Les Ordres de Chevalerie
Ceins ton épée sur ta cuisse, vaillant, dans le faste et l’éclat va, chevauche, pour la cause de la vérité, de la piété, de la justice.
« De nos jours, on constate un regain d’intérêt croissant pour la chevalerie, et ceci au sein de milieux très divers. Il n’est pas impossible que nos sociétés occidentales modernes, dominées entièrement par le « règne de la quantité » et soumises à l’hégémonie des marchands, parcourues de plus par des courants spiritualistes plus ou moins désordonnés et exaltés témoignant du besoin de retrouver un sens sacré à l’existance, ressentent obscurément la nostalgie de l’archétype chevaleresque: la figure d’un homme libre harmonisant l’action extérieure et la contemplation, médiateur entre la terre et le ciel. Tout à la fois enraciné dns le siècle , comme régulateur temorel et défenseur de l’ordre terrestre, et dépositaire d’une mission spirituele sacralisante de justice et de paix, le « Miles Christi » (1) médiéval incarnait en effet un idéal: celui de l’homme héroïque reflétant le visage de l’Homme-Dieu, du Christ en tant que Cosmocrator ² , prêtre et roi à la fois. (…)
Redonner un sens à l’existence temporelle sans fuir pour autant le monde dans des rêveries néo-spiritualistes, spiritualiser la matière, plutôt que de s’engluer dans l’avidité des possessions ou s’avilir dans le vertige des pulsions animales; telle pourrait être l’aspiration profonde d’une humanité qui retrouverait dans l’intériorité du coeur l’inspiration divine authentique. Celle-ci lui apprendrait de nouveau à respecter les lois de la nature dans leur bonté et à soumettre la force à la sagesse afin de rendre gloire au Créateur dans son oeuvre et de trransfigurer ainsi la vie quotidienne. N’est-ce point en effet par la Croix que l’axe horizontal terrestre peut s’ajuster sur l’axe vertical céleste ? (…) »
Gérard de Sorval
Les différents ordres de Chevalerie
L’ordre du Temple (1118)
Le Très Honorable Ordre du Bain (1399)
L’Ordre constantinien de Saint-Georges (1190)
L’Ordre de Saint Jean de Jérusalem ou Ordre souverain de Malte (1113)
L’Ordre du Saint-Sépulcre de Jérusalem (1099)
L’Ordre de Saint-Lazarre de Jérusalem (vers 1200)
L’Ordre Teutonique (1198)
Les Ordres de Calavatra (1158), d’Alcantara (1177) et de St-Jacques-de-l’épée (1170)
Le Noble Ordre de la Toison d’Or (1430)
L’Ordre de Saint Michel (1469)
L’Ordre du Saint-Esprit (1578)
L’Ordre Royal et Militaire de Saint-Louis (1693)
Ordre de Saint Benoît d’Aviz (1187)
L’Ordre du Christ du Portugal (1319)
La Légion d’Honneur
L’ORDRE DU TEMPLE
Après la prise de Jérusalem le 15 Juillet 1099 par les croisés et l’instalation des Francs en Terre Sainte, les pélerins se mirent à affluer vers le tombeau du Christ et, pour assurer la police des routes, neufs chevaliers ayant à leur tête Hugues de Payens fondèrent en 1118 l’Ordre qui prendrait le nom du Temple lorsque Baudoin, en sa qualité de roi de Jérusalem, lui assignerait une demeure dans le voisinage d’un couvent de chanoines régulier, sur l’emplacement du Temple de Salomon. Régis d’abord pr la règle de Saint Basile, ce fut au concile de Troyes, en 1128 (ou 1129), que la règle du Temple, d’inspiration cistercienne, fut proposée par saint Bernard et adoptée.
LE TRES HONORABLE ORDRE DU BAIN
. Si la pratique du bain pour la réception d’un chevalier remonte au XIe siècle, l’Ordre du Bain proprement dit ne fut créé par Henri IV d’Angleterre qu’en 1399. Il en est pour la première fois question à l’occasion du couronnement de ce roi et l’on admet généralement qu’il fut institué en mémoire de cet événement qui vit quarante-six gentilshommes » prendre le bain » avant d’être armés chevaliers.
. Le même événement se produisit en 1413 lors du couronnement du roi Henri V : on parle dans les chroniques de cinquante gentilshommes qui, avant d’être reçus chevaliers de l’Ordre du Bain, s’étaient baignés avec le roi. A la fin du XVe siècle, plusieurs cérémonies rituelles disparurent, mais la coutume resta de faire toujours un certain nombre de nouveaux chevaliers à l’occasion du couronnement du nouveau roi.
. Sous le règne de Charles Il (1660-1685), on continua à nommer des chevaliers du Bain suivant le même rituel, mais sous les règnes de Jacques 11, de Guillaume III et de la reine Anne, les circonstances politiques firent que l’Ordre tomba un peu dans l’oubli. Ce n’est qu’en 1725 qu’il fut tiré de l’obscurité par le roi Georges Ier qui lui donna un nouvel éclat. Ce monarque décida qu’il serait désormais décerné à des candidats qui auraient mérité la reconnaissance spéciale de la Couronne ou rendu des services signalés à l’Etat. Le nouvel Ordre se divisait en deux : un ordre civil récompensant le mérite et un ordre militaire réservé au souverain qui en était le grand maître et à trente-six chevaliers compagnons seulement.
. Mais la cérémonie préliminaire du bain n’exista plus et les anciennes traditions de jeûne et de veille disparurent. En 1847, la reine Victoria créa deux nouvelles divisions dans la hiérarchie de l’Ordre : les chevaliers Commandeurs et les Compagnons.
. A partir de ce moment-là, l’Ordre tendit désormais à récompenser toutes sortes de services. Ses membres, civils ou militaires, forment trois classes : grand-croix, commandeurs et compagnons. Comme tous les ordres britanniques, il est conféré avec parcimonie.
ORDRE CONSTANTINIEN DE SAINT-GEORGES
. L’empereur Constantin, après sa victoire sur Maxence le 28 octobre 312, décida de créer une légion de cinquante » croisés » chargés d’accompagner au combat le sacré » labarum » orné de la croix divine. Ce fut là l’origine de la » milice constantinienne de Saint-Georges « . L’Ordre reçut officiellement de l’empereur de Constantinople, Ange Comnène, des règles et un statut en 1190, et la règle de saint Basile lui fut imposée.
. Après la chute de Constantinople, le 24 mai 1453, les princes italiens offrirent une large hospitalité aux Comnène et aux chevaliers constantiniens. L’Ordre, tout en demeurant strictement familial, passa aux Bourbons de Naples à la mort du duc François ler Farnèse.
. Pendant les guerres de l’Empire, la dignité suprême de l’Ordre émigra un moment en Sicile, mais elle revint en 1814 dans la capitale du royaume de Naples.
. Après les traités de 1815, Marie-Louise, archiduchesse d’Autriche, ex-impératrice des Français, reçut les duchés de Parme et de Plaisance. Se fondant sur l’ancien droit des ducs de Parme et sur le fait qu’elle descendait directement de la famille des Farnèse, elle se déclara grande maîtresse de l’Ordre Constantinien, mais c’est, en fait, un nouvel ordre qu’elle fonda le 26 décembre 1816. Le roi des Deux Siciles restait grand maître du véritable Ordre Constantinien.
. En 1860, tous les biens de l’Ordre Constantinien de l’ex-royaume des Deux-Siciles étaient restitués, par décret de Garibaldi, au patrimoine national du nouvel état italien, mais l’Ordre n’était pas pour autant supprimé.
. L’Ordre est aujourd’hui la propriété dynastique de la Maison royale des Deux-Siciles. Il est destiné, comme par le passé, à la glorification de la Croix, la propagation de la Foi, la défense de l’Eglise, l’assistance hospitalière et la bienfaisance.
ORDRE DE SAINT JEAN DE JERUSALEM
. L’Ordre Souverain et Militaire de Saint-Jean de Jérusalem, plus connu sous le nom d’Ordre de Malte, a eu pour berceau l’église Sainte-Marie-Latine à Jérusalem, bâtie en 1048, et le monastère et l’hôpital édifiés sous ses murs à l’intention des chrétiens résidant dans la Ville sainte. L’église était desservie par des religieux, et l’hospice par des frères hospitaliers. A la suite de la conquête de Jérusalem, en 1099, le bienheureux Gérard Tenque sépara les hospitaliers des religieux et fonda l’Ordre de Saint-Jean-Baptiste qui fut approuvé par Pascal II en 1113. Cinq ans après, le grand maître Raymond du Puy le convertissait en un ordre religieux de chevalerie, que Calixte II confirma en 1120.
. La chute de Jérusalem en 1187 força les chevaliers de Saint-Jean à se retirer à Margat, en Phénicie, puis à Saint-Jean-d’Acre. De là, ils passent dans l’île de Chypre et, en 1309, à Rhodes dont ils se sont emparés et où ils sont restés jusqu’en 1522. Après le siège de Rhodes, les chevaliers, contraints de capituler, reçurent de l’empereur Charles Quint l’île de Malte où ils allèrent s’installer en 1530. Ils s’y maintinrent jusqu’en 1798, date à laquelle l’île fut prise par Bonaparte. Le grand maître Ferdinand de Hompesch abdiqua en 1799 et l’Ordre tenta de se mettre sous la protection de l’empereur Paul ler de Russie, mais son successeur, Alexandre Ier, refusa la grande maîtrise en 1801.
. L’Ordre se réfugia dans les villes d’Italie, mais ses biens furent confisqués presque partout. C’est la papauté qui l’empêchera de disparaître. En effet, Léon XII le transporta dans les Etats de l’Eglise en 1827; Grégoire XVI, en 1834, autorisa son installation définitive à Rome, au palais de Malte, où se trouve le grand magistère, encore aujourd’hui.
. Au XIX eme siècle, après avoir été administré par des lieutenants généraux, l’Ordre Souverain de Malte fut gouverné de nouveau par un grand maître dont le titre fut rétabli, en accord avec le Saint Siège, en 1879.
. L’Ordre est revenu à sa vocation hospitalière primitive et ses œuvres actuelles témoignent de son intense activité auprès des pauvres et des malades.
ORDRE DU SAINT SEPULCRE DE JERUSALEM
. L’Ordre du Saint-Sépulcre doit son institution à l’antique coutume d’armer des chevaliers sur le tombeau du Christ, au temps des croisades, coutume qui subsiste encore aujourd’hui. Les historiens rapportent que Godefroy de Bouillon fonda en 1099 un ordre de chanoines réguliers dont la mission était de veiller sur le Saint-Sépulcre et d’y célébrer les offices. Ces religieux furent placés en 1112 sous la règle de saint Augustin par le patriarche de Jérusalem, et confirmés comme tels dix ans après par une bulle de Calixte II.
. Dès le début du XIIe siècle, les chanoines-soldats du Saint-Sépulcre participèrent aux combats en compagnie d’un tiers-ordre composé de combattants qui portaient le nom de chevaliers. Mais c’est seulement après la perte de la Terre sainte que la dénomination d’ » Ordre du Saint-Sépulcre de Jérusalem » apparaîtra dans les textes, et notamment dans une charte qui fut, en 1549, déposée officiellement à Jérusalem, au trésor du Saint-Sépulcre.
. A la fin du XIIIe siècle, au retour de ses membres en Europe, l’Ordre comportait à la fois des chevaliers adoubés, des chanoines réguliers et des confréries de laïques qui lui étaient rattachées et facilitaient aux pèlerins le voyage de Jérusalem.
. Le pape Innocent VIII (1484-1492) réunit les chevaliers du Saint-Sépulcre aux Hospitaliers de Saint-Jean, comme étant de mêmes vœux et règles, alors que ceux-ci étaient à Rhodes; mais dès 1496 Alexandre VI (Borgia) les sépara de nouveau, en transportant au Saint-Siège le pouvoir de conférer cet ordre de chevalerie et déclara que ce pouvoir serait délégué au vicaire général, gardien du Saint-Sépulcre, et qu’il pourrait conférer cet Ordre aux pèlerins et voyageurs de Terre sainte. Depuis 1847, l’Ordre est devenu un ordre équestre pontifical sans vrai rapport avec les anciens chanoines-chevaliers. De l’ancien ordre militaire ne subsistent que des monastères de chanoinesses autonomes les uns par rapport aux autres.
. De 1907 à 1949, le pape en était le grand maître, mais de nouveaux statuts furent accordés en 1949 et désormais la grande maîtrise est assurée par un cardinal.
ORDRE DE SAINT LAZARE DE JERUSALEM
. Si la tradition le fait remonter à Jean Hyrcan, fils de Simon Macchabée, la véritable histoire de l’Ordre commence, comme pour les Templiers ou les Hospitaliers, avec l’arrivée des croisés à Jérusalem. Le premier grand maître fut le bienheureux Gérard Tenque auquel succéda Roger Boyant, ancien recteur de l’Hôpital de Saint-Jean, devenu lépreux; d’où la coutume qui voulut que les grands maîtres fussent lépreux.
. A l’origine uniquement religieux, l’Ordre devint militaire vers 1200. Son but originel était de recevoir les chevaliers des divers ordres atteints de la lèpre. Mais son caractère militaire, sous la domination franque en Palestine, est indéniable puisqu’en 1244 on trouve les chevaliers au combat de Gaza, où ils se font massacrer. Innocent IV autorise alors l’élection d’un maître en Europe. En 1256 néanmoins, lorsque les chevaliers quittent la Palestine pour installer leur magistère en Europe, ils constituent avec les Templiers, les Hospitaliers et les Teutoniques l’un des quatre grands ordres militaires.
. C’est en 1244 que l’Ordre se développa en France grâce aux libéralités de Louis IX qui, à son retour de la croisade, installa les chevaliers au château de Boigny dont le grand maître fera sa résidence en 1291. L’Ordre ne fut jamais, depuis lors, bien portant. La papauté, dont il dépendait, le réunit, en 1603, à l’Ordre de Saint-Maurice dont les ducs de Savoie était maîtres héréditaires, ce qui équivalait, en fait, à sa disparition. Henri IV voulut le maintenir en France et fonda l’Ordre de Notre-Dame du Mont-Carmel, auquel il réunit SaintLazare, mais Rome ne reconnut pas la fusion.
. Saint-Lazare devint, désormais, en France un ordre dynastique que dominèrent les rois de France et qui prit officiellement le titre d’Ordre de Notre-Dame du Mont-Carmel et de Saint-Lazare de Jérusalem.
En 1703 fut imprimé pour les deux ordres réunis un nouveau cérémonial.
. Supprimé par la Révolution française, il ressuscita sous la Restauration, Louis XVIII prenant seulement le titre de protecteur de l’Ordre.
. Après 1830, les chevaliers se regroupèrent pour former avec les débris de l’Ordre une association nobiliaire et se placèrent sous la protection spirituelle des patriarches grecs melchites catholiques d’Antioche, d’Alexandrie et de Jérusalem. Ce protectorat dura jusqu’en 1930, date à laquelle le grand magistère fut restauré.
ORDRE TEUTONIQUE
. L’Ordre Teutonique, dit encore de Sainte-Marie-des-Allemands, tire son origine du poste de secours installés sous la tente par de riches marchands de Brême et de Lubeck pendant le siège de Saint Jean-d’Acre, au moment de la troisième croisade (1189-1192).
. Cette institution primitive se développa et devint un hôpital sous le protectorat d’allemands fortunés. A l’arrivé du duc Frédéric de Souabe, en 1190, son chapelain Conrad et son chambellan Burkhard en prirent la direction et donnèrent aux hospitaliers la règle de SaintJean. La prise d’Acre en 1191 permit d’y transporter l’hôpital, qui fut appelé Hôpital des Allemands à Jérusalem, en prévision de l’installation du siège de l’Ordre dans la Ville sainte. Le Pape Célestin III et l’empereur Henri IV encouragèrent cette fondation; avec le concours des chevaliers de Saint-Jean et du Temple, en mars 1198, les princes allemands la convertirent en un ordre de chevalerie, appelé Ordre Teutonique et approuvé le 19 février 1199 par la bulle Sacrosancta Romana.
. Les chevaliers faisaient les trois vœux et s’engageaient à soigner les malades et à combattre les infidèles.
Le siège de l’Ordre était à Acre d’où il fut transféré, après la perte de cette ville en 1291, à Venise, puis, en 1309, à Marienbourg, en Prusse, et à Koenigsberg en 1457. Au XIIIe siècle, vingt-et-un de ses chevaliers et cent servants étaient allés en Prusse pour pacifier ce pays encore païen; la puissance de l’Ordre devait s’y maintenir pendant deux cents ans.
Il eut aussi à lutter contre la Pologne qui gagna sur son armée la bataille de Tannenberg le 15 juillet 1410.
. Le 10 avril 1525, le grand maître Albrecht de Brandebourg ayant embrassé la religion protestante se fit proclamer, par le traité de Cracovie, duc de Prusse. Cependant, les chevaliers demeurés fidèles à la foi catholique élurent pour chef de l’Ordre, en 1526, Walther de Cronberg, dont la résidence fut fixée à Mergentheim, en Franconie, avec l’approbation de Charles Quint; le Saint-Empire conféra désormais l’investiture au grand maître.
. En 1805, le traité de Presbourg fit de la grande maîtrise un apanage de la lignée masculine des Habsbourg-Lorraine. L’archiduc Eugène, Le grand maître de l’Ordre, ayant renoncé le 30 avril 1923 à cette dignité, l’évêque Norbert-Jean Klein fut élu le même jour grand maître et réélu le 13 juin 1930. Depuis cette date, la grande maîtrise est assurée par un abbé mitré dont l’autorité ne dépend que du pape.
. L’Ordre compte aujourd’hui un millier de membres, prêtres, religieuses et laïcs, qui poursuivent dans ses dispensaires et ses écoles l’œuvres des hospitaliers de Jérusalem.
ORDRE DE CALVATRA
. L’Ordre de Calatrava fut fondé en 1158 par le bienheureux Raymond Serrat, abbé du monastère cistercien de Fitero, en Espagne, pour défendre la forteresse de Calatrava située le long de la frontière avec la zone musulmane, au sud de la Castille. Le pape Alexandre 111 confirma l’Ordre le 25 septembre 1164. Par une déclaration du chapitre général datée du mois de septembre 1187, les chevaliers furent affiliés à l’Ordre de Cîteaux et tous les membres de l’Ordre étaient considérés comme des moines cisterciens, la règle étant celle de l’Ordre de Cîteaux. Comme les Templiers, ses membres n’exerçaient aucune activité hospitalière.
. Calatrava fut rattaché à la Couronne par les Rois Catholiques en 1487, à la mort du trentième grand maître. Le 25 juillet 1835, le gouvernement espagnol ayant supprimé les monastères, le prieur du Sacro Convento fut expulsé, tandis que les chevaliers faisaient sauter leur propre forteresse. La situation des ordres ne fut réglée que le 17 octobre 1851 quand ils furent tous regroupés sur un même territoire, celui de Ciudad-Real, qui constitua un diocèse exempt et reçut le titre de Privato de las Ordenes. A sa tête se trouve l’évêque prieur, assisté d’un chapitre canonial dont les membres appartiennent obligatoirement à l’un des quatre ordres : Calatrava, Alcan Saint-Jacques-de-l’Epée et Montesa.
. L’Ordre de Calatrava est devenu aujourd’hui purement honorifique, mais des Comendadoras vivent encore dans deux couvents, Madrid et à Burgos.
ORDRE D’ALCANTARA
. L’Ordre d’Alcantara aurait été fondé en 1156 ou 1178 par deux frères, Suarez et Gomez, qui, sur le conseil d’un ermite, bâtirent une forteresse sur les frontières de Castille, dans le diocèse de Ciudad Rodrigo, pour résister aux Maures; ils lui donnèrent le nom de Saint Julien-du-Poirier. L’Ordre fut confirmé, en tant que religion militaire, par le pape Alexandre III en 1177 à la prière de Gomez qui n’avait alors que le titre de prieur; mais dans une bulle du pape Lucius III, datée de 1183, il est désigné comme grand maître. Cette bulle octroya aux chevaliers la règle de saint Benoît.
. Sous le deuxième grand maître, Don Benoît Suarez, se fit l’union fraternelle avec les chevaliers de Saint-Jacques-de-l’Epée. Les deux grands maîtres jurèrent une alliance éternelle entre eux et un fidèle attachement aux rois de Castille et de Léon contre les Maures. Les chevaliers reçurent la règle de Cîteaux et leur sceau porta un poirier en mémoire de leur institution.
. Le roi de Léon, qui s’était rendu maître d’Alcantara, sur le Tage, en fit don aux chevaliers de Calatrava, mais ces derniers conseillèrent au souverain de confier la place aux chevaliers de Saint-Julien à condition qu’ils se réuniraient à ceux de Calatrava. L’union se fit en 1218 mais les chevaliers d’Alcantara, qui prirent alors leur dénomination actuelle, n’en conservèrent pas moins leur indépendance et prirent une part importante dans les guerres successives contre les Maures.
. Supprimé une première fois en 1872, l’ordre d’Alcantara fut définitivement rétabli par le général Franco en 1936.
ORDRE MILITAIRE DE SAINT-JACQUES-DE-L’EPEE
. L’ordre militaire de Saint-Jacques-de-l’Epée prit naissance, en Espagne, dans la province de Léon, vers l’année 1170. Des chanoines réguliers de l’ordre de saint Augustin bâtirent à cette époque plusieurs hôpitaux sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, en Galice, dans le but de secourir les nombreux pèlerins qui étaient continuellement attaqués par les Maures, alors maîtres d’une partie de l’Espagne.
. Peu de temps après, treize gentilshommes se joignirent à ces religieux et s’engagèrent, se plaçant sous l’invocation de saint Jacques, à assurer les chemins et à rendre le passage facile aux chrétiens en combattant les infidèles. Immédiatement après, ces chevaliers s’unirent aux moines de Lerio et se soumirent à la règle de saint Augustin. Ils jetèrent les premiers fondements de l’ordre de Saint-Jacques-del’Epée, qui fut successivement approuvé par un bref du pape Alexandre III, en 1175, et par Innocent III, en 1200.
. L’ordre de Saint-Jacques fut administré par un grand maître jusqu’en 1493. A la mort de Don Alonso de Cardenas, quarantième grand maître de l’ordre cette année-là, le pape Alexandre VI incorpora, à perpétuité, sa grande maîtrise à la couronne d’Aragon, en faveur de Ferdinand V le Catholique. Depuis cette époque, les rois d’Espagne ont conservé les titre et dignité de grand maître et administrateur de l’ordre qui est ainsi placé sous la protection de la couronne.
LE NOBLE ORDRE DE LA TOISON D’OR
. L’Ordre de la Toison d’Or, le plus glorieux et le plus illustre de tous les temps, fut fondé par Philippe le Bon, duc de Bourgogne, le 10 janvier 1430, jour de son mariage avec Isabelle de Portugal. Son but principal était la gloire de Dieu et la défense de la religion chrétienne, comme le rappelait l’inscription figurant sur le tombeau du duc à Dijon :
» Pour maintenir l’Eglise qui est de Dieu maison,
J’ai mis sus le noble ordre, qu’on nomme la Toison. »
. Cette confrérie de chevalerie avait été appelée du nom de la Toison d’or conquise par Jason lors de l’expédition des Argonautes en Colchide, mais très rapidement la symbolique biblique devait prévaloir sur la légende païenne et dès la fin du règne de Philippe le Bon, l’évêque Guillaume de Filastre, qui fut chancelier de l’Ordre, ne trouve pas moins de six toisons, celle de Jason, de Gédéon, de Jacob, de Mesa, de Job et de David, correspondant chacune à une vertu que devait posséder tout bon chevalier.
. L’Ordre n’en avait pas moins un caractère politique et son éclat, ainsi que le luxe dont étaient entourées ses cérémonies, assurait au Grand Duc d’Occident un prestige international et lui permettait, en choisissant des personnages parmi les plus importants des anciens duchés et comtés unis sous son sceptre, de renforcer le lien dynastique entre ses divers Etats.
A plusieurs reprises, Charles Quint et ses successeurs se réservèrent le titre honorifique de Duc de Bourgogne, comme chef de cette maison, afin de pouvoir conserver la maîtrise de l’Ordre.
. A la mort de Charles II, roi d’Espagne, dernier descendant de Charles Quint, son petit-neveu, Philippe d’Anjou, petit-fils de Louis XIV et de l’Infante Marie-Thérèse, qu’il avait institué héritier de tous ses Etats, voulut conserver la grande maîtrise de l’Ordre. Mais l’empereur Léopold ler, chef de la branche autrichienne des Habsbourg, s’attribua également les titres et les souverainetés non territoriales de la Maison de Bourgogne, à commencer par celle de la Toison d’Or. Ainsi naquit la division de l’Ordre.
. Napoléon ler, le 15 août 1809, après avoir vaincu l’Autriche à Wagram et mis Joseph sur le trône d’Espagne, décida de créer l’Ordre des Trois Toisons d’Or, mais le projet souleva de telles protestations de la part des titulaires de la Légion d’Honneur que le décret resta sans lendemain.
. Aujourd’hui, l’ordre habsbourgeois de la Toison d’Or, aux destinées duquel préside Son Altesse Impériale Otton, archiduc d’Autriche, a conservé le caractère religieux et aristocratique que lui avait donné Philippe le Bon et le français est resté sa langue officielle.
. L’Ordre espagnol a pour grand m2Cltre, depuis le 14 mai 1977, le roi Juan Carlos ler d’Espagne. Le décret royal de 1847 qui en fit un ordre royal à caractère civil précisait qu’il continuerait à être régi par ses anciens statuts, avec les mêmes insignes et le même nombre de chevaliers qui était de vingt-quatre lors de sa création et qui fut successivement porté à trente, puis cinquante.
ORDRE DE SAINT-MICHEL
. L’Ordre de Saint-Michel fut créé à Amboise le ler août 1469 par Louis XI. Le roi de France en assurait la grande maîtrise et les chevaliers, au nombre de trente-six, devaient lui prêter serment. Lorsque Henri III fonda l’Ordre du Saint-Esprit en 1578 pour regrouper sa noblesse, les statuts prescrivirent que ses deux cents chevaliers devaient être membres de Saint-Michel, qui prit ainsi la place de second ordre du royaume.
. L’institution subit de nombreuses modifications, à commencer par l’abandon du système électif des membres, qui furent nommés par le roi seul. Le nombre de ses chevaliers ne cessa d’augmenter, surtout à partir du début des guerres de religion. On en aurait alors compté près de cinq cents, parmi lesquels des civils et des anoblis récents.
. A la suite de nouveaux abus, Louis XIV procéda, en 1661 et 1665, à une réforme sévère et fixa ses effectifs à cent, non compris les chevaliers du Saint-Esprit. Mais, à partir du règne du Roi-Soleil, l’institution prit un caractère assez particulier, devenant surtout la récompense des savants, des écrivains, des artistes, anoblissant ceux qui n’étaient pas » nés « .
. Aboli sous la Révolution, il fut rétabli par Louis XVIII et continua d’être décerné dans le même esprit jusqu’à la chute de la monarchie légitime en 1830. Sous la Restauration, les chevaliers furent au nombre de cent, non compris ceux du Saint-Esprit. Après Charles X, il ne semble pas qu’il y ait eu des nominations, bien qu’une » survivance » de Saint-Michel ait été assurée par les prétendants » légitimistes » de la maison de Bourbon-Anjou (branche » puinée » dite encore d’Espagne) au trône de France.
ORDRE DU SAINT-ESPRIT
. C’est pour regrouper autour de lui et s’attacher les principaux chefs du » parti catholique » en pleine guerre de religion qu’Henri III créa en décembre 1578 un nouvel ordre de chevalerie dédié au » benoist Saint-Esprit « , en souvenir de son accession aux trônes de Pologne, puis de France un jour de Pentecôte.
. Les statuts fondamentaux de l’Ordre précisaient que les membres français devaient être au nombre de cent (par la suite, des étrangers, toujours peu nombreux, furent admis en surnombre) : quatre-vingt sept chevaliers nobles de trois générations, âgés d’au moins trente cinq ans (vingt-cinq pour les princes), déjà membres de l’Ordre de Saint-Michel; à partir d’Henri IV, les enfants royaux qui recevaient le cordon au berceau; neuf ecclésiastiques, dont le grand aumônier de France, quatre grands officiers (ou administrateurs) : le chancelier, le prévôt-maître des cérémonies, le grand trésorier, le secrétaire greffier.
. Les obligations des chevaliers étaient entièrement orientées vers une fidélité inaltérable à leur foi et à leur grand maître, les statuts ne rappelant que de façon discrète les devoirs d’assistance charitable ou d’entraide mutuelle imposés à la plupart des ordres chevaleresques.
. L’Ordre brilla de tout son éclat sous Louis XIV et devint le plus illustre des ordres de l’Ancien Régime. La noblesse resta toujours une condition nécessaire aux chevaliers, qui lia les mains du roi lui-même.
. La Législative abolit l’Ordre du Saint-Esprit. Louis XVIII le rétablit dès son arrivée en France et, reconnaissant la noblesse d’Empire, y fit entrer les maréchaux et les hauts dignitaires de la France napoléonienne. S’il disparut en France à l’avènement de Louis-Philippe, Louis XIX, 10e chef et souverain grand maître, comte de Marnes, ancien duc d’Angoulême et ancien Dauphin, fit, toutefois, une nomination, dans l’Ordre, celle de François, comte de Bouillé, pair de France, en 1837, donc en exil. Henri V, 1 le chef et souverain grand maître, comte de Chambord, aurait reçu dans l’Ordre : Henri, prince de Parme, comte de Bardi; Robert Ier, duc de Parme, et Charles, duc de Madrid, prétendant au trône d’Espagne sous le nom de Charles VII (1868).
ORDRE ROYAL ET MILITAIRE DE SAINT-LOUIS
. L’édit de création de l’Ordre Royal et Militaire de Saint-Louis, signé par Louis XIV, date du 5 avril 1693. Le roi se déclarait grand maître de l’Ordre, ainsi que ses successeurs. Le Dauphin en faisait partie et l’Ordre entier devait comprendre huit grand-croix, vingt huit commandeurs et le nombre de chevaliers que Sa Majesté jugerait à propos d’y admettre.
. La profession de la religion catholique, apostolique et romaine était une condition formelle d’admission. L’édit de 1693 ne mentionnait pas de conditions nobiliaires, mais exigeait un minimum de dix ans de service en qualité d’officier dans les armées de terre et de mer.
. On peut distinguer, dans l’histoire de l’Ordre jusqu’en 1792, deux périodes distinctes. Dans la première, qui va jusqu’à la mort de louis XIV, l’Ordre récompensera les meilleurs serviteurs de la monarchie; leur rang dans l’Ordre était indépendant de leur grade. Dans la seconde période, l’Ordre fut la récompense naturelle de tous les officiers.
. Les ultimes promotions de Saint-Louis, sous Louis XVI, eurent lieu en 1777, 1789, 1790, 1791 et 1792. Le décret du ler janvier 1791, sanctionné le 7, supprima le nom de Saint-Louis, ainsi que le serment. Sous le nom de Décoration Militaire, il devait être accordé aux officiers de toutes armes et de tout grade. Le décret du 30 juillet 1791 supprima à son tour tout ordre et toute décoration, mais conserva la Décoration Militaire. Le 15 octobre 1792, la Décoration fut elle-même supprimée.
. Louis XVIII, à peine sur le trône, rétablit l’Ordre de Saint-Louis, en faveur non seulement de ses anciens fidèles, mais aussi de nombreux officiers de l’ancienne armée impériale. Charles X restaura les cérémonies de l’Ordre. Henri V, 8e chef et souverain grand maître, comte de Chambord, membre de l’Ordre en droit dès 1836, comme héritier de Louis XIX, aurait nommé chevalier en 1875 Henri, prince de Parrne, comte de Bardi.
ORDRE DE SAINT-BENOIT D’AVIZ
. Le roi Alphonse-Henriquez ler de Portugal ayant pris, en 1147, la ville d’Evora sur les Maures et convaincu qu’il devait cette victoire à la protection de la Très Sainte Vierge, donna le nom de Confrères de Sainte-Marie d’Evora à une troupe de chevaliers formée par ses soins dans le but de garder et défendre la ville. Les chevaliers demeurèrent plusieurs années dans les murs d’Evora.
. En 1187, Henriquez, ayant de nouveau battu les infidèles, leur enleva la forteresse d’Aviz et en confia la garde à la milice des Confrères de Sainte-Marie d’Evora. Ceux-ci, en venant s’y établir, se constituèrent en ordre religieux et militaire sous le nom de chevaliers de l’Ordre d’Aviz. Jean de Cirita, légat du pape et abbé de Taronca, leur donna des statuts selon lesquels les chevaliers devaient observer la règle de saint Benoît et de Cîteaux.
. Une fusion s’opéra, entre 1352 et 1385, entre les chevaliers d’Aviz et ceux d’Alcantara, mais en 1385 l’Ordre redevint complètement indépendant.
. Les chevaliers faisaient primitivement vœu de chasteté, de pauvreté et d’obéissance. En 1496, le pape Alexandre VI changea le vœu de chasteté absolue en vœu de chasteté conjugale; en 1505, le pape Jules II délia les chevaliers du serment de pauvreté. En 1443, les rois de Portugal eurent l’administration et la maîtrise de l’Ordre, et en 1551 le pape Jules III confina cette grande maîtrise.
. En 1789, la reine Maria sécularisa les ordres militaires et leur donna de nouvelles constitutions. D’après les nouveaux statuts, l’Ordre de Saint-Benoît d’Aviz s’appela l’Ordre du Mérite Militaire de Saint-Benoît d’Aviz et devint purement honorifique.
Les statuts actuels datent du 24 novembre 1963.
ORDRE DU CHRIST DU PORTUGAL
. Après l’abolition de l’Ordre du Temple, le roi de Portugal Denis ler obtint, en 1319, du pape Jean XXII l’autorisation de créer la » Milice du Christ « . Ce fut, dans le principe, une simple continuation, sous un nom nouveau, de celui du Temple et de nombreux Templiers y trouvèrent refuge. Les chevaliers du Christ, comme ceux du Temple, étaient destinés à combattre les Maures. Le chef-lieu de l’Ordre était à Castro-Marino; plus tard, il fut transporté à Thomar.
. Cet Ordre était soumis à la règle de saint Benoît et les chevaliers jouissaient de tous les privilèges, droits, exemptions et juridictions dont avaient bénéficié les chevaliers du Temple. Ils furent peu à peu déchargés des trois vœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance. Alexandre VI (pape de 1492 à 1503) leur permit de se marier et les rois de Portugal les comblèrent de richesses. Jean Ier (roi de 1385 à 1433) leur abandonna même toutes les possessions et les colonies de l’Afrique, ne se réservant que le droit de suzeraineté. Mais l’Ordre devint si puissant qu’il fut décidé que ses nouvelles conquêtes seraient une propriété de la couronne et le pape Jules 111 réunit, en 1550, la grande maîtrise de l’Ordre à la couronne. de Portugal. Les rois, à dater de ce jour, devinrent les administrateurs de l’Ordre.
. En 1789, l’Ordre du Christ, comme celui d’Aviz, fut réorganisé par la reine Maria qui lui donna de nouveaux statuts, en vigueur jusqu’en 1918. Il était devenu purement honorifique. Les statuts actuels datent du 24 novembre 1963 et l’Ordre prend place après celui d’Aviz.
LA LEGION D’HONNEUR
Formules de serment abolies de la Légion d’honneur
. La Légion d’Honneur fut créée par un décret du 29 floréal an X (19 mai 1802), proclamé loi de la République par Bonaparte, Premier Consul, qui voyait par cette création non seulement un moyen de récompenser les mérites, mais aussi un instrument de gouvernement pour réorganiser la nation.
. L’Ordre National de la Légion d’Honneur ne peut être considéré comme un ordre de chevalerie stricto sensu, mais plutôt comme un ordre de décoration. A la différence des autres ordres recensés dans ce livre, aucun rituel ne fut jamais utilisé, à l’exception du serment qui fut maintenu, avec quelques modifications, par les divers régimes qui se sont succédé ; le serment a été supprimé par le décret du 5 septembre 1870.
. Les formules de serment qui suivent sont données dans l’ouvrage de Jules Renault : La Légion d’honneur et les Anciens Ordres Français de Chevalerie (10).
Consulat
(De 1802 à 1804.)
. Je jure, sur mon honneur, de me dévouer au service de la République, à la conservation de son territoire dans son intégrité, à la défense de son Gouvernement, de ses Lois et des propriétés qu’elles ont consacrées ; de combattre par tous les moyens que la justice, la raison et les Lois autorisent, toute entreprise tendant à rétablir le régime féodal, à reproduire les titres et qualités qui en étaient l’attribut ; enfin, de concourir de tout mon pouvoir au maintien de la Liberté et de l’Egalité. (Loi de création du 29 floréal an X.)
Empire
(Du 11 juillet 1804 au ler janvier 1805.)
. Je jure, sur mon honneur, de me dévouer au service de l’Empire, à la conservation de son territoire dans son intégrité, à la défense de l’Empereur, des lois de la République et des propriétés qu’elles ont consacrées ; de combattre par tous les moyens que la justice, la raison et les lois autorisent toute entreprise tendant à rétablir le régime féodal, à reproduire les titres et qualités qui en étaient l’attribut ; enfin, de concourir de tout mon pouvoir au maintien de la liberté et de l’égalité.
(Du ler janvier 1805 au 20 mars 1811)
J . e jure, sur mon honneur, de me dévouer au service de l’Empire, à la conservation du territoire dans son intégrité, à la défense de l’Empereur, des lois de la République et des propriétés qu’elles ont consacrées ; de combattre par tous les moyens que la justice, la raison et les lois autorisent toute entreprise tendant à rétablir le régime féodal ; enfin, de concourir de tout mon pouvoir au maintien de la liberté et de l’égalité, bases premières de nos constitutions.
(Du 20 mars 1811, jour de la naissance du roi de Rome, au ler avril 1814.)
. Je jure d’être fidèle à l’Empereur et à sa dynastie ; je promets, sur mon honneur, de me dévouer à son service, à la défense de sa personne et à la conservation du territoire de l’Empire dans son intégrité ; de n’assister à aucun conseil ou réunion contraires à la tranquillité de l’Etat ; de prévenir Sa Majesté de tout ce qui se tramerait, à ma connaissance contre son honneur, sa sûreté ou le bien de l’Empire.
Première Restauration
(Du 19 juillet 1814 au 26 mars 1816.)
. Je jure d’être fidèle au Roi, à l’honneur et à la patrie (Ordonnance du 19 juillet 1814, article 13.)
Cent-Jours
(Du 13 mars 1815 au 29 juin 1815.)
. Même serment que de 1811 à 1814.
Deuxième Restauration
(Du 26 mars 1816 au 13 avril 1830.)
. Je jure d’être fidèle au Roi, à l’honneur et à la patrie, de révéler à l’instant tout ce qui pourrait venir à ma connaissance, et qui serait contraire au service de Sa Majesté et au bien de l’Etat ; de ne prendre aucun service et de ne recevoir aucune pension ni traitement d’un Prince étranger, sans le consentement exprès de Sa Majesté ; d’observer les lois, ordonnances et règlements et généralement faire tout ce qui est du devoir d’un brave et loyal Chevalier de la Légion d’Honneur. (Ordonnance du 26 mars 1816.)
Louis-Philippe
(Du 13 août 1830 au 24 février 1848.)
Je jure fidélité au Roi des Français, obéissance à la Charte constitutionnelle et aux lois du Royaume.
Deuxième République
(De 1848 à 1852.)
Je jure obéissance à la Constitution et fidélité au Président de la République.
(Du 16 mars 1852 au 2 décembre 1852.)
. Je jure fidélité au Président de la République, à l’honneur et à la patrie ; je jure de me consacrer au bien de l’Etat et de remplir les devoirs d’un brave et loyal chevalier de la Légion d’Honneur. (Décret du 16 mars 1852, art. 29.)
Deuxième Empire
(De 1852 à 1870)
. Je jure fidélité à l’Empereur, à l’honneur et à la patrie ; je jure de me consacrer au bien de l’Etat et de remplir les devoirs d’un brave et loyal chevalier de l’Ordre impérial de la Légion d’Honneur.
Troisième République
(5 septembre)
Suppression du serment. (Décret du 5 septembre 1870.)
http://hautsgrades.over-blog.com/article-les-ordres-de-chevalerie-44021606.html