Le mystère de Noël
De la Nativité à l’Ascension : l’épopée du Christ
La nuit de Noël a un sens cosmique, symbolique et alchimique.
Il y a deux mille ans, cette naissance dans la grotte réalisait le but de la destinée de l’Homme. Au moment où Jésus naît, se marque sur la Terre, en Israël, la possibilité de recevoir la Pierre philosophale. Pour que soit manifestée sur la Terre des hommes l’épopée alchimique, pour que le Sang-Lumière imbibe la Terre et réalise le pont de Lumière, il fallait que ce soit de la grotte, c’est-à-dire dans les profondeurs, dans le compost, au coeur de la nuit, que surgisse le Sauveur. Et ce moment marquait déjà la sortie du Tombeau, que la Résurrection et l’Ascension devaient manifester.
Dans la nuit sacrée de Noël, Marie est la Vierge noire, et autour d’eux le boeuf et l’âne représentent l’être animal que la grâce de l’Esprit n’a pas encore touché.
Mais il faut comprendre qui était Jésus, il est l’Avatar, parce qu’il n’appartient pas à la Terre. Il existe des demeures, des plans, où les êtres sont des Flammes, les Seigneurs du Feu. Ils n’ont ni corps terrestre, ni corps glorieux, ni âme unique. Ils sont au-delà de votre compréhension. Ils sont la force du Christ, le Verbe en action.
Et c’est cette force, un être de flamme qui, la nuit de Noël, est venu sur la Terre, par amour, pour sauver les hommes et, dans sa pureté immaculée et solaire, ouvrir la porte du Ciel. Jésus a donc revêtu un corps et une âme de la Terre pour recevoir le Christ dynamisé par le Verbe.
Et voilà qu’au-dessus de la grotte s’allume l’Etoile qui montre qu’au sein même de la tourbe vient de surgir la Pierre philosophale. Pour mieux accentuer le symbolisme de cette nuit, les trois rois-mages, les trois plans de l’?uvre alchimique – noir, blanc et pourpre – apportent leur soumission et proclament que l’Enfant né dans la grotte a soumis les trois plans, et qu’a surgi la Pierre philosophale apportant la promesse de la transformation de la tourbe en or. Les Cieux s’ouvrent, la Terre s’unit au Soleil.
Ensuite, c’est le voile. La Pierre philosophale se recouvre d’un corps de chair pour accomplir le processus alchimique qui, seul, permet à l’Homme de rejoindre son éternité.
La vie de Jésus le Christ est symbolique, et chaque phase de sa montée est alchimique. Mais la Promesse est venue par l’Enfant de la grotte. Jésus, par l’Ascension, échappe au plan terrestre tout en montrant son devenir et sa réalité à l’Homme, mais l’Enfant de la grotte a pu être adoré par les bergers, c’est-à-dire par les élus qui ont conscience que le troupeau doit être ramené au Père.
Toute l’?uvre de Jésus n’a de sens que si l’on comprend que cette flamme, cette Pierre philosophale venue sur la Terre prend le corps d’Adam, le corps de la chute ainsi qu’une âme terrestre, qu’il voile l’or éblouissant dont il est constitué et montre à l’humanité, par symbole, l’épopée du corps adamique, séparé du Créateur, pour retrouver son corps d’éternité, qui est le corps unique et céleste de tout le Créé. Le corps de Christ porte et baigne tous les univers.
Par la création de la multiplicité, le Créé connaît la dualité, la séparation du contenant et du contenu. Toute l’alchimie du périple de la Création consiste à refaire la route vers l’Unité, à retrouver la vie célestielle qui est la Vie dans son essence, dans le corps unique de Christ.
La Croix, c’est le sacrifice du corps adamique, c’est-à-dire du corps égoïque de la séparation, de la multiplicité, de l’individualité. L’ego doit mourir, c’est-à-dire s’effacer, pour que surgisse le corps de Résurrection, le corps qui triomphe de la mort, car il est uni à l’éternité de l’Unité. La Résurrection montre le moment précis, dans l’alchimie de la transformation, où, par le sacrifice du corps individuel, peut naître le Corps de Gloire. Il y a deux mille ans, le Corps de Résurrection participe un court instant au plan de l’humanité. Il s’offre aux yeux émerveillés de Marie-Madeleine. Il prouve que la mort est vaincue. L’ego, l’individualité, la séparation, la multiplicité des formes ne sont qu’apparence !
Mais résonne tout de suite cette phrase : «Ne me touche pas, car je ne suis pas encore retourné à mon Père.» A l’ère des Poissons, la Pierre philosophale ne pouvait pas encore transformer l’humanité, mais seulement lui montrer l’exemple. Jésus marquait ainsi cette possibilité, ancrée à partir de ce moment-là dans le compost terrestre. Il a vaincu, par la Résurrection, cet apanage de la Matière qui ne vit que par l’individualité.
Jésus le Christ unit la Terre et le Ciel. L’Enfant dans la grotte était une Pierre philosophale venue par la Grâce divine. Mais après le périple alchimique, II redevient Pierre philosophale de la dimension de l’espace et du temps. L’homme qu’il avait accepté d’être devient l’Homme-Christ, Fils unique du Père. Le devenir de tout ce qui est, est de parvenir à cette réalité suprême.
Chaque événement de la vie de Jésus, en tant que symbole, a un sens d’autant plus vaste que l’on arrive à comprendre qu’il a montré à l’humanité le chemin inéluctable du retour à la Source suprême et les étapes alchimiques que nul ne peut éviter. Le corps égoïque où s’inscrit toute l’hérédité physique et psychique de l’Homme de la chute doit mourir et, avec lui, l’idée-force de la Séparation. Il faut retrouver la conscience de la Vie unique, l’union du macrocosme et du microcosme. Il faut rétablir le Pont de Lumière qui promet la transformation de l’humanité. Nul ne peut échapper à cette loi absolue.
L’Ascension de Jésus a marqué, dans le compost terrestre, la possibilité de la Résurrection, la possibilité pour l’Homme d’échapper à la conscience qui régit la loi de la matière, la mort et la vie, la procréation d’enfants faits à l’image de l’homme prométhéen, le sang transmis de générations en générations, chargé des mémoires de la Chute. Jésus le Crucifié rend le Graal à l’humanité. Le sang humain devient Lumière. Le sacrifice du corps adamique, son holocauste, efface la loi inscrite dans le sang humain de la mort et de la réincarnation. Le Sauveur est venu, la possibilité de stopper l’éternelle ronde dans la matière est donnée, la transformation impossible à l’ère des Poissons est promise pour une Ere nouvelle.
Deux mille ans ont passé. La promesse est restée. La vision du Graal peut dessiller les yeux des hommes. Malgré ses luttes, ses inquiétudes, ses échecs, l’humanité marche quand même vers la gloire promise. Mais pour cela, il faut que ce ne soit plus l’Enfant venu par la grâce qui naisse dans la grotte, mais l’Homme à qui Il a montré et permis la route, l’Homme qui doit réaliser le processus alchimique, à l’exemple de Jésus le Christ, qui le conduit vers la crucifixion du corps d’Adam, de l’ego et de ses mémoires, pour aboutir à la Résurrection.
Pour cela, il faut que vienne à son secours, manifesté par la pureté du nouveau-né dans la grotte, le Christ emmuré, la parcelle d’Esprit qui habite tout ce qui est et tout ce qui vit. C’est cette parcelle d’Esprit qui, s’unissant à la Flamme venue du Soleil, a réalisé dans le mystère de Marie portant puis mettant au Monde l’Enfant, le Miracle, la Grâce que représentait sa venue. En Jésus le Christ, au moment précis de la Nativité, sont donc unis le Christ enfermé dans la pierre et la Flamme venue du Soleil, Jésus. Il a permis ce Pont, réalisé plus tard par la Passion, s’inscrivant dans le psychisme de l’humanité.
Voici la directive qu’il a donnée à tous ceux qui, à sa suite, voulaient conquérir le Graal où brille le Sang-Lumière : avant de recevoir la Flamme du Soleil, avant de recevoir la Transcendance, allez chercher l’Esprit qui est dans la Terre, Ce qui est dans tous les hommes. Unissez cet Esprit à la magnificence solaire, et vous créerez le Pont de Lumière.
Voilà la promesse de cette Etoile qui brille au-dessus de la grotte. Tant d’amour, tant d’appels montent des profondeurs de la Terre ! L’esprit de la Terre, l’âme de la Terre veulent la délivrance, et la délivrance, c’est ce Pont de Lumière que vous bâtissez.
Chacun de vous doit sentir intérieurement ce qu’il peut le mieux accomplir pour réaliser cette Unité qui est le Pont de Lumière. Elle est la possibilité de vivre la descente de la Lumière et de la joie en vous, ou la montée de la Lumière et de la joie en vous puisque, si vous avez compris ce message, doivent se rejoindre en vous l’Esprit enfermé dans la Terre et dans l’âme de l’homme, et l’Esprit solaire transcendant qui descend en lui.
Ce processus réalise la véritable alchimie. C’est la montée vers le Plan blanc de la Pureté, puis vers le Plan pourpre de la Royauté.
Joyeux Noël à tous !