibelin mourut en 1193, la même année que Saladin.

 

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Publié dans:L'ordre des Templiers |on 12 mars, 2010 |1 Commentaire »

LA REGLE DU TEMPLE

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LA REGLE DU TEMPLE

REGULA PAUPERUM COMMILITONUM CHRISTI TEMPLIQUE SALOMONICI.

 

ANNO DOMINI MCXXVIII

 

 REGULA TEMPLARIORUM.

(LABBE Concil. X, 923.) CONCILIUM TRECENSE.

REGULA PAUPERUM COMMILITONUM CHRISTI TEMPLIQUE SALOMONICI.

PROLOGUS.

Omnibus in primis sermo noster dirigitur, quicumque proprias voluntates sequi contemnunt, et summo ac vero regi militare animi puritate cupiunt, ut obedientiae armaturam praeclaram assumere, intentissima cura implendo praeoptent, et perseverando impleant. Hortamur itaque, qui usque nunc militiam saecularem, in qua Christus non fuit causa, sed solo humano favore amplexati estis, quatenus horum unitati, quos Dominus ex massa perditionis elegit, et ad defensionem sanctae Ecclesiae gratuita pietate composuit, vos sociandos perenniter festinetis. Ante omnia autem, quicunque es, o Christi miles, tam sanctam conversationem eligens, te circa professionem tuam oportet puram adhibere diligentiam, ac firmam perseverantiam; quae a Deo tam digna, sancta et sublimis esse dignoscitur, ut si pure et perseveranter observetur, inter militantes, qui pro Christo animas suas dederunt, sortem obtinere mereberis. In ipsa namque refloruit jam et reluxit ordo militaris, qui despecto justitiae zelo, non pauperes aut Ecclesias defensare, quod suum erat, sed rapere, spoliare, interficere contendebant. Bene igitur nobiscum agitur, quibus Dominus et salvator noster Jesus Christus amicos suos a civitate sancta in continuum Franciae et Burgundiae direxit, qui pro nostra salute veraeque fidei propagatione non cessant animas suas hostiam Deo placentem offerre. Nos ergo cum omni gratulatione ac fraterna pietate, precibusque magistri Hugonis, in quo praedicta militia sumpsit exordium, cum Spiritu sancto intimante, ex diversis Ultramontanae provinciae mansionibus in solemnitate sancti Hilarii anno 1128, ab incarnato Dei Filio, ab inchoatione praedictae militiae nono ad Trecas, Deo duce, in unum convenientes, modum et observantiam equestris ordinis per singula capitula ex ore ipsius magistri Hugonis audire meruimus, ac juxta notitiam exiguitatis nostrae scientiae, quod nobis videbatur absurdum, omneque quod in praesenti concilio nequivit esse nobis memorabiliter relatum ac computatum, non levitate, sed consulte, providentiae et discretioni venerabilis Patris nostri Honorii, ac inclyti patriarchae Hierosolymitani Stephani, fertilitate ac necessitate non ignari orientalis religionis [ f. regionis], nec non [0859A] pauperum commilitonum Christi, consilio communis capituli unanimiter commendavimus. Sane autem prorsus licet nostri dictaminis auctoritatem permaximus numerus religiosorum Patrum, qui in illo concilio divina

admonitione convenerunt, commendat; non debemus silenter transire, quibus videntibus, et veras sententias proferentibus, ego Joannes Machaelensis praesentis paginae, jussu concilii ac venerabilis abbatis Claraevallensis

S. Bernardum intellige., cui creditum ac debitum hoc erat, humilis scriba esse divina gratia merui.

Nomina Patrum residentium in concilio Trecensi.

Primus quidem resedit Matthaeus Albanensis episcopus, Dei gratia sanctae Romanae Ecclesiae legatus, deinde Rainaldus archiepiscopus Remensis, tertius Henricus archiepiscopus Senonensis, dehinc coepiscopi eorum, Ranckedus Carnotensis episcopus, Goflenus Suessionum episcopus, episcopus Parisiensis, episcopus Trecensis, praesul Aurelianensis, episcopus Antisiodorensis, episcopus Meldensis, episcopus Catalaunensis, episcopus Laudunensis, episcopus Belvacensis, abbas Vezeliacensis, qui non multo post factus est Lugdunensis archiepiscopus, ac sanctae Romanae Ecclesiae legatus; abbas Cisterciensis, abbas Pontiniacensis, abbas Trium Fontium, abbas sancti Dionysii de Remis, abbas sancti Stephani de Divione, abbas Moles . . . . [Molismensis]; supra nominatus abbas Bernardus Claraevallensis non defuit, cujus sententiam prescripti libera voce collaudabant. Fuerunt autem et magister Albericus Remensis, et magister Fulgerius, ac complures alii, quos longum esset enumerare. Caeterum vero de non litteratis idoneum nobis videtur ut testes amatores veritatis adducantur in medium. Comes Theobaudus, comesque Nivernensis, ac Andreas de Bandinento, intentissima cura quod erat optimum scrutantes, quod eis videbatur absurdum temperantes, in concilio sic assistebant. Ipse vero magister militiae, Hugo nomine, revera non defuit, et quosdam de fratribus suis secum habuit, verbi gratia, fratrem Godefridum, fratrem Rorallum, fratrem Gaufridum Bisol, fratrem Paganum de Monte Desiderii, Archembaudum de Sancto Amano. Iste vero magister Hugo cum suis discipulis modum et observantiam exiguae inchoationis sui militaris ordinis, qui ab illo qui dicit: Ego principium, qui et loquor vobis (Joan. VIII), sumpsit exordium, juxta memoriae suae notitiam supra nominatis Patribus intimavit. Placuit itaque concilio, ut consilium ibi lima et consideratione divinarum Scripturarum diligenter examinatum, tamen cum providentia papae Romanorum ac patriarchae Hierosolymitarum, nec non etiam assensu capituli pauperum commilitonum Templi, quod est in Jerusalem, scripto commendaretur, ne oblivioni traderetur, et inenodabiliter servaretur ut recto cursu ad suum conditorem, cujus dulcedo tam mel superat, ut ei comparatum velut

absynthium sit amarissimum, pervenire digne mereantur, praestante cui militant, et militare queant per infinita saeculorum saecula. Amen.

INCIPIT REGULA PAUPERUM COMMILITONUM SANCTAE CIVITATIS.

I.— Qualiter divinum officium audiant.

Vos quidem propriis voluntatibus abrenuntiantes, atque alii pro animarum salute vobiscum ad terminum cum equis et armis summo regi militantes, matutinas, et omne servitium integrum, secundum canonicam iustitutionem, ac regularium doctorum sanctae civitatis consuetudinem, pio ac puro affectu audire universaliter studeatis. Idcirco vobis, venerabiles fratres, maxime debetur, quia praesentis vitae luce despecta, contemptoque vestrorum corporum cruciatu, saevientem mundum pro Dei amore vilescere perenniter promisistis; divino cibo refecti ac satiati, et dominicis praeceptis eruditi et firmati, post mysterii divini consummationem nullus pavescat ad pugnam, sed paratus sit ad coronam.

II.— Quot orationes Dominicas, si Dei servitium audire nequiverint, dicant.

Caeterum, si aliquis frater negotio orientalis [0860C] Christianitatis forte remotus (quod saepius evenisse non dubitamus) pro tali absentia Dei servitium non audierit: pro matutinis, tredecim orationes Dominicas; ac pro singulis horis, septem; sed pro vesperis, novem dicere collaudamus, ac libera voce unanimiter affirmamus. Isti etenim in salutifero labore ita directi, non possunt accurrere hora competenti ad divinum officium. Sed, si fieri potest, horae constitutae non praetereant ante institutum debitum.

III.— Quid agendum pro fratribus defunctis.

Quando vero quilibet fratrum remanentium, morti, quae nulli parcit, impendit quod est impossibile auferri: capellanis ac clericis vobiscum ad terminum charitative summo sacerdoti servientibus, creditum officium et missam solemniter pro ejus anima Christo animi puritate jubemus offerre, fratres autem ibi astantes, et in orationibus pro fratris defuncti salute pernoctantes, centum orationes Dominicas usque ad

diem septimum pro fratre defuncto persolvant; ab illo die quo eis obitus fratris denuntiatus fuerit, usque ad praedictum diem, centenarius numerus perfectionis integritatem cum fraterna observatione habeat. Adhuc nempe divina ac misericordi charitate deprecamur, atque pastorali auctoritate jubemus, ut quotidie, sicuti fratri in vicibus dabatur et debetur, ita quod est necessarium sustentationi hujus vitae, in cibo et potu tantum, cuidam pauperi donec ad quadragesimum diem impendatur. Omnes enim alias oblationes, quas in morte fratrum, et in Paschali solemnitate, caeterisque solennitatibus, Domino, pauperum commilitonum Christi spontanea paupertas indiscrete reddere consueverat, omnino prohibemus.

IV.— Capellani victum et vestitum tantum habeant.

Alias vero oblationes, et omnia eleemosynarum genera, quoquo modo fiant, capellanis, vel aliis ad tempus manentibus, unitati communis capituli reddere pervigili cura praecipimus. Servitores itaque ecclesiae victum et amictum, secundum auctoritatem tantum habeant, et nihil amplius habere praesumant, nisi magistri sponte charitative dederint.

V.— De militibus defunctis qui sunt ad terminum.

Sunt namque milites in domo Dei, templique Salomonis, ad terminum misericorditer nobiscum degentes. Unde ineffabili miseratione vos rogamus, deprecamur, et ad ultimum obnixe jubemus, ut si interim tremenda potestas ad ultimum diem aliquem perduxerit, divino amore, ac fraterna pietate, septem dies sustentationis, pro anima ejus, quidam pauper habeat.

VI.— Ut nullus frater remanens oblationem faciat.

Decrevimus, ut superius dictum est, quod nullus fratrum remanentium aliam oblationem agere praesumat: sed die noctuque mundo corde in sua professione maneat, ut sapientissimo prophetarum in hoc se aequipollere valeat: Calicem salutaris accipiam (Psal. CXV), et in morte mea mortem Domini imitabor: quia sicut Christus pro me animam suam posuit, ita et ego pro fratribus animam ponere sum paratus. Ecce competentem oblationem: ecce hostiam viventem Deoque placentem.

VII.— De immoderata statione.

Quod autem auribus nostris verissimus testis insonuit, videlicet immoderata statione et sine mensura stando divinum officium vos audire:

ita fieri non praecipimus, imo vituperamus: sed finito psalmo Venite exsultemus Domino, cum invitatorio et hymno, omnes sedere tam fortes quam debiles, propter scandalum evitandum, nos jubemus. Vobis vero residentibus, unoquoque psalmo finito, in recitatione Gloria Patri, de sedibus vestris ad altaria supplicando, ob reverentiam sanctae Trinitatis ibi nominatae, surgere, et debilibus inclinare demonstramus. Sic etiam in recitatione evangelii, et ad Te Deum laudamus, et per totas laudes, donec finito Benedicamus Domino, stare ascribimus, et eamdem regulam in matutinis sanctae Mariae teneri jubemus.

VIII.— De refectione conventus.

In uno quidem palatio, sed melius dicitur refectorio, communiter vos cibum accipere credimus, ubi, quando aliquid necessarium fuerit, pro signorum ignorantia, leniter ac privatim quaerere oportet. Sic omni tempore quae vobis necessaria sunt cum omni humilitate et subjectione reverentiae petite ad mensam, cum Apostolus dicat: Panem tuum cum silentio manduca (II Thess. III). Et Psalmista vos animare debet, dicens: Posui ori meo custodiam, id est apud me deliberavi, ut non delinquerem in lingua (Psal. XXXVIII), id est, custodiebam os meum ne male loquerer.

IX.— De lectione.

In prandio et coena semper sit sancta lectio recitata. Si Dominum diligimus, salutifera ejus verba atque praecepta intentissima aure desiderare debemus. Lector autem lectionum vobis indicat silentium.

X.— De carnis refectione.

In hebdomada namque, nisi Natalis dies Domini, vel Pascha, vel festum sanctae Mariae, aut Omnium Sanctorum evenerit, vobis ter refectio carnis sufficiat: quia assueta carnis comestio intelligitur honorosa [ f. onerosa] corruptio corporum. Si vero in die Martis tale jejunium evenerit, ut esus carnium retrahatur, in crastino abundanter vobis impendatur. Die autem Dominico omnibus militibus remanentibus, nec non capellanis, duo fercula in honorem sanctae resurrectionis bonum et idoneum indubitanter videtur. Alii autem, videlicet armigeri et clientes, uno contenti, cum gratiarum actione permaneant.

XI.— Qualiter manducare milites debeant.

Duos et duos manducare generaliter oportet, ut solerter unus de altero provideat, ne asperitas vitae, vel furtiva abstinentia in omni prandio intermisceatur. Hoc autem juste judicamus, ut unusquisque miles aut frater aequalem et aequipollentem vini mensuram per se solus habeat.

XII.— Ut aliis diebus duo aut tria leguminum fercula sufficiant.

Aliis nam diebus, videlicet secunda et quarta feria, necnon et Sabbato, duo aut tria leguminum vel aliorum ciborum fercula, aut, ut ita dicam, cocta pulmentaria, omnibus sufficere credimus; et ita teneri jubemus, ut forte qui ex uno non potuerit edere, ex alio reficiatur.

XIII.— Quo cibo sexta feria reficere oportet.

Sexta autem feria cibum quadragesimalem ob reverentiam passionis omni congregationi, remota infirmorum imbecillitate, semel sufficere a festo Omnium Sanctorum usque in Pascha, nisi natalis dies Domini vel festum sanctae Mariae aut apostolorum evenerit, collaudamus. Alio vero tempore, nisi generale jejunium evenerit, bis reficiantur.

XIV.— Post refectionem semper gratias referant.

Post prandium vero et coenam semper in ecclesiae, si prope est, vel si ita non est, in eodem loco, summo procuratori nostro, qui est Christus, gratias, ut decet, cum humiliato corde referre inenodabiliter praecipimus; famulis aut pauperibus fragmenta, panibus tamen integris reservatis, distribuere fraterna charitate debent et jubentur.

XV.— Ut decimus panis semper eleemosynario detur.

Licet paupertatis praemium, quod est regnum coelorum, pauperibus procul dubio debeatur, vobis tamen, quos Christiana fides de illis indubitanter fatetur, decimum totius panis quotidie eleemosynario vestro dare jubemus.

XVI.— Ut collatio sit in arbitrio magistri.

Cum vero sol orientalem regionem deserit, et ad Ibernam [ f. Iberiam] descendit, audito signo, ut est ejusdem regionis consuetudo, omnes ad completas oportet incedere vos, ac prius generalem collationem sumere peroptamus. Hanc autem collationem in dispositione et arbitrio magistri ponimus, ut quando voluerit de aqua, et quando jubebit misericorditer ex

vino temperato competenter recipiatur. Verum hoc non ad nimiam satietatem oportet et in luxu fieri, sed parcius, quia apostatare etiam sapientes videmus.

XVII.— Ut finitis completis silentium teneatur.

Finitis itaque completis ad stratum ire oportet. Fratribus igitur a completoriis exeuntibus nulla sit denuo licentia loqui in publico, nisi necessitate cogente; armigero autem suo quae dicturus est, leniter dicat. Est vero forsitan ut in tali intervallo vobis de completorio exeuntibus, maxima necessitate cogente, de militari negotio, aut de statu domus nostrae, quia dies ad hoc vobis sufficere non creditur, cum quadam fratrum parte ipsum magistrum, vel illum cui domus dominium post magistrum est debitum, oporteat loqui. Hoc autem ita fieri jubemus, et ideo quia scriptum est: In multiloquio non effugies peccatum (Prov. X), et alibi: Mors et vita in manibus linguae (Prov. XVIII). In illo colloquio scurrilitates et verba otiosa ac risum moventia omnino prohibemus, et vobis ad lectulum euntibus Dominicam orationem, si aliquis quid stultum est locutus, cum humilitate et puritatis devotione dicere jubemus.

XVIII.— Ut fatigati ad matutinas non surgant.

Fatigatos nempe milites non ita, ut vobis est manifestum, surgere ad matutinas collaudamus; sed assensu magistri, vel illius cui creditum fuerit a magistro, eos quiescere, et tredecim orationes constitutas sic cantare, ut mens ipsorum voci concordet, juxta illud Prophetae; Psallite Domino sapienter (Psal. XLVIII); et illud: In conspectu angelorum, psallam tibi (Psalm. CXXXVII): vos unanimes collaudamus. Hoc autem in arbitrio magistri semper consistere debet.

XIX.— Ut communitas victus inter fratres servetur.

Legitur in divina pagina: Dividebatur singulis, prout cuique opus erat (Act. II). Ideo non dicimus, ut sit personarum acceptio sed infirmitatum debet esse consideratio. Ubi autem qui minus indiget, agat Deo gratias, et non contristetur; qui vero indiget humiliet se pro infirmitate, non extollatur pro misericordia, et ita omnia membra erunt in pace. Hoc autem prohibemus, ut nulli immoderatam abstinentiam amplecti liceat, sed communem vitam instanter teneant.

XX.— De qualitate et modo vestimenti.

Vestimenta autem unius coloris semper esse jubemus, verbi gratia alba, vel nigra, vel, ut ita dicam, burella. Omnibus autem militibus professis in hieme et in aestate, si fieri potest, alba vestimenta concedimus, ut qui tenebrosam vitam postposuerint, per liquidam et albam suo conditori se reconciliari agnoscant. Quid albedo, nisi integra castitas? Castitas securitas mentis, sanitas corporis est. Nisi enim unusquisque miles castus perseveraverit, ad perpetuam requiem venire, et Deum videre non poterit; testante apostolo Paulo: Pacem sectamini cum omnibus et castimoniam, sine qua nemo videbit Dominum (Hebr. XII). Sed quia hujusmodi indumentum, arrogantiae ac superfluitatis aestimatione carere debet: talia habere omnibus jubemus, ut solus leniter per se vestire et exuere, et calceare ac discalceare valeat. Procurator hujus ministerii pervigili cura hoc vitare praesumat, ne nimis longa aut nimis curta, sed mensurata ipsis utentibus, secundum uniuscujusque quantitatem, suis fratribus tribuat. Accipientes itaque nova, vetera semper reddant in praesenti, reponenda in camera, vel ubi frater, cujus est ministerium, decreverit, propter armigeros et clientes, et quandoque pro pauperibus.

XXI.— Quod famuli vestimenta alba, hoc est pallia, non habeant.

Hoc nempe, quod erat in domo Dei ac suorum militum Templi, sine discretione ac consilio communis capituli, obnixe contradicimus, et funditus quasi quoddam vitium peculiare amputare praecipimus. Habebant enim olim famuli et armigeri alba vestimenta, unde veniebant damna importabilia. Surrexerunt namque in ultramontanis partibus quidam pseudofratres, conjugati et alii, dicentes se esse de Templo, cum sint de mundo. Hi nempe tantas contumelias totque damna militari ordini acquisierunt, et clientes remanentes plurima scandala oriri inde superbiendo fecerunt. Habeant igitur assidue nigra: sed si talia non possint invenire, habeant qualia inveniri possunt in illa provincia qua degunt, aut quod vilius unius coloris comparari potest, videlicet burella.

XXII.— Quod milites remanentes tantum alba habeant.

Nulli ergo concessum est candidas chlamydes deferre, aut alba palla habere, nisi nominatis militibus Christi.

XXIII.— Ut pellibus agnorum utantur.

Decrevimus communi consilio, ut nullus frater remanens, pelles perenniter, aut pelliciam, vel aliquid tale, quod ad usum corporis pertineat, etiamque coopertorium, nisi agnorum vel arietum, habeat.

XXIV.— Ut vetusta armigeris dividantur.

Procurator vel dator pannorum omni observantia veteres semper armigeris et clientibus, et quandoque pauperibus, fideliter aequaliterque erogare intendat.

XXV.— Cupiens optima, deteriora habeat.

Si aliquis frater remanens, ex debito, aut ex motu superbiae, pulchra vel optima habere voluerit, ex tali praesumptione procul dubio vilissima merebitur.

XXVI.— Ut quantitas et qualitas vestimentorum servetur.

Quantitatem secundum corporum magnitudinem largitatemque vestimentorum observare oportet: dator pannorum sit in hoc curiosus.

XXVII.— Ut dator pannorum in primis aequalitatem servet.

Longitudinem, ut superius dictum est, cum aequali mensura, ne vel susurronum vel comminatorum [ f. eriminatorum] aliquid oculos notare praesumat, procurator fraterno intuitu consideret, et in omnibus supradictis, Dei retributionem humiliter cogitet.

XXVIII.— De superfluitate capillorum.

Omnes fratres, remanentes principaliter, ita tonsos habere capillos oportet, ut regulariter ante et retro, et ordinate, considerare possint; et in barba, et in grennionibus eadem regula indeclinabiliter observetur, ne superfluitas, aut facetiae vitium denotetur.

XXIX.— De rostris et laqueis.

De rostris et laqueis manifestum est esse gentilitium. Et cum abominabile hoc omnibus agnoscatur, prohibemus et contradicimus, ut aliquis ea non habeat, imo prorsus careat. Aliis autem ad tempus

famulantibus, rostra, et laquea, et capillorum superfluitatem, et vestium immoderatam longitudinem, habere non permittimus, sed omnino contradicimus. Servientibus enim summo conditori munditia interius exteriusque valde necessaria, eo ipso attestante, qui ait: Estote mundi, quia ego mundus sum.

XXX.— De numero equorum et armigerorum.

Unicuique vestrorum militum tres equos licet habere, quia domus Dei templique Salomonis eximia paupertas amplius non permittit impraesentiarum augere, nisi cum magistri licentia.

XXXI.— Nullus armigerum gratis servientem feriat.

Solum autem armigerum singulis militibus eadem causa concedimus. Sed si gratis et charitative ille armiger cuiquam militi fuerit, non licet ei cum verberare, nec etiam qualibet culpa pereutere.

XXXII.— Qualiter ad tempus remanentes recipiantur.

Omnibus militibus servire Jesu Christo animi puritate in eadem domo ad terminum cupientibus, equos in tali negotio quotidiano idoneos, et arma, et quidquid ei necessarium fuerit, emere fideliter jubemus. Deinde vero, ex utraque parte aequaliter servata, bonum et utile appreciari equos judicavimus. Habeatur itaque pretium in scripto, ne tradatur oblivioni: et quidquid militi, vel ejus equis, vel armigero, erit necessarium, adjunctis et ferris equorum secundum facultatem domus, ex eadem domo fraterna charitate impendatur. Si vero interim equos suos miles aliquo eventu in hoc servitio amiserit, magister, prout facultas domus hoc exigit, alios administrabit. Adveniente autem termino repatriandi, medietatem pretii ipse miles divino amore concedat, alteram ex communi fratrum, si ei placet, recipiat.

XXXIII.— Quod nullus juxta propriam voluntatem incedat.

Convenit his nempe militibus, qui nihil sibi Christo charius existimant, propter servitium, secundum quod professi, et propter gloriam summae beatitudinis, vel metum gehennae, ut obedientiam indesinenter magistro teneant. Tenenda est itaque, ut mox, ubi aliquid imperatum a magistro fuerit, vel ab illo cui magister mandatum dederit, sine mora, ac si divinitus imperetur, moram pati nesciant in faciendo De talibus enim ipsa Veritas dicit: Ab auditu auris obedivit mihi (Psal. XVII).

XXXIV.— Si licet ire per villam sine jussu magistri.

Ergo hospitales milites propriam voluntatem relinquentes, et alios ad terminum servientes, deprecamur, et firmiter eis jubemus, ut sine magistri licentia, vel cui creditum hoc fuerit, in villam ire non praesumant, praeterquam noctu ad sepulcrum, et ad stationes quae intra muros sanctae civitatis continentur.

XXXV.— Si licet eum ambulare solum.

Hi vero ita ambulantes, non sine custode, id est milite aut fratre remanente, nec in die nec in nocte iter inchoare audeant. In exercitu namque postquam hospitati fuerint, nullus miles, vel armiger, aut alius, per atria aliorum militum causa videndi, vel cum aliquo loquendi, sine jussu, ut dictum est superius, incedat. Itaque consilio affirmamus, ut in tali domo ordinata a Deo, nullus secundum proprietatem militet aut quiescat: sed secundum magistri imperium totus sic incumbat, ut, illam Domini sententiam imitari valeat, qua dicit: Non veni facere voluntatem meam, sed ejus qui me misit (Joan. V).

XXXVI.— Ut nullus nominatim quod ei necessarium erit quaerat.

Hanc proprie consuetudinem inter caetera ascribere jubemus, et cum omni consideratione ob quaerendi vitium teneri praecipimus. Nullus igitur frater remanens, assignanter et nominatim equum aut equitaturam, vel arma quaerere debet. Quomodo ergo? Si vero ejus infirmitas, aut equorum suorum debilitas, vel armorum suorum gravitas, tali esse agnoscitur, ut sic incedere sit damnum commune, veniat magistro, vel cui est debitum ministerium post magistrum, et causam vera fide et pura ei demonstret; inde namque in dispositione magistri, vel post eum procuratoris, res se habeat.

XXXVII.— De frenis et calcaribus.

Nolumus ut omnino aurum vel argentum, quae sunt divitiae peculiares, in frenis et pectoralibus, nec calcaribus, vel in strevis, unquam appareant, nec alicui fratri remanenti emere liceat. Si vero charitative talia vetera instrumenta data fuerint, aurum vel argentum taliter coloretur, ne splendidus color vel decor caeteris arrogantia videatur. Si nova data fuerint, magister de talibus quod voluerit faciat.

XXXVIII.— Tegimen in hastis et clypeis non habeatur.

Tegimen autem in clypeis et hastis, et furellis in lanceis, non habeatur, quia hoc non proficuum, imo damnum nobis intelligitur.

XXXIX.— De licentia magistri.

Licet magistro cuiquam dare equos, vel arma, vel quamlibet rem cuilibet dare.

XL.— De mala et sacco.

Sacculus et mala cum firmatura non conceduntur; sic exponentur, ne habeant absque magistri licentia, vel cui creduntur domus post eum negotia. In hoc praesenti capitulo procuratores et per diversas provincias degentes non continentur, nec ipse magister intelligitur.

XLI.— De legatione litterarum.

Nullatenus cuiquam fratrum liceat a parentibus suis, neque a quoquam hominum, nec sibi invicem, accipere vel dare, sine jussu magistri vel procuratoris. Postquam licentiam frater habuerit, in praesentia magistri, si ei placet, legantur. Si vero et a parentibus ei quidquam directum fuerit, non praesumat suscipere illud, nisi prius indicatum fuerit magistro. In hoc autem capitulo magister et domus procuratores non continentur.

XLII.— De fabulatione propriarum culparum.

Cum omne verbum otiosum generare agnoscatur peccatum, quid ipsi jactantes de propriis culpis ante districtum judicem dicturi sunt? Ostendit certe propheta, si a bonis eloquiis propter taciturnitatem debet interdum faceri, quanto magis a malis verbis propter poenam peccati debet cessari. Vetamus igitur et audacter contradicimus, ne aliquis frater remanens, ut melius dicam, stultitias, quas in saeculo in militari negotio tam enormiter egit, et carnis delectationes miserrimarum mulierum, cum fratre suo, vel alio aliquo, vel de alio commemorare audeat; et, si forte referentem aliquem talia audierit, obmutescere faciat, vel quantocius poterit cito pede obedientiae inde discedat, et olei venditori aurem cordis non praebeat.

XLIII.— De quaestu et acceptione.

Verum enimvero si aliqua res sine quaestu cuilibet [0868A] fratri data gratis fuerit, deferat magistro vel dapifero; si vero aliter suus amicus vel parens dare nisi ad opus suum noluerit, hoc prorsus non recipiat, donec licentiam a magistro suo habeat. At cui res data fuerit, non pigeat illi, si alteri datur, imo pro certo sciat, quia si inde irascitur contra Deum agit. In hac autem praedicta regula ministratores non continentur, quibus specialiter hoc ministerium debetur et conceditur de mala et sacco.

XLIV.— De manducariis equorum.

Utilis res est cunctis, hoc praeceptum a nobis constitutum ut indeclinabiliter amodo teneatur. Nullus autem frater facere praesumat manducaria linea vel lanea, idcirco principaliter facta; nec habeat ulla, excepto profinello.

XLV.— Ut cambiare vel quaerere nullus audeat,

Nunc aliquid restat, ut nullus praesumat cambiare sua, frater cum fratre, sine licentia magistri; et aliquid quaerere, nisi frater fratri, et sit res parva, vilis, non magna.

XLVI.— Ut nullus avem cum ave capiat, nec cum capiente incedat.

Quod nullus hactenus avem cum ave accipere audeat nos communiter judicamus. Non convenit enim religioni sic cum mundanis delectationibus inhaerere, sed Domini praecepta libenter audire, orationibus frequenter incumbere, mala sua cum lacrymis vel gemitu quotidie in oratione Deo confiteri. Cum homine quidem talia operante cum accipitre, vel alia ave, nullus frater remanens hac principali causa ire praesumat.

XLVII.— Ut nullus feram arcu vel balista percutiat.

Cum omni religione ire decet, simpliciter, et sine risu, humiliter, et non multa verba, sed rationabilia loqui, et non sic clamosa in voce. Specialiter injungimus et praecipimus omni fratri professo, ne in bosco cum arcu aut balista aut jaculari audeat: nec cum illo qui hoc fecerit ideo pergat, nisi gratia eum custodiendi a perfido gentili, nec cum cane sit ausus clamare vel garrulare; nec equum suum, cupiditate accipiendi feram, pungat.

XLVIII.— Ut leo semper feriatur.

Nam est certum, quod vobis specialiter creditum est et debitum, pro fratribus vestris animas ponere, atque incredulos, qui semper Virginis Filio minitantur, de terra delere. De leone enim hoc legimus quia ipse circuit, quaerens quem devoret (I Petr. V); et manus ejus contra omnes, omniumque manus contra eum (Gen. XVI).

XLIX.— De omni re super vos quaesita judicium audite.

Novimus quidem persecutores sanctae Ecclesiae innumerabiles esse, et hos, qui contentionem non amant, incessanter crudeliusque inquietare festinant. In hoc igitur concilii sententia serena consideratione pendeat, ut si aliquis in partibus orientalis regionis, aut in quocunque alio loco, super vos rem aliquam quaesierit vobis per fideles et veri amatores judices audire judicium praecipimus; et quod justum fuerit, indeclinabiliter vobis facere praecipimus.

L.— Ut haec regula in omnibus teneatur.

Haec eadem regula, in omnibus rebus vobis immerito ablatis, perenniter jubemus ut teneatur.

LI.— Quod licet omnibus militibus professis terram et homines habere.

Divina, ut credimus, providentia a vobis in sanctis locis sumpsit exordium hoc genus novum religionis, ut videlicet religioni militiam admisceretis, et sic religio per militiam armata procedat, hostem sine culpa feriat. Jure igitur judicamus, cum milites Templi dicamini, vos ipsos, ob insigne meritum et speciale probitatis, domum, terram et homines habere, et agricolas possidere, et juste eos regere, et institutum debitum vobis specialiter debetur impendi.

LII.— Ut de male habentibus cura pervigil habeatur.

Male habentibus fratribus supra omnia adhibenda est cura pervigil, ut quasi Christo eis serviatur: ut illud Evangelicum: Infirmus fui, et visitastis me, memoriter teneatur. Hi etenim diligenter ac patienter portandi sunt, quia de talibus superna retributio indubitanter acquiritur.

LIII.— Ut infirmis necessaria semper dentur.

Procuratoribus vero infirmantium omni observantia atque pervigili cura praecipimus, ut quaecunque sustentationi diversarum infirmitatum sunt necessaria, fideliter ac diligenter juxta domus facultatem eis administrent, verbi gratia, carnem et volatilia, et caetera, donec sanitati restituantur.

LIV.— Ut alter alterum ad iram non provocet.

Praecavendum nempe non modicum est, ne aliquis aliquem commovere ad iram praesumat: quia propinquitatis et divinae fraternitatis tam pauperes quam potentes, summa clementia aequaliter astrinxit.

LV.— Quomodo fratres conjugati habeantur.

Fratres autem conjugatos hoc modo habere vobis permittimus: ut, si fraternitatis vestrae beneficium et participationem petunt, uterque suae substantiae portionem, et quidquid amplius acquisierint, unitati communis capituli post mortem concedant, et interim honestam vitam exerceant, et bonum agere fratribus studeant, sed veste candida, et chlamyde alba non incedant. Si vero maritus ante obierit, partem suam fratribus relinquat: et conjux de altera, vitae sustentamentum habeat. Hoc enim injustum consideramus, ut cum fratribus Deo castitatem promittentibus fratres hujusmodi in una eademque domo maneant.

LVI.— Ut amplius sorores non habeantur.

Sorores quidem amplius periculosum est coadunare, quia antiquus hostis femineo consortio complures expulit a recto tramite paradisi. Itaque, fratres charissimi, ut integritatis flos inter vos semper appareat, hac consuetudine amodo uti non licet.

LVII.— Ut fratres Templi cum excommunicatis non participent.

Hoc, fratres, valde cavendum atque timendum est, ne aliquis ex Christi militibus homini excommunicato nominatim ac publice, aliquo modo se jungere, aut res suas accipere praesumat, ne anathema maranatha similiter fiat. Si vero interdictus tantum fuerit, cum eo participationem habere, et rem suam caritative accipere, non immerito licebit.

LVIII.— Qualiter milites saeculares recipiantur.

Si quis miles ex massa perditionis, vel alter saecularis, saeculo volens renuntiare, vestram communionem et vitam velit eligere, non ei statim assentiantur, sed juxta illud Pauli, probate spiritus si ex Deo sunt, et sic ei ingressus concedatur. Legatur igitur regula in ejus praesentia: et si ipse praeceptis expositae Regulae diligenter obtemperaverit, tunc si magistro et fratribus eum recipere placuerit, convocatis fratribus desiderium et petitionem suam cunctis animi puritate patefaciat. Deinde vero terminus probationis in consideratione et providentia magistri, secundum honestatem vitae potentis, omnino pendeat.

LIX.— Ut omnes fratres ad secretum consilium non vocentur.

Non semper omnes fratres ad consilium convocare jubemus: sed quod idoneos et consilio providos magister cognoverit. Cum autem de majoribus tractare voluerit, ut est dare communem terram, vel de ipso ordine disceptare, aut fratrem recipere; tunc omnem congregationem, si magistro placet, convocare est competens; auditoque communis capituli consilio, quod melius et utilius magister consideraverit, illud agatur.

LX.— Quod cum silentio orare debeant.

Orare fratres, prout animi et corporis affectus postulaverit, stando vel sedendo, tamen summa cum reverentia, simpliciter, et non clamose, ut unus alium non conturbet, communi consilio jus bemus

LXI.— Ut fidem servientium accipiant.

Agnovimus nempe complures ex diversis provinciis, tam clientes, quam armigeros, pro animarum salute animo ferventi ad terminum cupientes in domo nostra mancipari. Utile est autem, ut fidem eorum accipiatis, ne forte veteranus hostis in Dei servitio aliquid furtive vel indecenter eis intimet, vel a bono proposito repente exterminet.

LXII.— Ut pueri, quandiu sunt parvi, non accipiantur inter fratres Templi.

Quamvis regula sanctorum Patrum pueros in congregatione permittat habere, nos de talibus non collaudamus vos unquam onerare. Qui vero filium suum, vel propinquum, in militari religione perenniter

dare voluerit, usque ad annos, quibus viriliter armata manu possit inimicos Christi de terra sancta delere, eum nutriat; dehinc secundum regulam in medio fratrum pater vel parentes eum statuant, et suam petitionem cunctis patefaciant. Melius est enim in pueritia non vovere, quam, posteaquam vir factus fuerit, enormiter retrahere.

LXIII.— Ut senes semper venerentur.

Senes autem pia consideratione secundum virium imbecillitatem supportare ac diligenter honorare oportet: et nullatenus in his quae corporis sunt necessaria districte teneantur, salva tamen auctoritate Regulae.

LXIV.— De fratribus qui per diversas provincias proficiscuntur.

Fratres vero qui per diversas provincias diriguntur, Regulam, in quantum vires expetunt, servare in cibo et potu et caeteris studeant, et irreprehensibiliter vivant, ut ab his qui foris sunt bonum testimonium habeant, religionis propositum nec verbo nec actu polluant, sed maxime omnibus, quibus se conjunxerint, sapientiae et bonorum operum exemplum et condimentum praebeant. Apud quem hospitari decreverint, fama optima sit decoratus: et, si fieri potest, domus hospitis in illa nocte non careat lumine, ne tenebrosus hostis occisionem, quod absit! inferat. Ubi autem milites non excommunicatos congregari audierint, illuc pergere, non considerantes tam temporalem utilitatem quam aeternam animarum illorum salutem, dicimus. Illis autem fratribus in ultramarinis partibus spe subvectionis ita directis, hac conventione eos qui militari ordini se jungere perenniter voluerint recipere collaudamus: ut in praesentia episcopi illius provinciae uterque conveniat, et voluntatem petentis praesul audiat. Audita itaque petitione, mittat eum frater ad magistrum et ad fratres qui sunt in Templo quod est in Jerusalem, et si vita ejus est honesta talique consortio digna, misericorditer suscipiatur, si magistro et fratribus bonum videtur. Si vero interim obierit, pro labore et fatigatione, quasi uni ex fratribus, totum beneficium et fraternitas pauperum et commilitonum Christi ei impendatur.

XV.— Ut victus aequaliter omnibus distribuatur.

Illud quoque congrue et rationabiliter manutenendum censemus, ut omnibus fratribus remanentibus victus secundum loci facultatem aequaliter tribuatur: non enim est utilis personarum acceptio, sed infirmitatum necessaria est consideratio.

LXVI.— Ut milites Templi decimas habeant.

Credimus namque relictis affluentibus divitiis vos spontaneae paupertati esse subjectos, unde decimas vobis communi vita viventibus juste habere hoc modo demonstravimus. Si Episcopus Ecclesiae, cui decima juste debetur, vobis charitative eam dare voluerit, assensu communis capituli de illis decimis quas tunc Ecclesia possidere videtur vobis tribuere debet. Si autem laicus quilibet adhuc illam vel ex patrimonio suo damnabiliter amplectitur, et seipsum in hoc valde redarguens, vobis eamdem reliquerit, ad nutum ejus qui praeest tantum, sine consensu capituli id agere potest.

LXVII.— De levibus et gravibus culpis.

Si aliquis frater loquendo, vel militando, aut aliter,aliquid leve deliquerit, ipse ultro delictum suum satisfaciendo magistro ostendat. De levibus, si consuetudinem non habeant, levem poenitentiam habeat. Si vero eo tacente per aliquem alium culpa cognita fuerit, majori et evidentiori subjaceat disciplinae et emendationi. Si autem grave erit delictum, retrahatur a familiaritate fratrum, nec cum illis simul in eadem mensa edat, sed solus refectionem sumat. Dispensationi et judicio magistri totum incumbat, ut salvus in judicii die permaneat.

LXVIII.— Qua culpa frater non amplius recipiatur.

Ante omnia providendum est ne quis frater potens aut impotens, fortis aut debilis, volens se exaltare et paulatim superbire, ac culpam suam defendere indisciplinatus maneat: sed, si emendare noluerit, ei districtior correptio accedat. Quod si piis admonitionibus, et fusis pro eo orationibus, emendare noluerit, sed in superbia magis ac magis se erexerit, tunc, secundum Apostolum, de pio eradicetur grege: Auferte malum ex vobis (I Cor. V); necesse est ut a societate fratrum fidelium ovis morbida removeatur. Caeterum magister, qui baculum et virgam manu tenere debet (baculum videlicet, quo aliorum virium imbecillitates sustentet, virgam quoque qua vitia delinquentium zelo rectitudinis feriat), consilio patriarchae et spiritali consideratione id agere studeat, ne, ut ait beatus Maximus, aut solutior lenitas cohibentiam peccantis, aut immoderata severitas a lapsu non revocet delinquentem.

LXIX.— Ut a Paschali solemnitate usque ad festum Omnium Sanctorum unam camisiam lineam tantum sumere habeat.

Interea, pro nimio ardore orientalis regionis, misericorditer consideramus, ut a Paschali festivitate usque ad Omnium Sanctorum solemnitatem unicuique una camisia linea tantum, non ex debito, sed sola gratia detur, illi dico qui ea uti voluerit: alio autem tempore generaliter omnes camisias laneas habeant.

LXX.— Quot et quales panni in lecto sint necessarii.

Singulorum quidem, non aliter, per singula lecta dormientium dormire, nisi permaxima causa vel necessitas evenerit, communi consilio collaudamus. Lectualia vel lectisternia moderata dispensatione magistri unusquisque habeat: credimus enim potius saccum, culcitram, et coopertorium unicuique sufficere. Qui vero ex his uno carebit, carpitam habeat, et in omni tempore tegmine lineo, id est veluso, frui bene licebit: vestiti autem camisiis dormiant, et cum femoralibus semper dormiant. Dormientibus itaque fratribus, jugiter usque mane nunquam desit lucerna.

LXXI.— De vitanda murmuratione.

Aemulationes, invidias, livorem, murmur, susurrationes, detractiones, divina admonitione, vitare, et quasi quamdam pestem fugere, vobis praecipimus. Studeat igitur unusquisque vigilante animo, ne fratrem suum culpet aut reprehendat, sed illud Apostoli studiose secum animadvertat: Ne sis criminator, nec susurro in populo (Levit. XIX). Cum autem fratrem liquido aliquid peccasse agnoverit, pacifice et fraterna pietate, juxta Domini praeceptum, inter se et illum solum corripiat: et, si eum non audierit, alium fratrem adhibeat: sed si utrumque contempserit, in conventu publice objurgetur coram omnibus. Magnae enim caecitatis sunt, qui aliis detrahunt; et nimiae infelicitatis sunt, qui se a livore minime custodiunt: unde in antiquam versuti hostis nequitiam demerguntur.

LXXII.— Ut omnium mulierum fugiantur oscula.

Periculosum esse credimus omni religioso vultum mulierum nimis attendere, et ideo nec viduam, nec virginem, nec matrem, nec sororem, nec amitam, nec ullam aliam feminam aliquis frater osculari praesumat. Fugiat ergo feminea oscula Christi militia, per quae solent

homines saepe periclitari; ut pura conscientia et secura vita in conspectu Domini perenniter valeat conversari.

Publié dans:L'ordre des Templiers |on 7 mars, 2010 |2 Commentaires »

DÉCRET DU CONCILE DE VIENNE1 (1311)

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DÉCRET DU CONCILE DE VIENNE1 (1311)

Parmi les soucis qui chargent nos épaules, nous nous préoccupons sans cesse de pouvoir

amener ceux qui errent dans la voie de la Vérité et de les gagner à Dieu avec l’aide de sa grâce :

voilà ce que nous recherchons avec passion, ce à quoi nous appliquons avec soin le désir de notre

âme et ce sur quoi nous veillons avec un zèle appliqué et une application zélée. Nous ne doutons

pas que pour la réalisation d’un tel désir l’exposé de l’enseignement divin ne soit convenable et sa

fidèle prédication tout à fait opportune. Mais nous n’ignorons pas que cet enseignement s’avance

sans force et revient sans effet, s’il est présenté à des oreilles qui ignorent la langue de celui qui

parle. C’est pourquoi imitant l’exemple de celui dont nous tenons indignement la place, qui voulut

que les Apôtres destinés à évangéliser l’univers soient instruits en tous genres de langues par des

hommes catholiques ayant la connaissance des langues dont se servent les Infidèles, nous désirons

vivement que la Sainte Eglise possède en abondance des hommes qui connaissent les Infidèles eux

mêmes, puissent leur donner la formation sacrée et les agréger au Collège des Chrétiens par

l’enseignement de la foi et la réception du baptême. En conséquence pour que la connaissance de

telles langues puisse être obtenue par un enseignement efficace, avec l’approbation du saint concile,

nous décidons de créer des écoles pour les langues énumérées ci-dessous partout où il arrivera que

réside la Curie romaine, en outre dans les studia de Paris, d’Oxford, de Bologne et de Salamanque,

ordonnant que dans chacun de ces lieux se trouvent des hommes catholiques possédant une

connaissance suffisante des langues hébraïque, arabe et chaldéenne, deux pour chaque langue, qui

gouvernent ces écoles, traduisent les livres en latin, enseignent avec soin ces langues, déversent

dans leurs élèves leur connaissance de ces langues par un enseignement zélé, de telle manière que

leurs élèves formés et instruits suffisamment en ces matières puissent avec la grâce de Dieu

produire le fruit espéré et propager la foi salutaire dans les peuples infidèles. Pour le salaire et les

dépenses de ces maîtres nous voulons qu’il soit pourvu de la manière suivante : ceux qui enseignent

au siège de la Curie romaine le recevront du Siège apostolique, ceux qui enseignent dans le studium

de Paris du Roi de France, ceux qui enseignent dans les studia d’Oxford, de Bologne et de

Salamanque des prélats, monastères, chapitres, couvents et collèges exempts et non exempts et

recteurs d’église des pays respectifs, en imposant à chacun une contribution suivant ses ressources,

tous privilèges et exemptions contraires ne pouvant faire obstacle, sans que toutefois un préjudice

puisse leur être fait dans tous les autres cas.

COMMENTAIRE

Les Clémentines

Le recueil des décrétales de Clément V et des canons du concile de Vienne constitue le liber

septimus du Corpus juris canonici. La composition de ce recueil pose un certain nombre de

problèmes. Tout d’abord, il est difficile de repérer parmi les décrétales les décisions prises à coup

sûr par le concile : le cas le plus clair est représenté par la mention « sacro approbante concilio »,

mais il est probable qu’on doit y ajouter nombre d’autres décisions dépourvues de cette indication.

Comme d’autre part, on ne possède pas les actes officiels du concile, on en est réduit sur ce point à

des conjectures. En second lieu, ce recueil ne fut pas publié par Clément V lui-même. Sans doute,

ce Pape fit lire le début du recueil à un consistoire tenu en mars 1314, ce qui équivalait à une

promulgation officielle, mais le liber septimus ne devait avoir force de loi qu’après avoir été envoyé

aux Universités. Or, Clément V mourut avant cette formalité eut été faite. Elle échut donc à son

successeur Jean XXII qui remania légèrement l’oeuvre de Clément V et enfin le fit connaître aux

Universités. A travers tant de vicissitudes, il est difficile de retrouver le texte primitif des canons du

1 inséré dans les Clémentines, lib. V, tit. 1, De magistris c. 1.

1

concile et d’autre part, la première rédaction du recueil.

Le concile de Vienne

Ce concile fut convoqué par le Pape Clément V le 12 août 1308. Son ouverture d’abord fixée

au 1er octobre 1310 fut ensuite reportée au 1er octobre 1311. Ce long délai s’explique par la

nécessité de recueillir les rapports des commissions pontificales qui enquêtaient sur l’ordre du

Temple considéré en tant qu’ordre.

Ce concile se rattache étroitement au conflit de Boniface VIII et de Philippe le Bel. Il était

prévu dans le plan de Nogaret : il devait juger le Pape hérétique et simoniaque que le Roi de France

dans sa vigilance pour l’Eglise aurait au préalable arrêté. Boniface meurt, Philippe le Bel et Nogaret

continuèrent à réclamer le concile pour juger sa mémoire.

En fait, ce concile changea très vite de signification dans la pensée de ses promoteurs euxmêmes.

Tout en continuant à parler du procès de Boniface VIII, Philippe le Bel à partir de 1307

recherchant avant tout la suppression de l’ordre du Temple, et ce procès, que Clément V redoutait

par dessus tout, lui servait de moyen de chantage. On peut donc observer l’effacement progressif de

la question du procès de Boniface VIII au profit de l’affaire du Temple. La bulle de convocation

« Regnans in coelis » prévoit trois points au programme du concile : le procès de l’ordre du Temple,

la Réforme de l’Eglise et la Croisade. Le procès de Boniface VIII était nettement séparé du concile

et devait s’instruire en présence du Pape lui-même. Ce procès s’instruisit effectivement en 1309-

1310, mais très visiblement il n’était plus pour le Roi qu’un moyen de pression pour le Pape.

Finalement, un accord se conclut durant l’hiver 1310-1311. Philippe renonça officiellement à ces

accusations sous condition pour le Pape d’imposer au concile la condamnation de l’ordre du Temple.

Tout ceci explique qu’au cours du concile, il ne fut nullement question de Boniface VIII, alors qu’à

l’origine il avait été dirigé contre lui.

Un contraste existe entre la durée du concile, 8 mois et le nombre de ses sessions, 3

seulement (16 octobre 1311, 3 avril 1312 et 6 mai 1312) ; c’est que le concile travailla par

commissions, elles-mêmes divisées en sous-commissions. Autant qu’on puisse s’en rendre compte,

l’idée de nation joua un rôle dans ces travaux préliminaires. On s’aperçoit d’une double

ressemblance avec les grands conciles du XVe siècle de Bâle et de Constance.

Croisade et mission

A – Croisade

La question de la Croisade avait été inscrite au programme du concile, mais en fait elle n’y

tint que peu de place et tous les efforts tentés en ce sens aboutirent à un lamentable échec. Pourtant,

certaines conditions favorables existaient au début du XIVe siècle : les bases de Chypre et de

Rhodes, la possibilité d’une alliance avec les Mongols ; d’autre part, les nombreux mémoires qui

furent alors consacrés aux croisades par des Evêques, des Princes d’Orient, les grands maîtres des

ordres militaires, les légistes de Philippe le Bel attendaient l’emprise que cet idéal conservait sur les

esprits – mais que d’obstacles sur la route de ce projet. Tout d’abord, on peut se demander si

Philippe le Bel et Clément V croyaient sérieusement à la croisade dont ils ne cessaient de parler :

leur conduite à la suite du concile de Vienne autorise à élever ce doute. Ensuite, le Roi d’Aragon

prônait une croisade restreinte contre le royaume de Grenade ; enfin, la croisade se compliquait

d’une opération préliminaire contre l’Empire grec de Constantinople au profit de l’héritier des droits

de l’Empereur latin, qui n’était autre que le frère du Roi de France. Ajoutons à cela la politique

intéressée des villes d’Italie, dominée par le commerce, qui n’hésitaient pas à vendre aux musulmans

même des produits nécessaires à la guerre.

2

Finalement, au concile, le Pape annonça que le Roi de France allait prochainement prendre

la croix et les Evêques décidèrent la perception d’une décime pendant six années. Ces résultats

étaient illusoires. Philippe le Bel retarda d’abord sa prise de croix jusqu’au 3 juin 1313, reculant

d’autant la date de son départ qui devait se faire dans les six années à venir. D’autre part, le Pape,

montrant la plus regrettable légèreté, abandonnait au Roi pour ses besoins personnels la décime

prévue pour les quatre premières années. La mort de Philippe le Bel porta le coup définitif au projet.

Ses fils s’étaient croisés avec lui, ils parlèrent eux-aussi de préparer une croisade, perçurent des

décimes, nommèrent un capitaine général des armées de la croisade. Mais rien ne sort de tout cela.

B – Les missions

Le mouvement des missions est diamétralement opposé à celui des croisades. C’est la

conquête pacifique en face de la conquête militaire. Ce mouvement – au moins en ce qui concerne

les pays musulmans et l’Extrême Orient – est créé au XIIIe siècle. Les deux grands fondateurs

d’ordres, Saint François et Saint Dominique, eurent des pensées missionnaires. Saint François en

1219 repartit entre ses frères les premières missions musulmanes et lui-même part pour la Palestine

avec les croisés ; il assiste à la prise de Damiette par le Roi de Jérusalem Jean de Brienne et veut

compléter cette oeuvre militaire par la conversion du Sutant d’Egypte Malek-el-Kamel. Son

entrevue avec le Sultan n’eut aucun succès, il n’obtint même pas de pouvoir discuter avec les

docteurs musulmans qui se dérobèrent et fut congédié. L’accueil avait été cependant

remarquablement bienveillant du côté musulman.

Saint Dominique lui-aussi a en vue dès 1217 des missions chez les Païens et les Sarrazins et

ces premiers successeurs à la tête de l’ordre Jourdain de Saxe2, Humbert de Romans3, hériteront de

ses préoccupations. Jourdain de Saxe organise la province dominicaine de Terre Sainte et Humbert

de Romans adresse à ses religieux des appels émouvants en faveurde l’apostolat lointain.

Les deux plus grands noms du mouvement missionnaire en pays musulman furent au XIIIe

siècle le Dominicain Raymond de Pennafort4 et le tertiaire franciscain Raymond Lulle5. Ce qui fait

leur importance, c’est moins l’action apostolique directe du second – il trouva le martyre à Bougie

au terme de l’existence la plus mouventée – c’est le principe commun aux deux de la nécessité d’une

formation intellectuelle particulière pour pouvoir se consacrer aux missions, en particulier nécessité

de connaître les langues orientales. C’est ainsi que grâce à Raymond de Pennafort les Dominicains

possédèrent plusieurs collèges spéciaux où les futurs missionnaires apprenaient l’hébreu et l’arabe.

On signale de ces écoles à Tunis, et à Murcie, en terre musulmane et plus tard à Valence, à Xativa

(Catalogne) et Barcelone en terre chrétienne. Raymond Lulle se fit l’apôtre inlassable de ces écoles

de langues orientales. Il avait commencé par prêcher l’exemple. Après s’être converti è c’est-à-dire

2 Jordain, ou Jourdain de Saxe (aussi appelé Jourdan de Saxe, Gordanus, Giordanus ou Jordanus de Alamaia),

né vers 1190 et mort en 1237, diacre allemand, membre de l’ordre des Prêcheurs et maître général de ce même ordre

de 1222 à sa mort.

3 Humbert de Romans est né à Romans dans le diocèse de Vienne, vers 1194. En 1215 il est étudiant à Paris. En

1224, il entre chez les dominicains, et enseigne la théologie à l’école de l’Ordre à Lyon en 1226, avant d’en devenir

le prieur de 1236 à 1239. Il est élu provincial de la province de Rome en 1240, puis de la province de France en

1244 qu’il gouverne jusqu’en 1254, date à laquelle il est élu Maître Général de l’Ordre des Prêcheurs lors du

chapitre général de Budapest. En 1263, lors du chapitre général de Londres, il renonce à ses fonctions pour se retirer

au monastère de Valence où il décède probablement le 14 juillet 1277.

4 Raymond de Pennafort , théologien et canoniste espagnol, de l’ordre des Frères prêcheurs, né au château de

Pennafort, en Catalogne, en 1175. Il étudia à Bologne, fut archidiacre de Barcelone, puis dominicain en 1222.

Docteur en droit canonique, il fut le confesseur du pape Grégoire IX en 1230, puis fut maître général de l’ordre des

Dominicains de 1238 à 1240. Il voulut évangéliser les Maures et fonda avec saint Pierre Nolasque l’ordre de Notre-

Dame de la Merci. Revenu à Barcelone, il mourut en 1275.

5 Raymond Lulle (Ramon Llull en catalan) (né v. 1235 à Palma de Majorque – mort en 1315) était un laïc proche des

franciscains (peut-être appartint-il au Tiers Ordre des Mineurs), philosophe, poète, mystique et missionnaire catalan

du XIIIe siècle, descendant d’une famille noble catalane.

3

avoir abandonné la vie mondaine – il acheta un Sarrazin qui lui donna des leçons pendant neufs ans,

et composa un grand traité, son « ars magna » où se trouvait élaborée une nouvelle méthode de

raisonnement pour triompher des contradicteurs.

Publié dans:L'ordre des Templiers |on 3 mars, 2010 |Pas de commentaires »

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