Archive pour mai, 2007

Les Templiers et l’argent, le Prêt, la Lettre de Change…

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Le prêt

Les Templiers devaient exercer une activité économique, commerciale et financière pour payer les frais inhérents au fonctionnement de l’ordre et les dépenses de leurs activités militaires en Orient. Cependant, il ne faut pas confondre cette activité avec celle de la banque. L’usure, c’est-à-dire une tractation comportant le paiement d’un intérêt, était interdite par l’Église aux chrétiens et de surcroît aux religieux[44].

Comme le dit l’Ancien Testament:

« Tu n’exigeras de ton frère aucun intérêt ni pour l’argent, ni pour vivres, ni pour aucune chose qui se prête à intérêt. »

Les Templiers prêtaient de l’argent à toutes sortes de personnes ou institutions : pèlerins, croisés, marchands, congrégations monastiques, clergé, rois et princes… Le montant du remboursement était parfois supérieur à la somme initiale lorsqu’il pouvait être camouflé par un acte de changement de monnaie. Une façon courante de contourner l’interdit.

Lors de la croisade de Louis VII, le roi de France en arrivant à Antioche demanda une aide financière aux Templiers. Le maître de l’ordre, Evrard des Barrès, fit le nécessaire. Le roi de France écrivait à son intendant en parlant des Templiers, «nous ne pouvons pas nous imaginer comment nous aurions pu subsister dans ces pays [Orient] sans leur aide et leur assistance.(…) Nous vous notifions qu’ils nous prêtèrent et empruntèrent en leur nom une somme considérable. Cette somme leur doit être rendue (…).» La somme en question représentait deux mille marcs d’argent.

La lettre de change

L’activité financière de l’ordre prévoyait que les particuliers puissent déposer leurs biens lors d’un départ en pèlerinage vers Jérusalem, Saint-Jacques de Compostelle ou Rome. Les Templiers inventèrent ainsi le bon de dépôt. Lorsqu’un pèlerin confiait aux Templiers la somme nécessaire à son pèlerinage, le frère trésorier lui remettait une lettre sur laquelle était inscrite la somme déposée. Cette lettre manuscrite et authentifiée prit le nom de lettre de change. Le pèlerin pouvait ainsi voyager sans argent sur lui et se trouvait plus en sécurité. Arrivé à destination, il récupérait auprès d’autres Templiers l’intégralité de son argent en monnaie locale. Les Templiers ont mis au point et institutionnalisé le service du change des monnaies pour les pèlerins.

Publié dans:L'ordre des Templiers |on 9 mai, 2007 |Pas de commentaires »

Les commanderies

 

La commanderie de Coulommiers en ancienne Champagne

 

Une commanderie était un monastère dans lequel vivaient les frères de l’ordre en Occident. Elle servait de base arrière afin de financer les activités de l’ordre en Orient et d’assurer le recrutement et la formation militaire et spirituelle des frères de l’ordre. Elle s’est constituée à partir de donations foncières et immobilières.Même si les dons étaient en majorité composés de biens fonciers ou de revenus portant sur des terres, les dons de rentes ou revenus commerciaux n’étaient pas négligeables. Par exemple, Louis VII céda en 1143-1144 une rente de vingt-sept livres établies sur les étals des changeurs à Paris.

Type de dons

Les dons pouvaient être de trois natures différentes :

  • Donation pro anima: il pouvait s’agir d’une donation importante (qui était souvent à l’origine de la création d’une commanderie) ou alors d’un don foncier mineur ne portant que sur quelques parcelles. La motivation du donateur était d’invoquer le salut de son âme ou la rémission de ses pêchés.
  • Donation in extremis: ce type de donation était réalisé en majeure partie par des pélerins agissant par précaution. Ils effectuaient ce don avant de partir en Terre sainte. Peu nombreuses, ces donations ont été vite remplacées par le legs testamentaire.
  • Donation rémunérée : le donateur agissait dans le but de percevoir un contre-don. Il ne s’agissait pas exactement d’une vente mais plutôt d’un don rémunéré, assurant le donateur d’un avoir lui permettant de recevoir de quoi vivre. Le bénéficiaire (à cette occasion l’ordre du Temple) était également gagnant dans ce type de don, le contre-don étant d’une valeur inférieure. Le but de ce type de donation était de faciliter le processus de don, sachant que la cession de tout ou partie d’un bien foncier pouvait sérieusement entamer le revenu du donateur ou celui de ses héritiers. Il n’était pas rare d’ailleurs que certains conflits entre l’ordre et des héritiers surviennent en de pareils cas, le litige se réglant parfois par le biais de la justice.

 

Par essence, on peut citer tous les pays de l’Occident chrétien du Moyen Âge comme terres d’établissement de l’ordre du Temple. Ainsi, il y eut des commanderies templières dans les pays actuels suivants : France, Angleterre, Espagne, Portugal, Écosse, Irlande, Pologne, Hongrie, Allemagne, Italie, Belgique, Pays-Bas. De même, il existait des commanderies en Orient.

Selon Georges Bordonove, on peut estimer le nombre de commanderies templières en France à 700 La qualité de ces vestiges est très diverse aujourd’hui. Très peu ont pu garder intégralement leurs bâtiments. Certaines commanderies ont été totalement détruites et n’existent plus qu’à l’état archéologique. Seuls les documents d’archives et en particulier les cartulaires de l’ordre du Temple permettent d’attester de l’origine templière d’un bâtiment.

Publié dans:L'ordre des Templiers |on 9 mai, 2007 |Pas de commentaires »

Le pélerinage au Moyen-Age

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Le phénomène du pèlerinage religieux existe de tous temps et dans la plupart des religions, mais cette forme de dévotion populaire s’est particulièrement développée au Moyen Age, essentiellement en lien avec le culte des saints. Deux idées sous-tendent ce culte: d’une part celle de l’efficacité du saint comme intermédiaire entre Dieu et les hommes, d’autre part l’idée que les lieux sont sacralisés par la présence du corps ou d’une relique d’un saint: « les corps des martyrs, écrit Grégoire de Nazianze, ont le même pouvoir que leurs saintes âmes, soit qu’on les touche, soit qu’on les vénère ». Les sanctuaires à reliques se multiplient donc, attirant les pèlerins.

1. Pourquoi part-on ?

1.1 Les motivations sont multiples.
On part en pèlerinage :

- par curiosité intellectuelle ou historique, pour voir les décors de la vie du Christ ou d’un saint.
- pour prier les saints et vénérer leurs reliques.
- pour obtenir une faveur, en particulier une guérison ? pour accomplir un vœu ou remercier d’une grâce
- pour mourir et être enterré ad sanctos. Cette motivation, qu’il faut replacer dans une perspective eschatologique, n’est pas rare, et l’on trouve d’importantes nécropoles auprès de certains centres de pèlerinage.
- par ascèse, pour rechercher le salut dans l’exil et l’errance volontaires, en réponse à l’appel du Christ. C’est à travers les dangers et les fatigues de la route que se réalise l’idéal de purification.

1.2 Mais il existe aussi d’autres formes de pèlerinage :

- la pénitence imposée. A côté de la pénitence volontaire liée au pèlerinage de dévotion, on voit apparaître dès le IXe siècle, sous l’influence irlandaise, le pèlerinage de pénitence imposée et tarifée. Il est utilisé comme peine, même par les tribunaux civils, mais peut, dans ce cas, être racheté.
- les pèlerinages politiques des grands: rois et empereurs donnent un sens politique ou symbolique à leurs pèlerinages et mettent leur pays ou leur dynastie sous la protection d’un saint: Martin pour les Mérovingiens, Denis pour les Capétiens, Michel pour les Valois, les Rois mages pour l’Empire et Jacques pour l’Espagne.

1.3 Deux autres phénomènes sont liés au pèlerinage:

- la croisade : les privilèges juridiques qui y sont attachés sont d’ailleurs identiques à ceux du pèlerin.
- les jubilés et les indulgences : dès le Xle s., on voit se multiplier les indulgences pour des pèlerinages faits dans certaines conditions ou à certaines fêtes. A partir de 1300, les papes accordent régulièrement des jubilés, indulgences de rémission plénière des péchés.

1.4 On distingue donc plusieurs niveaux de spiritualité :

- un niveau populaire marqué par le goût du merveilleux et la recherche de la guérison du corps.
- un niveau plus spirituel, celui des pèlerinages de dévotion qui cherchent le salut de l’âme par l’ascèse personnelle.

2. Où va-t-on ?

2.1 Jérusalem : ce pèlerinage dans les pas et sur le tombeau du Christ est le pèlerinage par excellence. Si, à partir du Vlile s., les pèlerins subissent les tracasseries de l’occupation musulmane, leur passage, qui est source de revenus, n’est jamais totalement interrompu. Ce pèlerinage est caractérisé par sa longueur, I’hostilité de populations non chrétiennes et sa signification eschatologique (rapprochement avec la Jérusalem céleste).

2.2 Rome, qui possède les corps des apôtres Pierre et Paul et de milliers de martyrs. Ce pèlerinage est donc axé sur le culte des reliques. Après un léger déclin à partir de la période carolingienne, il renaît de plus belle avec les jubilés déclarés par les papes dès 1300. Les itinéraires sont variables en plaine, mais se rejoignent pour la traversée des Alpes, qui se fait par deux cols, le Grand?Saint?Bernard et le Mont?Cenis.

2.3 Saint Jacques de Compostelle où le culte et le pèlerinage se développent dès le début de la Reconquista (Xe s.), favorisés par l’action convergente des autorités la~ques espagnoles (qui veillent à la sécurité et à l’état des routes) et des milieux ecclésiastiques (monastères, essentiellement clunisiens, le long de la route).
Il existe quatre itinéraires principaux, jalonnés de sanctuaires et d’hospices:
- Arles, Saint-Guilhem-le-Désert, Toulouse, col du Somport. – Le Puy, Conques, Cahors, Moissac.
- Vézelay, Nevers ou Bourges, Limoges, Périgueux.
- Paris, Orléans, Tours, Poitiers, Saintes, Bordeaux, Dax.
Ces trois dernières routes se rejoignent à Ostabat et retrouvent la première à Puente-la-Reina.

2.4 Les pèlerinages mariaux ne peuvent pas bénéficier, comme les précédents, de reliques corporelles (la foi en l’Assomption date du Ve s.), mais cherchent d’autres reliques (vêtements, ongles, cheveux, lait…) ou vénèrent des statues. Ils se développent surtout à partir du Xlle s., en lien avec l’essor du culte marial, appuyé par les Cisterciens, les Chartreux, etc. Parmi les grands sanctuaires figurent Chartres, Rocamadour, Notre?Dame du Puy.

2.5 Les pèlerinages à Saint Michel, en l’absence de reliques de l’archange, sont souvent nés d’une vision, comme au Mont?Gargan (Italie du Sud) ou au Mont?Saint?Michel, les deux plus célèbres. Le culte à saint Michel connaît un renouveau aux XlVe?XVe siècles, attesté par l’iconographie.

2.6 Il existe d’autres grands pèlerinages, en l’honneur de sainte Marie Madeleine à Vézelay et à Saint?Maximin, saint Benoît à Fleury, saint Martin à Tours, la sainte Larme à Vendôme, saint Nicolas à Bari, les Rois mages à Cologne, etc, ainsi qu’une multitude de pèlerinages locaux.

3. La route et l’arrivée

3.1 Les préparatifs : il faut se procurer de l’argent, mettre en ordre ses affaires, faire son testament, éventuellement trouver des compagnons de route ou bien, plus spirituellement, blanchir sa conscience. Infirmes et malades doivent aussi trouver un moyen de transport.

3.2 Le départ se fait au cours d’une cérémonie de bénédiction du pèlerin, de son costume (grande cape ou pèlerine) et de ses attributs (bâton ou bourdon, besace et calebasse pour la boisson).

3.3 Le pèlerin a un statut juridique particulier: il est protégé dans sa personne (ses agresseurs encourent de lourdes peines) et dans ses biens (garantis par l’Eglise). Il est exempté de tonlieux et de péages.

3.4 Le trajet: tous les moyens de transport sont bons, le plus fréquent restant la marche. Quoi qu’il en soit, I’arrivée et le départ doivent être faits à pied pour marquer l’aspect pénitentiel du pèlerinage. En revanche, les étapes de montagne se font généralement à cheval ou à dos de mulet, certaines abbayes prêtant des montures.

3.5 L’hébergement du pèlerin est un devoir de charité que rendent souvent les particuliers et toujours les monastères. Il existe aussi de nombreux hospices spécialisés, fondations laïques ou ecclésiastiques, où le pèlerin peut dormir une et parfois jusqu’à trois nuits, et où il est soigné voire enterré le cas échéant. Ces hospices ont toujours une chapelle et au moins deux salles, une pour les hommes et une pour les femmes. Des ordres religieux, celui de l’Aubrac ou celui de Saint?Jacques de l’Epée rouge, étaient spécialement consacrés à l’assistance aux pèlerins.

3. 6 L’arrivée au sanctuaire est marquée par:
- des rites pénitentiels (marcher pieds nus) ou symboliques (bain dans un cours d’eau par purification).
- des dévotions : toucher ou baiser le tombeau, veillée de prière dans l’église, « incubation » (il s’agit de dormir dans l’église près des reliques. C’est, semble-t-il, très favorable aux miracles).
- des offrandes : le plus souvent de l’argent ou de la cire pour les cierges. Les offrandes peuvent être représentatives: chaînes, béquilles ou objets en forme du membre guéri.
- I’acquisition d’un insigne (le plus connu étant la coquille de saint Jacques) qui a une triple fonction de souvenir, de témoignage et de protection. Ces insignes se multiplient à partir du XlVe siècle. Dans l’iconographie, on reconnaît la destination des pèlerins à ces signes: palme pour Jérusalem, coquille pour Saint?Jacques, « baisers de paix », etc..

Des guides ont été écrits dès le haut Moyen Age pour indiquer aux pèlerins les routes, les sanctuaires à visiter, les saints à y vénérer, les hospices, les dévotions à faire à l’arrivée. Le plus connu de ces guides est celui du Pèlerin de Saint Jacques de Compostelle, attribué à Aimeri Picaud, Xlle s (éd. moderne: Jeanne Vielliard, Mâcon, 1938).

4. Les abus

Ils ont de tout temps accompagné les pèlerinages. Le plus léger est le laxisme spirituel des « pèlerins touristes », souvent dénoncé par l’Eglise.  » Ce n’est pas d’avoir été à Jérusalem, mais d’avoir bien vécu à Jérusalem qui mérite louange « , écrit saint Jérôme.

Mais il y a plus grave. Des « éléments douteux », jongleurs, aventuriers et prostituées, se mêlent aux grands rassemblement de pèlerins, les transformant en foire. Des hérétiques, des voleurs, des mendiants, attirés par le statut privilégiés des pèlerins ou par le bénéfice d’une charité systématique, prennent l’habit de pèlerin. Et l’on trouve même des pèlerins professionnels rétribués.

Quant aux pèlerinages de femmes, ils sont dénoncés comme sources d’abus dangereux pour la vertu, véritables incitations à la débauche et à la prostitution. On craint aussi les dérives des pèlerinages d’enfants.


5. La spiritualité du pèlerinage

Au-delà de tous ces aspects matériels, le pèlerinage est avant tout une démarche spirituelle. Le pèlerin se place dans une attitude intérieure:
- de détachement. Étymologiquement le pèlerin, peregrinus, c’est celui qui voyage au loin. Cette attitude est à rapprocher du départ d’Abraham et de l’Exode des Hébreux vers la Terre promise.

- de perception de la vie terrestre comme un exil loin du Seigneur. Par la foi, les chrétiens sont déjà « concitoyens des saints, membres de la maison de Dieu » (Eph. 3, 19).

- de cheminement vers la Jérusalem céleste qui est la véritable patrie « car nous n’avons pas ici-bas de cité permanente, mais nous sommes à la recherche de la cité future » (Heb. 13, 14). L’Exode est interprété chez les Pères comme figure de ce cheminement du chrétien et de l’Eglise.

Peu à peu, on en viendra à considérer que le pèlerinage est un état d’esprit et qu’il peut donc exister sans la distance géographique : aux XlVe XVe siècles apparaissent les « pèlerinages en esprit », la dévotion aux « chutes » du Christ montant au Calvaire, qui aboutiront au chemin de Croix. A la même époque la littérature développe les « pèlerinages de vie humaine », ouvrages allégoriques traitant du cheminement de l’âme vers la cité de Dieu.

Publié dans:L'ordre des Templiers |on 6 mai, 2007 |Pas de commentaires »

Serments que font les chevaliers au Saint-Sépulcre de Notre-Seigneur à Jérusalem

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Voici les serments que font les chevaliers au Saint-Sépulcre de Notre-Seigneur à Jérusalem et que moi, Nomper, seigneur de Caumont, de Chateauneuf, de Château Cullier et de Berbéguières, ai fait pour le plaisir de Dieu le huitième jour du mois de juillet en l’an de l’Incarnation 1419 :

Premièrement, ils promettent de garder et défendre la sainte Église
Secondement, de l’aider de toute sa puissance à conquérir la Terre sainte
Tiercement, de garder et défendre son peuple et faire justice
Le quart, de garder saintement son mariage
Le quint, de ne pas être en lieu et place de faire une trahison
Le sixième, de défendre et garder les veuves et orphelins.

Après que Notre-Seigneur Jésus-Christ m’eut fait la grâce d’avoir fait et accompli les choses susdites, je fis mettre la bannière mes armes toute déployée en l’église du Saint-Sépulcre. À savoir un écu d’azur à trois léopards d’or onglés de gueules et couronnés d’or, laquelle fut mise au côté des armes du roi d’Angleterre. Et quand vint l’heure de prime, les Sarrasins vinrent à la porte de ladite église sainte et moi, ayant achevé entièrement par la grâce de Notre-Seigneur ce que je voulais et désirais ardemment, je m’en allais, m’en retournai dîner à mon logement dans la cité.

Publié dans:L'ordre des Templiers |on 4 mai, 2007 |1 Commentaire »

Baudouin IV de Jérusalem, un vrai Fils de Chrétienté…

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1161-1185, Jérusalem
Lors de la mort de son père, Amaury 1er, roi de Jérusalem, Baudouin IV, son successeur, avait 13 ans.

Ce fut le début d’un règne stupéfiant, étant donné, non seulement l’âge de l’héritier, mais surtout la maladie qui le rongeait: la lèpre. Le petit roi accepte la croix, embrasse la Passion, et porte la charge du royaume sous la constante menace musulmane.

Dès qu’il apprend à prier, on lui inculque des règles de vie qu’il devra traduire dans les faits le jour où il sera roi: aimer, être juste, généreux jusqu’à la largesse, servir les pauvres, être fidèle à la parole donnée.

En se fiant toujours à Dieu: « Fais ce que dois, advienne que pourra ».

Il était très beau, un cavalier tel qu’on en vit peu, intelligent, cultivé et grâce aux meilleurs professeurs de l’époque en tous domaine. Hélas, à l’âge de la puberté, on s’aperçut qu’il était lépreux.

Peu après, ce fut le roi chevalier, responsable de la Terre Sainte, où il était né et à 14 ans, il était à la tête de son armée (souvenons-nous qu’à 16 ans Saint Louis commandait ses troupes). Il avait 17 ans, le roi Baudouin, lorsqu’il transforma une situation désespérée en victoire, grâce à une force de caractère surhumaine, face au redoutable Saladin (Salâh ad-Din).

René Grousset a écrit: « Le règne du malheureux jeune homme ne devait donc être qu’une longue agonie. Mais une agonie à cheval, face à l’ennemi, toute raidie dans le sentiment de la dignité royale, du devoir chrétien et des responsabilités de la couronne en ces heures tragiques, où au drame du roi répondait le drame du royaume ».

Sa lèpre gagnait, affreuse, l’épuisant. Bien des conseillers lui conseillaient de se retirer et de vivre « avec de bonnes rentes ». Mais la chronique met en valeur son refus « parce que, s’il était faible de corps, il avait l’âme haute et la volonté tendue au-delà des forces humaines ».

Il faut se rappeler qu’il mena ses hommes à 1 contre 20! Ainsi le 24 novembre 1177, les forces des Turcs étaient « comme une mer » pendant la bataille de Mongisard. 26000 Turcs contre la petite armée de 400 chevaliers Francs. Michel le Syrien rapporte: « Quand le Dieu qui fait paraître sa force dans les faibles, inspira le roi infirme… Il descendit de sa monture, se prosterna la face contre terre devant la Croix (les saintes reliques) et pria avec des larmes. A cette vue le cœur de tous ses soldats fut ému. Ils étendirent tous la main sur la croix et jurèrent de ne jamais fuir et, en cas de défaite, de regarder comme traître et apostat quiconque fuirait au lieu de mourir ».

Ce jour là, quelques centaines de Francs battirent la plus grande et plus forte armée jamais vue!

Saladin avait une telle estime de la qualité du jeune roi, qu’il suffit, par exemple, qu’il fut annoncé, pour que son adversaire lève le siège de Beyrouth prête à tomber entre ses mains!

Des félonies, lors de la fin de sa courte vie, le soulevèrent de réprobation. Mais il ne céda pas. Il resta roi jusqu’à la dernière minute, alors qu’alité il était devenu aveugle, mais conservant sa lucidité jusqu’au bout, « Christ de douleur couronné d’or et d’épines ».

En décembre 1183, Saladin revient avec une puissante armée et une forte escadre égyptienne. Le roi domine alors le cadavre qu’il est devenu, convoque ses troupes et se fait porter en civière. Saladin est si effrayé qu’il choisit la fuite sans combattre. Le roi était lui-même le drapeau des Francs!

La lèpre terrasse Baudouin à 24 ans. Il fut enterré au Golgotha, sur la colline où le Christ avait été crucifié.

Publié dans:L'ordre des Templiers |on 4 mai, 2007 |Pas de commentaires »

Templiers, Notre Patrie à nous !

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« Notre patrie à nous, c’est nos villages, nos autels, nos tombeaux, tout ce que nos pères ont aimé avant nous. Notre patrie, c’est notre Foi, notre terre, notre Roi… Mais leur patrie à eux, qu’est-ce que c’est ? Vous le comprenez, vous ?… Ils l’ont dans le cerveau; nous l’avons sous les pieds… Il est vieux comme le diable, le monde qu’ils disent nouveau et qu’ils veulent fonder dans l’absence de Dieu… On nous dit que nous sommes les suppôts des vieilles superstitions ; faut rire ! Mais en face de ces démons qui renaissent de siècle en siècle, sommes une jeunesse, Messieurs ! Sommes la jeunesse de Dieu. La jeunesse de la fidélité ! Et cette jeunesse veut préserver pour elle et pour ses fils, la créance humaine, la liberté de l’homme intérieur… « 

Publié dans:L'ordre des Templiers |on 4 mai, 2007 |Pas de commentaires »

Réflexion sur la Chevalerie……

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La Chevalerie naquit dans le trouble et la confusion de l’anarchie féodale. Des hommes hardis et loyaux se liguèrent contre la barbarie. Ils firent voeu de protéger le faible, de venger l’opprimé, et de mettre leur vaillance et leur force au service de Dieu, de la Patrie et des Dames. Ils formèrent une milice héroïque et redoutable, fidèle à son souverain et toujours prête à combattre pour la tranquillité publique. La Chevalerie devint un ordre politique. Pour conserver son esprit d’origine, elle s’imposa des règles. Une éducation mâle formait les élèves, qui dès leur septième année se pliaient à des exercices rudes tels que l’équitation, le sport de la lance et de l’épée et la chasse à courre. Ils devaient garder une image irréprochable et être un exemple de vertu. L’obéissance devait être leur premier penchant et la gloire leur première passion.

Quand il avait atteint l’âge de 21 ans (ou 15 ans avant le XIIIème siècle), l’élève était fait chevalier après avoir accompli deux formalités: l’adoubement ou remise des armes, et la colée, accolade, ou paumée, grand coup de poing que le parrain assénait sur la nuque de l’adoubé. C’est au pied des autels que le nouveau Chevalier prononçait ses voeux en recevant ses armes. La Chevalerie l’accueillait alors dans son sein et lui montrait toute l’étendue des devoirs qu’il allait contracter; le zèle pour la religion, l’amour pour la patrie, le dévouement aux dames, la valeur, la justice, la bonne foi, l’humanité, le désintéressement, la générosité, la modestie.

Le Chevalier était humain dans la fureur même des combats. Il aimait mieux être riche d’honneur que d’argent. Il n’estimait l’or que pour le distribuer aux infortunés. Il se consacrait au service de sa Dame avec une sorte de fanatisme et entreprenait de grandes choses pour lui plaire. Il avait en lui et développait autour de lui, le sentiment de l’honneur et le respect de soi-même. Il portait jusqu’au scrupule la fidélité à la parole jurée, dont la violation faisait du coupable un félon et le disqualifiait à tout jamais.

La décadence progressive de la Chevalerie est attribuée à l’inconséquence des hommes, à la lassitude des guerres et à la futilité des modes. Néanmoins, trois causes principales furent à l’origine de sa disparition.

La première est l’invention des armes à feu, qui dans un combat, rendaient la force et le courage inutiles. Le Chevalier Bayard fut blessé mortellement d’un coup d’arquebuse qui lui rompit les vertèbres. Il semble qu’il avait pressenti qu’il périrait de cette manière. Il ne pouvait souffrir cette arme à feu et ne faisait point de quartier à ceux qui en portaient « C’est une honte, disait-il, qu’un homme de coeur soit exposé à périr par une misérable friquenelle dont il ne peut pas se défendre ».

La deuxième cause est attribuée à une initiative malheureuse de François 1er. Celui-ci crut bon de créer des magistrats, qu’il appela Chevaliers ès loix. Cette distinction accordée aux savants, produisit un effet contraire à celui que ce Monarque avait espéré. Les vrais Chevaliers, tous adonnés aux armes, ne voulurent plus partager l’honneur de la Chevalerie avec des gens de robe.

La dernière cause est attribuée aux Rois. Ceux-ci n’ayant plus de terres à donner ou à concéder en fiefs, ils instituèrent des ordres militaires, soit pour reconnaître les services de la noblesse, soit pour se l’attacher plus étroitement; et le désir d’y obtenir des places fit délaisser la Chevalerie.

Si nos anciens héros sortaient tout à coup de leurs tombeaux, quel serait leur étonnement en voyant l’étrange révolution qui s’est opérée depuis qu’ils ont disparu.

Il était de notre volonté que ce récit finisse par un poème. Il nous a semblé que c’était le plus bel hommage que nous pouvions rendre à Bayard, le chevalier sans peur et sans reproche, à ses compagnons d’armes… Et tous les autres qui, hélas, ont disparu de nos livres d’histoire…

Quelle tristesse pour des hommes
Si fiers, si simples et si grands,
De voir,dans le siècle où nous sommes,
Le luxe confondre les rangs !
Aux traits de la plaisanterie
De voir le zèle assujetti;
L’amour sacré de la patrie
En paradoxe converti;
La religion en problème,
Le sophisme en raisonnement,
Et la débauche en sentiment.

Publié dans:L'ordre des Templiers |on 4 mai, 2007 |Pas de commentaires »

Les derniers Templiers de la Villedieu

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Dans toutes les Commanderies du royaume, ce 13 octobre 1307, le monde allait basculer. A la Villedieu-lès-Maurepas, dans les Yvelines, ils étaient trois frères au moins dans la Maison, ce jour-là.

Le précepteur : Raoul de Taverny. A 56 ans, il a plus de trente ans d’Ordre. C’est Jean du Tour, l’ancien trésorier du Temple, qui l’a reçu dans la chapelle du Temple de Soisy, du côté de Montmorency. Il avait à peine vingt-trois ans. C’étaient alors les beaux temps de l’Ordre, avant les années noires du désastre de Saint-Jean d’Acre et de la perte de la Terre Sainte. Des Maîtres du Temple, il en a connu trois : Guillaume de Beaujeu, le grand Guillaume, le chevalier sans peur mais non point, dit-on, sans reproche, mort en héros à Saint Jean d’Acre. Puis Thibaud Gaudin, qui fut Grand Maître deux ans à peine. Et enfin celui qui tient le Temple depuis bientôt quinze ans,  Jacques de Molay, le Bourguignon.

La Maison Chêvetaine était dûment représentée pour sa réception, dans la chapelle de Soisy : aux côtés du grand trésorier se tenaient le précepteur de Paris,  Jean de Villeneuve, et le grand prieur, Jean de Montmorency. Il y avait aussi Albert d’Ivry, le précepteur de Lagny-le-Sec, la Commanderie voisine, Guillaume Normand, l’intendant de Soisy, et le frère qui s’occupait des cultures, Raynard de Charny.

Simple servant, comme la plupart des frères de son époque, Raoul de Taverny a côtoyé les plus grands. Il était présent à ces chapitres généraux, à la Maison Chêvetaine à Paris, où ils se rassemblaient plus de deux cents chevaliers. On y voyait Hugues de Pairaud, le visiteur de l’Ordre, et tous les dignitaires : Jean du Tour, le grand trésorier, Guillaume d’Herblay, l’aumônier du Roi, le récepteur de Champagne, Raoul de Gisy, les précepteurs de Normandie, de Châlons, et d’ailleurs… Raoul de Taverny a succédé à Jean de l’Oratoire à la tête de la Maison de la Villedieu-lès-Maurepas, à deux pas de Trappes, au diocèse de Chartres (à ne pas confondre avec la Villedieu en Dreugesin).

Odon de Coulon. Templier depuis plus de quarante ans, il est maître berger à la Villedieu, et son petit élevage n’est pas pour rien dans les ressources de la Maison. Cela ne l’empêche pas de vivre sa vie de frère du Temple et d’être là comme les autres quand il y a des réceptions à la Villedieu. Pierre Brocart, aujourd’hui laboureur à la Grande Maison de Paris, Thibaut de Basemont, Jean de Verrières… Dans les années 70, il avait même assisté à une réception tout à fait extraordinaire : Jean du Tour, grand trésorier du Temple, recevait Jean du Tour, futur grand trésorier du Temple.

Jean de l’Aumône. Il a trente ans à peine et tout juste cinq ans d’Ordre. C’est un homme de la région : il vient de l’Aumône, à deux pas de Pontoise. Il a été reçu à la Maison Chêvetaine par le grand trésorier lui-même. A la Villedieu, il occupe la fonction de clavaire: un poste à responsabilités, entre le gardien et l’homme de confiance.

Epilogue

Raoul de Taverny a été incarcéré pendant deux ans et demi avec sept autres Templiers (parmi lesquels Jean de l’Oratoire, l’ancien précepteur de la Villedieu) à Crépy-en-Valois, au diocèse de Senlis.

La rigueur des conditions de détention, et sans doute des interrogatoires, a eu raison de Jean de l’Oratoire, qui n’a pas survécu.

En février 1310, le groupe a été transféré à Paris, dans la maison de Robert Anverdei, rue de la Vieille-Place-aux-Pourceaux (à la hauteur de l’actuelle impasse des Bourdonnais, dans le 1er arrondissement).

Raoul de Taverny n’a jamais failli devant les juges. Depuis sa première comparution, le mardi 7 février 1310, dans la chapelle de l’Archevêché, il n’a pas varié dans sa résolution de défendre l’Ordre « jusqu’au bout ». Porte-parole de son groupe, il a fait partie des 114 Templiers qui, le 3 avril, ont déposé devant le Tribunal une cédule pour la défense de l’Ordre.

On perd définitivement sa trace trois jours plus tard, le 6 avril 1310.

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Hiérarchie de l’ordre du Temple en Occident

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 Le Maître des Provinces ou Pays 
Il est aussi appelé précepteur. Le territoire qu’il administrait est assimilable à un pays. Il semble qu’il était nommé par le maître de l’ordre pour une durée de quatre ans.(article 87 des retraits de la Règle). Les provinces templières ou pays, se sont constituées progressivement selon des critères linguistiques. En voici une liste intermédiaire comprenant Tripoli, Antioche, France, Angleterre, Poitou, Aragon, Portugal, Pouille et Hongrie. (artricles 87,88). Depuis Jérusalem, le maître de l’ordre envoyait deux représentants ou visiteurs, l’un pour la péninsule ibérique, l’autre pour le reste des pays d’Occident.
 Le Maître des Baillies
il semble que ce terme désignait une sous-division d’une province. Ainsi, la province de France était elle découpée en cinq baillies appelée France en réalité l’(île-de-France), Normandie, Ponthieu-Vermandois, Champagne-Lorraine, et Bourgogne. Ces maîtres étaient réuni par le maître de leur pays lors d’un chapitre annuel du pays.
 Le Commandeur ou Précepteur des Maisons


Ils dirigeaient une maison du Temple appelée préceptorie ou commanderie dans le respect de la Règle et des décisions du chapitre. L’article 49 de la Règle précise « que vous puissiez avoir des terres, des hommes, des vilains, tenir des champs et les gouverner avec justice, et prendre votre droit de ces choses comme cela est spécialement établi. » Le commandeur était choisi par la communauté lors d’un vote du chapitre, et pour une durée variable. Il pouvait être un sergent.
 Les Frères Chapelains


En 1139, le pape Innocent II autorise l’ordre à avoir ses propres prêtres. Ceux-ci assuraient le service divin dans les chapelles, participaient à la réception de nouveaux frères et étaient les guides spirituels des frères. Ils portaient un manteau de bure et étaient tonsurés. Avant 1139, les chapelains servaient à terme.
 Les Frères Chevaliers et Frères Sergents d’Arme


Les frères chevaliers, habillés en manteau blanc, étaient tous issus de la noblesse et devaient déjà être adoubé losrqu’ils entraient dans l’ordre du Temple. C’étaient des soldats d’élite, bien équipés et bien entraînés, placés en première ligne.

Les frères sergents, habillés d’un manteau brun, étaient hommes libres. En Orient, ils étaient commandés par le turcopolier.

Dans certaines grandes commanderies, chevaliers et sergents avaient des dortoirs et des réfectoires séparés. Tous prononçaient les trois vœux : de pauvreté, chasteté et obéissance. Ils vivaient essentiellement dans les forteresses d’Orient ou d’Espagne.
 Les Frères de Métier


Ils vivaient essentiellement dans les commanderies d’Occident et étaient agriculteurs et artisans. L’article 325 de la Règle de l’ordre du Temple indique que le « frère maçon porte quelquefois des gants et on l’autorise à cause du grand travail qu’il fait et pour qu’il ne blesse, même légèrement, ses mains, mais il ne doit pas les porter lorsqu’il ne travaille pas. »
 Les Serfs et Serviteurs


Les serfs étaient des paysans attachés à un seigneur ou à une communauté de moines. Ils n’étaient pas hommes libres.

Publié dans:L'ordre des Templiers |on 3 mai, 2007 |Pas de commentaires »

Hiérarchie de l’ordre du Temple en Orient

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 Le Maître
Vingt-deux articles des retraits de la règle sont consacrés au maître de l’ordre. (articles 77 à 98). Il résidait obligatoirement à Jérusalem en Terre Sainte car ce lieu était la raison d’être de l’Ordre du Temple et en fut la capitale jusqu’en 1187 (chute de Jérusalem).
Son élection se faisait par treize frères selon une procédure complexe, décrite en détail dans vingt-cinq articles des retraits.( articles 198 à 223)
Les pouvoirs du maître étaient assez limités ainsi que son rôle qui était principalement « représentatif » lors des manifestations et visites officielles. Il était souvent tributaire des décisions du chapître général.
Il était le seul à décider de l’engagement de l’Ordre dans une bataille et se trouvait accompagné de deux frères-chevaliers qui lui servaient de conseillers et qui le suivaient dans tous ses déplacements
Il était fourni au maître quatre montures dont un turcoman (destrier de guerre).
On trouvait à son service :

1 frère-chapelain
1 clerc avec trois montures
1 frère-sergent avec deux montures
1 valet avec une monture (il portait l’écu du maître et sa lance.)
1 maréchal-ferrant
1 écrivain sarrasin, c’est-à-dire un secrétaire arabe qui lui servait également d’interprète
1 turcopole
1 queux (cuisinier)
2 palefreniers qui s’occupaient uniquement du cheval de bataille du maître

Toute cette maison suivait le maître en tout lieu et tout temps.

En campagne, le maître logeait dans une tente ronde, rappelant la chapelle du Saint-Sépulcre et était toujours escorté par un chevalier et le gonfanon.
 Le Sénéchal
Il était le deuxième dignitaire de l’ordre après le maître. Les retraits de la Règle lui consacrent deux articles (articles 99 et 100). Son rôle consistait à remplacer le maître lorsque ceui-ci était absent. Mais, « en tous lieux où la maître est absent, tous les équipages des terres et des maisons et toutes les maisons et les viandes (nourritures) sont au commandement du sénéchal. »

L’ordre lui fournissait :

4 chevaux dont un palefroi
2 écuyers
1 frère chevalier pour « compagnon », (conseillé) avec trois chevaux
1 frère sergent avec deux chevaux
1 diacre-écrivain (secrétaire et prêtre)
1 turcopole (soldat arabe)
1 écrivain sarrasin avec un cheval(traducteur arabe)
2 palefreniers
Tout comme le maître, il devait avoir un compagnon de rang qui le suivait et le conseillait.
Lorsque le maître était absent, il pouvait sceller les papiers officiels et missives avec un sceau identique à celui du maître. C’était aussi lui qui portait le gonfanon.
 Le Maréchal
On connait ce grade grâce aux neufs articles des retraits qui lui sont consacrés.(articles 101 à 109)Il s’agissait de l’autorité militaire suprême surbordonnée aux décisions militaire du maître.
En temps de paix ainsi qu’en temps de guerre, il était responsable de la discipline et de l’entretien des armes et montures.
Il répartissait les tâches de la journée et faisait l’appel des chevaliers lors des messes. En campagne, le maréchal dirigeait tous les hommes d’armes du Temple et « fournissait la pointe » pour la charge qu’il exécute en portant lui-même le gonfanon.
A la mort du maître de l’ordre, c’est lui qui faisait annoncer la nouvelle dans toutes les commanderies et réunissait les dignitaires pour l’organisation de l’élection d’un nouveau maître.

L’ordre lui fournissait :

4 chevaux dont un turcoman pour les batailles
2 écuyers
1 frère-sergent monté
1 turcopole également monté

 Le commandeur de la terre et du royaume de Jérusalem  [modifier]
Les retraits de la Règle lui consacrent dix articles (articles 110 à 119). C’était le grand trésorier de l’Ordre et le chef de la province de Terre Sainte.
Il gèrait toutes les transactions financières de l’Ordre qu’elles aient été effectuées en Occident ou en Orient. Il avait la main mise sur la flotte du Temple car tous les échanges commerciaux transitaient par le port d’Acre.
Il s’occupait également de répartir les frères dans les forteresses ou les commanderies selon les besoins en hommes de celles-ci.
Il était secondé par le drapier de l’ordre.

En tant que haut dignitaire, il avait droit à :

4 chevaux dont un palefroi
2 écuyers
1 frère sergent à deux montures
1 diacre lettré
1 soldat turcopole monté
1 écrivain (secrétaire)
2 garçons à pied (palefreniers)

 Le Drapier
On connait ce grade de la hiérarchie de l’ordre du Temple grâce aux deux articles des retraits de la Règle qui lui sont consacrés (articles 130 et 131). Le rôle du drapier du couvent était de la toute première importance. C’est pourquoi il était cité comme le troisième personnage de l’ordre après le maître et le maréchal. Il y avait en orient deux autres drapiers, celui de la Terre d’Antioche et celui de la Terre de Tripoli. Le frère drapier gèrait le stock de vêtements ainsi que tout ce qui dépendait de la literie. Il surveillait lui-même l’arrivée des vêtements importés d’Europe, et destinés aux templiers d’Orient. Il contrôlait l’ouverture des colis. Il devait veiller à ce que tous les templiers aient un vêtement correct et « soient habillés honnêtement. » Il préparait également l’habit blanc ou noir des frères nouvellement reçus dans l’ordre lors de la cérémonie de réception et récupérait leurs vêtements civils.
En tant que haut dignitaire, le drapier avait à son service :

4 chevaux
2 écuyers
1 sommelier (homme de peine)
1 aiguillier (grande tente)
1 grembeleure (petite tente)
une équipe de parmentiers (ouvriers drapiers)

 Le Commandeur de la Cité de Jérusalem
Il était l’hospitalier de la Maison. Il assurait la protection et la défense des pélerins francs dans toute la Palestine, parfois leur transport, et commandait, pour se faire, un escadron de dix chevaliers.
Le commandeur de Jérusalem et ses chevaliers avaient le privilège de la garde permanente de la Sainte-Croix. Cinq articles lui sont consacrés dans les retraits de la Règle.(articles 120 à 124)
L’ordre lui fournissait :

4 montures dont 1 turcoman ou 1 bon roncin
2 écuyers
1 frère sergent avec deux montures
1 écrivain sarrasin (secrétaire arabe) avec une monture
1 soldat turcopole avec une monture
Selon, Marion Melville, ce grade a disparu à partir de la chute de Jérusalem en 1187.
 Les Commandeurs de Province
Cinq articles des retraits de la Règle nous renseignent sur ce grade. (articles 125 à 129). Les Commandeurs des Provinces de Tripoli et d’Antioche étaient des personnages importants de l’Ordre capables de remplacer le maître ou le maréchal en leur abscence. Sa fonction consistait à fournir aux forteresses templières de sa province, cuir, blé, vin, fer, acier et des sergents pour la garde des portes. A charge pour lui de fournir à ses garnisons, chevaux, mules et tout équipement. Pour cela, il pouvait ponctionner de l’argent dans les commanderies et les forterreses de sa Province.

Leur rôle était assez proche de celui du Commandeur de la Terre et du Royaume de Jérusalem sans toutefois avoir la fonction de trésorier.

Leur fonction leur permettait d’avoir droit à :

4 montures dont 1 palefroi
1 chelalier (conseiller)
1 frère sergent avec deux montures
1 diacre avec une monture
1 turcolpole avec une monture
1 écrivain sarrazin (secrétaire arabe) avec une monture
1 palefrenier
1 tente ronde
1 gonfanon baussent

 Les Commandeurs de Maisons ou Châtelains
Quatre articles des retraits de la Règle leur sont consacrés. Ils n’avaient que peu de pouvoir car celui-ci ne s’étend pas en dehors des murs de la commanderie. Même s’ils avaient toute autorité sur les frères dont ils avaient la charge, ils ne pouvaient rendre justice sans l’avis du chapitre.

Ils ne pouvaient en aucun cas faire construire de nouvelles maisons en dur (en chaux, mortier et pierre) sans l’autorisation du maître. Cependant, ils avaient le devoir de faire faire tous travaux de réparation s’imposant dans leur maison ou château.

L’ordre leur fournissait :

4 montures
2 écuyers

 Les Commandeurs des Chevaliers 
Ce grade est connu par l’article 137 des retraits de la Règle. C’était en quelque sorte les lieutenants du maréchal. Ils commandaient chacun un escadron de dix frères-chevaliers. Ils pouvaient présider le chapitre en l’abscence du commandeur de la Terre ou du maréchal.

Comme les chevaliers, le commandeur des chevaliers avait droit à :

3 montures
1 écuyer

 Les frères chevaliers et les frères sergents
Ces hommes constituaient le corps principal de l’armée du Temple. Ils étaient des combattants d’élite, généralement recrutés en Europe, formés dans les commanderies, puis envoyés en Orient. Les chevaliers étaient issus de la noblesse, tandisque les sergents provenaient de la paysannerie et de la bourgeoisie. Dix articles des retraits de la Règle précisent leur façon de vivre, de se comporter. (articles 138 à 147) Ils sont complétés par les articles révélant comment les frères devaient :

prendre l’herbage (articles 148 à 155)
aller dans la troupe ( articles 156 à 160)
aller en escadron (articles 161 à 163)
Les frères chevaliers avaient à leur disposition :

3 montures (4 avec la faveur du maître)
1 écuyer (2 avec la faveur du maître)
Le matiériel militaire qui devait leur être fourni comportait :

1 haubert, des chausses de fer, 1 heaume, 1 chapeau de fer, 1 épée, 1 écu, 1 lance, 1 masse turque, 1 jupon d’arme, des espalières, des souliers d’armes et 3 couteaux.
Le matériel complémentaire qui leur était fourni comprenait :

des couvertures de chevaux, 2 chemises, 1 petite ceinture, 1 jupon à giron, 1 pelisse, 2 manteaux blanc, l’un à pan, l’autre sans pan, 1 chape, 1 cotte.
Pour son couchage :

1 paillasse (sac rempli de paille), un linceul (drap), 1 étamine (couverture), 2 petits sacs pour ranger les chemises et le surcot et , 1 sac de cuir ou de maille pour ranger le haubert.
Pour son repas et celui de ses chevaux :

1 toile (serviette) pour manger, 1 toile pour se laver, 1 carpite (tamis pour gribler l’orge, 1 chaudron

 Les dignités exceptionnelles destinées aux frères sergents

 Le Turcopolier
Il dirigeait toute la cavalerie indigène de l’Ordre : les soldats turcolpoles. Il s’agissait d’une force supplétive locale.
En temps de guerre, en plus d’avoir les turcopoles sous ses ordres, il commandait également tous les frères-sergents.
 Le Sous-Maréchal
Les retraits de la Règle lui consacrent quatre articles. (articles 173 à 176) Il disposait de :

2 chevaux
1 écuyer
Il avait la charge de l’entretien de tous les harnais et armes telles que épées, pic, lance, écus,… Il était également responsable de la caravane de chevaux de rechange lors des batailles. En l’abscence du maréchal, il commande au gonfanonier. Il veillait à l’embauche des écuyers et à leur répartition selon les besoins. Il pouvait présider le chapitre des écuyers et rendre la justice parmi eux.
 Le Gonfanonier
Les retraits de la Règle de l’ordre lui réservent trois articles de 177 à 179. Il commandait tous les écuyers de l’ordre : il les engageait, tenait chapitre pour juger les fautes qu’ils ont commises et peut les faire fouetter en cas de désobéissance ou de faute.

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